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sur 3215 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voici l'une des plus brillantes comédies de Molière. le texte, malgré la forme en alexandrins difficile à intégrer au XXIème siècle, reste cependant d'une extraordinaire modernité.
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Ce Tartuffe me donne bien des soucis... C'est une pièce qui m'emporte complètement dans les trois premiers actes, qui me déçoit carrément dans le quatrième, et me désespère au cinquième. M'étant documentée sur l'histoire de cette pièce, je saisis ce qui ne colle absolument pas (à mon avis) dans cette comédie extrêmement prometteuse.

Vous savez tous que le Tartuffe a connu moult déboires : la pièce initiale, en trois actes, fut représentée en 1664, puis interdite, à nouveau représentée après remaniement, dont ajout de deux actes, en 1667, à nouveau interdite, pour finalement connaître le succès en 1669 avec une troisième version, celle que nous connaissons. Pendant ces cinq années, le projet de Molière avait forcément évolué, puisque, s'il voulait la faire représenter, il fallait bien la rendre acceptable aux yeux de ses détracteurs - ce qui, on l'aura bien compris, n'alla pas de soi malgré les compromis nombreux qu'il concéda.

On ne possède ni le texte de la première version, ni celui de la seconde, mais les chercheurs ne sont pas restés les pieds dans le même sabot, et on en conclut généralement aujourd'hui que, contrairement à ce qui était écrit dans les notices de la pièce qu'on trouvait dans les années soixante-dix et quatre-vingt des fameux Classiques Larousse, le premier Tartuffe n'était en rien une comédie inachevée et que la conception en trois actes avait bien été voulue par l'auteur. En outre, la première version devait se terminer par le triomphe de Tartuffe. Ce qui change un peu la donne.

J'avais lu la pièce, je le précise, avant d'aller à la pêche aux informations. Mais voilà qui me permet très précisément de toucher du doigt ce qui me pose problème dans le Tartuffe. Un texte trop long qui s'étiole au fur et à mesure des actes, avec deux ou trois personnages peu intéressants, comme Valère et Marianne (inexistants ou peu présents dans la première version), un retournement de situation facile, et une faiblesse dans l'étude du caractère de Tartuffe, hypocrite professionnel qui berne presque tout le monde, et qui tombe le masque à un vitesse carrément stupéfiante. D'un coup d'un seul, Tartuffe - et l'intrigue avec lui - perd presque tout intérêt. Sans parler de cette fin horrible qui se perd dans un éloge mielleux d'un courtisan pour son roi - un modèle du genre ! Conclure une pièce sur l'hypocrisie par un texte tout aussi hypocrite, voilà pour le moins qui fait perdre sacrément de sa force à la charge.

Alors, je ne suis pas idiote, je me doute bien que Molière, qui était tapissier du roi et dirigeait la troupe du Roi (à partir de 1665, je crois), après tous les déboires qu'avait subi la pièce, s'estimait redevable à Louis XIV qui l'avait soutenu durant cette bataille (discret, le soutien, mais bon, quand même). Du coup, l'intervention du roi dans la pièce et son éloge à la fin suivent une logique certaine et, au moins du point de vue de Molière, nécessaire. Pour autant, voilà qui porte préjudice à cette même pièce, qui avait déjà bien souffert des ajouts d'actes et autres remaniements.

J'ajouterai que je trouve qu'on a peut-être trop tendance à vouloir interpréter le Tartuffe au vu de l'actualité. Il me semble que tout le monde y voit un peu ce qu'il veut, et ça peut aller de Daesh à François Fillon candidat aux élections présidentielles, en passant par une directrice de foyer catholique pour jeunes filles (ce dernier exemple étant évidemment pris tout à fait au hasard). Les faux dévots, j'imagine, ont existé de tout temps et la critique n'est pas inutile, à condition de ne pas oublier le contexte initial du texte. Certes, il existe un peu partout des Tartuffe, certes, on a affaire en ce moment à un retour en force du religieux, certes, il existe une crise la laïcité en France... Mais l'actualisation à tout prix a, je crois, ses limites, et Molière n'est en rien, dans cette pièce de 1669, un défenseur des libertins (ainsi nommait-on alors les athées, qu'on appellera également à d'autres époques libres-penseurs).

Je vais tout de même m'attarder rapidement sur ce qui fait les qualités de la pièce, car, malgré les défauts que je lui trouve, elle n'en manque pas. Les trois premiers actes sont drôles, voire très drôles (je les ai tous lus à haute voix), le personnage de Dorine est admirablement réussi et, surtout, Molière fait preuve d'une habileté dans la versification qui me renverse. C'est d'une fluidité, d'une sonorité, d'un naturel, même, que je n'ai jamais trouvé ailleurs en langue française. Et si j'éprouve de la déception à sa lecture, j'en éprouve aussi bien du plaisir.


Challenge Théâtre 2017-2018
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Tartuffe ou l'Imposteur est une pièce de théâtre en cinq actes de Molière, représentée pour la première fois à Versailles le 12 mai 1664. Elle était destinée à ridiculiser un vice et n'a été rejouée qu'en 1669. Tartuffe est le faux dévot par excellence, l'hypocrisie est ici dénoncée par le dramaturge avec brio. La pièce est moderne, encore d'actualité aujourd'hui. Orgon, le maître de maison, accueille le faux dévot dans sa demeure et il commence à idolâtrer le jeune homme. La pièce est fortement comique, notamment la scène où Orgon s'inquiète plus de la santé d'un manipulateur que celle de sa femme qui est véritablement souffrante. le faux dévot devient le directeur de conscience de Orgon, une vraie domination sociale s'installe où le pouvoir des mots et l'emprise psychologique sont incontestables. Les rapports sont inversés entre les deux hommes : maître/valet. Tartuffe est un manipulateur habile qui détourne les belles âmes. L'écriture de Molière est fine et bien ciselée, il sait ridiculiser ses personnages tout en réussissant à tirer une morale de sa pièce. Néanmoins, Tartuffe était une pièce bien trop osée pour l'époque et elle a été rapidement interdite par le roi. Cette comédie dénonce habilement l'emprise qu'ont les faux dévots/directeurs de conscience sur les nobles qui recevaient d'eux des leçons spirituelles. Je conseille cette courte pièce qui possède des alexandrins très riches et une brillante satire.
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Avant d'être représentée pour la première fois en 1669 sur la scène du Palais Royal, la comédie "Le Tartuffe ou L'imposteur" connut de nombreuses tribulations. La première version écrite en 1664, revue par la suite, fut l'objet de vives condamnations de la part des autorités religieuses de l'époque qui la jugèrent alors trop provocante et irrévérencieuse à leur endroit. La version interprétée aujourd'hui est celle remaniée, expurgée de toute allusion critique à l'égard de l'institution ecclésiastique.

Ici, l'action se déroule à Paris. Orgon, homme fortuné, recueille dans sa maison un nécessiteux, le Tartuffe. Ce personnage qui a toute l'apparence d'un dévot, d'un « saint homme », ardent défenseur des préceptes de la foi est en fait un intriguant. C'est ce que ne voit pas Orgon qui voue au Tartuffe une admiration sans bornes. Rapidement cependant, la famille d'Orgon devine la supercherie et entreprend de démasquer l'usurpateur. Orgon est tour à tour mis en garde par son épouse Elmire, son fils Damis, son beau-frère Cléante et par Dorine, la suivante de sa fille. Rien n'y fait, il refuse de se rallier à leur opinion et finit par s'emporter violemment contre eux. C'est ici qu'il décide que seront unis dans le mariage, le Tartuffe et sa fille Mariane, secrètement promise au jeune et beau Valère. Cette décision va être l'occasion pour les membres de la famille de piéger le Tartuffe et de faire retrouver sa raison à Orgon.

"Le Tartuffe ou l'Imposteur" est une comédie qui dénonce avec acharnement l'hypocrisie de ceux qui utilisent la religion et la dévotion pour servir leurs propres intérêts. Au travers du personnage d'Orgon, Molière y critique aussi, chez ses contemporains, l'absence d'esprit de discernement et de modération, tout ce qui en somme nuit aux bons liens sociaux. Comme dans beaucoup de ses pièces, Molière manie ici l'ironie, montre les stratagèmes mis en place, le jeu des apparences, des faux semblants et les savoureux quiproquos que ceux-ci génèrent.

Auteur, homme de théâtre du Grand siècle, Molière reste pour moi un auteur contemporain de notre époque. Facétieux, comique, spirituel, élégant par les mots, le théâtre de Molière est aussi un propos sans concessions, très avisé sur le genre humain et ses travers. Il nous instruit tout autant qu'il nous divertit. C'est pour tout cela que je reviens souvent vers lui avec plaisir.
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C'est avec grand plaisir que j'ai savouré ce Tartuffe, que, par je ne sais quel hasard, je n'avais pas encore lu, même au cours de mon adolescence. Et pourtant, ce n'est pas faute d'en avoir croisé, des oeuvres de Molière, au cours de ma scolarité !
Mais celle-ci étant passé au travers, je suis ravie d'avoir pu réparer cet oubli, en partageant cette découverte avec mon fils. Et nous en avons bien profité ! de truculents personnages, des répliques toujours aussi profondes malgré leur légèreté apparente, un cynisme et une ironie toujours succulents, une bonne dose de burlesque, du bon Molière !
La chute survient un peu brutalement, comme un cheveu sur la soupe, mais l'excellente critique de Nastasia-B m'en a appris les raisons.
Bref, cette lecture, que nous avons pu voir sur scène tout juste quelques jours plus tard, nous a bien divertis, tout en nous instruisant : voilà là les bons préceptes de Monsieur de la Fontaine, contemporain de Molière !

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Je pensais avoir déjà lu cette pièce au collège et je me suis rendue compte au cours de ma lecture que je n'en avais lu que des extraits. Il aura donc fallu attendre que j'ai des cheveux blancs pour découvrir cette pièce phare du répertoire de Molière. Mieux vaut tard que jamais !

J'ai beaucoup aimé cette pièce que j'ai lu en une soirée. Non seulement c'est fort bien écrit et donc agréable à lire mais, en plus, c'est terriblement moderne.

J'ai eu beaucoup de sympathie pour tous ces personnages aux prises avec Tartuffe, cet hypocrite manipulateur. J'ai eu souvent envie de lui envoyer des tartes, aussi la fin de la pièce m'a bien fait plaisir. Sans blague, ce type mérite ce qui lui arrive.

Une fois de plus, j'ai passé un excellent moment à la lecture d'une pièce de Molière. Bonne nouvelle : j'en ai encore beaucoup d'autres à découvrir.
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Pièce de théâtre dont le sujet est toujours actuel. Tant que le monde sera monde il y aura des "Tartuffes". L'hypocrisie étant tellement présente dans la nature humaine. On en rencontre chaque jour. Merci Monsieur Molière, votre pièce est intemporelle.
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J'ai eu le plaisir de pouvoir étudier cette superbe pièce de théâtre de Molière lors de mon second semestre de lettres. Je ne vais, certes, pas retranscrire ici l'intégralité de mes cours, mais plutôt faire une synthèse des éléments principaux qui se trouvent dans le livre et expliciter le contexte général, dans un avis purement subjectif.

Ce livre a été écrit en temps de fronde, qui correspond à une période de crise grave qui toucha le royaume Français au XVIIème siècle, lors du règne de Louis XIV. Lors de cette crise, le parti des dévots, petit parti politique farouchement opposé au roi, crée la pagaille. Molière, grand ami de Louis XIV, qui lui fait entièrement confiance, écrira donc le Tartuffe pour dénoncer ce parti d'hypocrites. Dans la pièce, c'est le personnage éponyme Tartuffe qui est l'emblème des dévots. En effet, ce personnage joue sur les apparences, et se fait passer pour un être qu'il n'est pas, tout en attirant à lui les bienséances de son hôte, Orgon. Ce personnage du Tartuffe se verra le directeur de conscience d'Orgon, le manipulant à sa guise, pour en tirer tout son suc. La fronde constitue un ban du passé de tous les personnages ; en effet, nous pouvons constater qu'Orgon n'a pas participé à la fronde, mais qu'il garde précieusement une cassette compromettante que lui a confié son ami Argas.

Orgon ayant recueilli Tartuffe par piété, il le ramène chez lui pour l'héberger, sans prendre en compte l'avis des autres habitants des lieux. On peut voir aisément les conséquences qu'induit l'incrustation du dévot Tartuffe dans la demeure d'Orgon. Celui-ci se dévoue corps et âme à Tartuffe, il ne jure que par lui, et en vient à le faire passer affectivement devant sa femme, sa fille ou son fils. En effet, lors d'une scène particulièrement choquante, quand la servante Dorine rapporte l'état de fièvre intense de la femme d'Orgon, Elmire, celui-ci s'inquiète davantage pour Tartuffe que pour sa bien-aimé. Il ne prend plus en considération sa famille, allant même jusqu'à vouloir marier de force sa jeune fille Marianne à Tartuffe.

Mais cet aveuglement d'Orgon va lui retomber lourdement dessus. Sans vouloir vous révéler l'exactitude des événements finaux, je vous dirais simplement qu'Orgon se voit ruiné, dépossédé de ses biens, sans demeure fixe, s'ayant fait volé sa femme et son héritage par Tartuffe. de plus, celui-ci voulant se débarasser définitivement de lui pour devenir le seul maître de maison, il va aller jusqu'à révéler la cassette qu'Orgon cache farouchement, pour que celui-ci se fasse accuser comme traître lors des activités de la fronde. Un retournement de situation inattendue, qui prouve le manque de respect et la triste moralité de l'hôte invité, qui abuse ouvertement de l'hospitalité initiale offerte.

Sans l'éclairage historique et contextuelle que nous avons vu en cours, j'avoue que je n'aurais pas aimé autant cette oeuvre. La pièce est aisée à lire et à comprendre, mais les infimes détails peuvent cacher d'importants thèmes, peu perceptibles lors d'une première lecture.

Molière nous offre une nouvelle fois une pièce de théâtre accusative de grande qualité, écrite à la perfection, où se mêle rire et burlesque. Un sujet qui peut se transcrire au quotidien d'aujourd'hui, où le jeu des apparences se confond souvent avec la réalité.
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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Enfin ! Enfin une pièce qui me fait rire et que je comprend (du moins je pense). le personnage de Tartuffe m'a fait sourire à maintes reprises pour mon plus grand bonheur. Cette pièce est amusante tout en gardant une part de sérieux.

Toutefois je n'ai pas grand chose à dire non plus. La pièce se lit très vite, elle fait pourtant cinq actes, mais une fois commencée il est impossible d'en ressortir. Les situations dans lesquelles se mettent les personnages portent le plus souvent à rire et les personnages eux-même, à leurs manières, font de la pièce une réussite.

La pièce est en vers (j'ai chanté en la lisant, hum). Les répliques s'enchaînent avec aisance. Il me tardait de la lire et c'est certainement la pièce de Molière que j'affectionne le plus, pour l'instant.

J'ai adoré le personnage de Tartuffe, vraiment. Il n'arrive pourtant qu'au milieu de la pièce. Dans les deux premiers actes, les autres personnages ne font que le nommer. Il nous est présenté à travers leurs visions, très différentes les unes des autres. La manière dont il mène Orgon par le bout du nez, dont il se fait avoir comme un débutant et la façon dont il retourne sa veste à la fin, dévoilant son vrai visage… il est parfait. La naïveté d'Orgon est merveilleuse.

Une pièce qui se lit rapidement, en vers. L'une des meilleures de Molière selon moi. Les personnages sont attachants, en particulier Tartuffe qui n'apparaît pourtant qu'au milieu de la pièce. On jongle entre humour et sérieux et c'est un réel plaisir.
Lien : http://julycece.wordpress.co..
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Très bonne critique de son époque sur les personnes se prétendant religieuse ou "dévote" pour profiter d'une manière perverse de la société. Ce livre critique aussi la naïveté des bourgeois, des nobles envers ces personnages sournois et manipulateur . ****/5
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