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3,88

sur 2469 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Peut-être est-ce par ce que je lis cette pièce plus agée, mais j'ai beaucoup appréciée cette lecture. Dans un premier temps je trouve la pièce réellement drôle, elle incarne réellement le castigat ridendo mores. Elle permet réellement de mettre en exergue l'hypocrisie de la cours de Louis XIV, mais peut égalemment être interpretée avec une vision plus moderne. En effet, les problèmes d'hypocrisie, du fait de parler amèrment dans le dos des autres restent des problèmes encore très encrés. Les raisons d'être misanthrope sont encore bien d'actualité.
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« Je veux qu'on soit sincère, et qu'en homme d'honneur,/On ne lâche aucun mot qui ne parte du coeur. »
Cette réplique est celle d'Alceste, le fameux misanthrope. Amoureux de Célimène, représentante pourtant parfaite de tout ce qu'il déteste chez l'être humain – le mensonge, la trahison, par exemple -, il fait s'interroger le lecteur sur la puissance du sentiment amoureux.

Je dois dire qu'au départ, quand j'ai su que nous allions étudier Molière au prochain semestre, je n'étais pas franchement enjouée. Je n'y voyais qu'un avantage : le théâtre, c'est plutôt rapide à lire. Et effectivement, j'ai lu cette pièce en quelques heures, à peine.

Et en plus, je l'ai énormément appréciée ! C'est une pièce très drôle, avec des situations parfois comiques. Les personnages sont plutôt intéressants : Alceste, grâce à son amour pour la sincérité pure, alors qu'il compte certains défauts non négligeables, Célimène, tout en liberté, bien qu'insincère au possible, les amants de Célimène, qui se mêlent dans nos esprits, tant ils sont nombreux. Celle qui cependant m'a le plus plu, c'est sans aucun doute Éliante, la cousine de Célimène, femme d'une grande générosité ; on part sur un coup de coeur pour ce personnage, bien qu'il soit peut-être moins complexe que les autres.

À travers le comique, on en vient tout de même à s'interroger sur la sincérité, l'honneur, les moeurs, l'amour, ainsi que le développement de la misanthropie. On s'interroge sur soi, ses valeurs, à son rythme. Il est vrai que la misanthropie semble devenir de plus en plus forte chez certaines personnes ; ainsi, la lecture de cette pièce permet de comparer deux époques, de se demander également si les choses changent.

Une pièce idéale pour ceux qui ont envie d'un petit moment de divertissement, d'une lecture plus courte, de rigoler, mais aussi pour ceux qui s'intéressent aux sujets présentés et ont envie de réfléchir. Bref, à lire ou à relire à tout instant, peu importe notre humeur.
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Révolté par l'hypocrisie de la société, le manque de spontanéité de son entourage, et surtout, par la coquetterie de Célimène, Alceste déverse son courroux dans l'espoir de remettre les pendules à l'heure. L'objectif de la comédie est de démontrer les travers d'une catégorie d'individus. Molière s'en donne à coeur joie avec cette superbe pièce où personne n'est épargné, qu'il s'agisse des beaux parleurs, des intrigantes sans scrupules, ou encore de ceux qui prêchent le carême. Si les reproches dont Alceste accable son entourage sont justifiés, il ne faut pas perdre de vue qu'il est lui aussi représentatif d'un vice que Molière dénonce dans cette pièce ; puisqu'il a la certitude d'être irréprochable dans sa conduite, Alceste se replie sur lui-même et devient orgueilleux et narcissique, à tel point qu'il en vient à rejeter ce qui ne correspond pas à ses codes ou à ce qu'il croit juste, pour la simple et bonne raison que cela menacerait ses convictions et les mettrait à mal. Il est vrai qu'au XVIIe siècle, la société était très formatée et guindée, avec la mode des salons. Voilà pourquoi il fallait être hypocrite au sens littéral du terme, c'est-à-dire se réfugier derrière un masque (hypocrite est issu du grec υποκριτος qui signifie masque) afin de sauver les apparences. Molière avait déjà eu le loisir de ridiculiser ces travers dans Les Précieuses Ridicules, puis dans le Tartuffe. Dans la scène d'exposition de la pièce, Alceste débat avec Philinte au sujet de la nécessité d'être sincère, car une société n'est respectable, selon Alceste, que si elle impose des rapports d'authenticité et d'honnêteté. Avec le personnage d'Alceste, Molière remet en question la notion de lien social et nous amène à nous interroger sur ce qui nous relie aux autres. D'autre part, l'atrabilaire amoureux (cette périphrase était le titre initial de la pièce) est un être aux multiples contradictions, puisqu'il est épris d'une femme qui représente tout ce qu'il proscrit. Alceste explique son amour de la sorte : « La raison n'est pas ce qui dicte l'amour ». Persuadé que les sentiments qu'il porte à Célimène inciteront cette dernière à adopter une meilleure conduite, Alceste croit au pouvoir bénéfique de l'amour. Toutefois, il se heurte à une dure réalité qui l'amène à comprendre ses erreurs ainsi qu'à prendre conscience de son aveuglement.
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Alceste pense que toute vérité doit être dite et il déteste l'hypocrisie qui l'entoure. Alors, comment pourra-t-il aimer Célimène qui incarne tout ce qu'il abhorre. Molière est capable de ce tour de force dans une comédie douce amère, pleine de bons mots, immortelle, emplie de toute la verve de son auteur.
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Interprétée pour la première fois au Palais-Royal en 1666, le Misanthrope, comédie de Molière, commence par une des plus belles scènes d'introduction qui soit du répertoire classique : "(...) Moi, je veux me fâcher, et ne veux point entendre" (v. 5) assure Alceste à son ami Philinte, avant de préciser (v. 8-12) :
"Moi, votre ami ? Rayez cela de vos papiers.
J'ai fait jusques ici profession de l'être;
Mais après ce qu'en vous je viens de voir paraître,
Je vous déclare net que je ne le suis plus,
Et ne veux nulle place en des coeurs corrompus."

Paroles très peu amènes d'Alceste envers son ami Philinte mais qui servent d'emblée à cerner tout du personnage et de la pièce du Misanthrope : Alceste est un être mélancolique et atrabilaire, souvent il s'emporte, chapitre ses amis, désapprouve leur nature hypocrite et lâche, les faux semblants de la politesse, les mondanités mensongères dont ils usent.
C'est aussi un personnage de contradiction : il est épris de Célimène, jeune veuve au caractère frivole, sournois, entourée d'une société non moins futile. Tout amoureux, il se convainc cependant de pouvoir influer sur son caractère, son attitude.

La franchise est-ce l'envie de se nuire ? C'est un peu la question que l'on se pose durant toute la pièce au travers du personnage d'Alceste. Lui qui n'aime rien tant que la sincérité des sentiments, les érigeant en vertu morale, il se retrouve cependant peu à peu isolé des autres.
L'erreur d'Alceste est de penser que tous ceux qu'ils côtoit, la cour, la société ignorent tout de l'hypocrisie, des faux-semblants, de la fourberie dont ils sont les acteurs et les victimes. Il veut combattre seul et contre tous cette immoralité, leur ouvrir les yeux, la conscience. Il ignore que tous les autres savent déjà ce qui se joue derrière les convenances, les bienséances. Il ignore également qu'à trop leur rappeler leurs mauvais penchants, Célimène, Philinthe, Éliante (cousine de Célimène), Arsinoé (amie de la même), Oronte et tous ceux qui l'approchent perdent patience, s'exaspèrent, désespèrent de sa personne, lui qui reste pourtant quelqu'un de très attachant.

Il faut en somme en convenir avec Philinthe (v. 73-80) :

"Il est bien des endroits où la pleine franchise
Deviendrait ridicule et serait peu permise;
Et parfois, n'en déplaise à votre austère honneur,
Il est bon de cacher ce qu'on a dans le coeur.
Serait-il à propos et de la bienséance
De dire à mille gens tout ce que d'eux on pense ?
Et quand on a quelqu'un qu'on hait ou qui déplaît,
Lui doit-on déclarer la chose comme elle est ?"

ou encore (v. 145-148) :
"Mon Dieu, des moeurs du temps mettons-nous moins en peine,
Et faisons un peu grâce à la nature humaine;
Ne l'examinons point dans sa grande rigueur,
Et voyons ses défauts avec quelque douceur."


Relire le Misanthrope ?
Moi, je veux me dépêcher et veux tout entendre.
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Jouée pour la première fois en 1666, « le misanthrope » est une comédie que je qualifierai de sombre et singulière et cela malgré le comique toujours présent chez Molière. La pièce a été sous-titrée « l'Atrabilaire amoureux ».

Alceste revendique un idéal d'honnêteté et de transparence des coeurs. Il clame son intransigeance face au pouvoir et à ses compromissions. Son indignation et sa souffrance sont telles, que parfois il lui prend l'envie de quitter le monde des hommes. Mais pour son plus grand malheur, il est aussi jalousement amoureux de la belle et jeune veuve Célimène. Celle-ci, qui médit à loisir de ses semblables, est entourée de nombreux prétendants. Même si elle semble manifester une préférence pour Alceste, elle continue pour autant de donner espoir aux autres. Or Alceste prétend à un amour exclusif. Ce couple pétri de contradictions ne résistera pas et ne permettra pas à Alceste de se réconcilier avec le monde.

Alceste est bien dans la ligne des héros moliéresques vivant une contradiction intime (bien que misanthrope, il est amoureux d'une coquette), mais il est le seul personnage de Molière dont le défaut correspond à première vue à l'excès d'une qualité : l'exigence morale.
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On sent à travers cette pièce de théâtre un Molière amer envers la société de son siècle. A croire que le Misanthrope n'est autre que lui.
Le sujet développé ici, est un sujet qui reste d'actualité aujourd'hui, avec nos réseaux sociaux...
C'est une pièce qui m'a bien plu, et dont je reprendrais plaisir à sa lecture.
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Un homme s'eprend d'une femme qui est son contraire et souhaiterait la vori se consacrer tout à lui ? Peine perdue d'avance ? ici Moliere est à son meilleur dans une de ses oeuvres le splus sombres on est loin de la farce ici mais plus dans un drame psychologique et des peines de coeurs: une xcellent cru en tout acs à redecouvrir ou decouvrir sans tarder !
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L'atrabilaire amoureux trop sérieux malgré le fait d'être de vert trop vêtu se fait bouder, Londres s'enflamme, Mignard termine le dôme du Val de Grâce qui s'achève pendant que l'Autriche perd sa reine mère.

Hypocrisies et politesses de société s'actualisent à notre siècle naissant.

Pages à redécouvrir sans hésitation.
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La plus vraie, la plus réfléchie, une vraie étude sur l'humain, et qui dans l'apparente caricature échappe à la caricature...et puis tout est tellement bien dit !
Et comme Molière reste toujours Molière même quand il parle sérieusement, fidèle à son principe 'd'instruire et plaire" en même temps, non seulement on apprend des choses mais en plus on se marre....
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Que pense Alceste de la nature humaine ?

Les gens sont fourbes et méchants.
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