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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après "Les Mondes-Miroirs", Vincent Mondiot continue en solo à nous faire parcourir l’univers des « Chimères de Mirinar » (enfin en solo c’est vite dit, puisque qu’à l’origine on part d’une création collectif avec Raphaël Lafarge et Matthieu Leveder).

Pour rappel :
l’État des Arches s’est construit sur des structures de plusieurs kilomètres de haut reliant les régions de Loffrieu, Aurterre, Hurquoine, Lazirac, Carando et Atépéha, en leur centre la capitale tentaculaire de Miricène (une Bespin arcanepunk aux bon vieux relents de XIXe siècle industriel donc prolétaire et révolutionnaire) et de part le monde des statutes titanesques (personne ne sachant qui les a construites, pourquoi elles ont été construites et pourquoi, ni même ce qu’elle représente). Puis vient la Guerre de Loffrieu que l’ont peut qualifier apocalypse lovecraftienne puisque les créatures des Grands Anciens se sont mis à contaminer de façon pandémique toutes les contrées avoisinantes faisant dangereusement muter l’environnement. L’Ancien Régime ayant fait preuve de son incompétence en toutes autres choses que de conserver et augmenter ses privilèges, Teliam Vore, Corbès Salven et ont pris la tête de l’armée pour lancer le Grand Soir, pour abattre le régime théocratique d’un côté et pour stopper l’invasion horrifique d’un autre côté. Les révolutions ça tournent toujours mal, surtout quand dans un société très croyante et très religieuse on s’aperçoit que Dieu n’existe pas ! Teliam Vore est mort, Corbès Salven se prend pour Frédéric-Guillaume Ier, et seul face à l’État de siège Ocreste Damnis est haï de tous soit parce qu’il a renier la révolution pour endosser le rôle de despote éclairé, soit parce que ses réformes démocratiques et méritocratiques hérissent le poils des aristocrates et des théocrates. Parce qu’il doit moderniser à marche forcé son pays s’il de dernier veut avoir une chance de survivre à l’apocalypse : des paysans illettrés ne peuvent faire dans ce qui ressemble à une guerre bactériologique, donc il faut l’éduquer pour qu’il puisse fabriquer et utiliser les nouvelles armes ce qui fait entrer la population dans l’âge industrielle (la magie étant traitée dans les romans comme la science IRL). Tout cela est passionnant, mais la guerre bactériologique contre les créatures lovecraftienne reste une toile une fond, et les thématiques politiques toujours d’actualités puisque plus les changent et plus elles restent les mêmes sont finalement abordées essentiellement en interludes. Alors on le temporel et le spirituel qui se tiennent par la barbichette et qui sont obligés de se supporter et de collaborer, car l’État ne peut supprimer l’Église sauf peine qu’une énième « marche pour tous » ne dégénère en contre-révolution, et l’Église ne peut supprimer l’État car sans lui les créatures lovecraftiennes déferlerai dans tous les pays. Mais on aussi les conservateurs qui ne comprennent pas que le propre d’une révolution c’est qu’on ne peut pas revenir en arrière, et les réformateurs qui ne comprennent que si on va plus vite que la population on déclenche une nouvelle révolution… *

C’est en forgeant qu’on devient forgeron :
Clairement Vincent Mondiot a beaucoup appris de ses premières expériences d’écrivains : j’ai trouvé l’ensemble mieux écrit et mieux construit, on lâche du lest sur le trash talking moderne dans des dialogues qui gagent en fluidité donc en qualité. Il ajoute ce qu’il manquait au « tome 1.2 » pour trouver un meilleur équilibre et un meilleur rythme, mais il retranche aussi 2 ou 3 trucs donc ce n’est pas encore totalement abouti. Mais il est près, très près, tellement près de passer le cap pour entrer dans le cercle fermé des maîtres de l’epicness to the max capables d’associer et de mélanger grande aventure et grande tragédie… Vivement le prochain, hein !
Ce qui manquait au « tome 1.2 » c’est l’approfondissement de la relation entre Elsy et Elodianne, et ici on est un plein dedans (même si Basilien et Ohya en font les frais). Grosso modo grâce aux terroristes ayant usurpé le nom de Teliam Vore le défunt super-magicienne, la science magique a réalisé un formidable bond en avant qui pourrait changer toute la société. En tant que mage miroitiste de grand talent Elodianne « la tête froide» doit réaliser une tournée de présentation dans tout le royaume, et elle invite Elsy « les jambes chaudes » comme garde du corps. Elle est toujours d’en l’esprit de se réconcilier avec elle avec des « vacances entre filles », puisqu’Elsy qui est restée au ghetto lui reproche toujours d’avoir rejoint les beaux quartiers. Sauf que cela part rapidement en cacahuètes...

Bienvenues / Bienvenus en absurdie :
Tout part très connement. L’ego d’un vieux barbon magicien ne supportent pas qu’une jeune femme soit plus intelligente et plus puissante que lui, donc décide d’organiser un incident pour la discréditer (vieille ficelle politicienne qui ne marche plus que dans l’esprit des politiciens de l’ancien monde). Il est soutenu par la femme du gouverneur, parce que son ego d’aristocrate n’a pas supporté la petite crise de virilisme de son mari. Et ledit mari alias Corbès Salven a des réactions complètement disproportionnée parce que son ego ne supporte pas qu’il ne dirige qu’une seule province alors que son vieille ami dirige tout le pays… Oui parce que l’incident organisé de toutes pièces se transforme en 11/09/2001 arcanepunk, et le gouverneur d’Aurterre ne décide pas d’envahir l’Irak comme George Walker Bush mais de déclencher un insurrection girondine face à l’État jacobin (si « girondin » et « jacobin » c’est pour vous du chinois, je vous invite à vous replonger dans l’Histoire de la Révolution française). Dame Linne Salven in fine responsable de tout ce merdier et qui a failli voir son fils unique mourir sous yeux est missionnée pour sonder les intentions des autres légats quant à une éventuelle sédition, et Elodianne et Elsy sont leurs otages. Elle doit remplir sa mission en sachant qu’elle la réussissant elle ne fera qu’aggraver les choses, donc elle veut mourir avant d’y parvenir. Dans l’autre camp Ocreste Damnis est au courant de tout et essaye de temporiser pour ne pas envenimer les choses, mais rien ne va se passer comme prévu pour les uns comme pour les autres et on sait que cela ne peut que mal finir...

Du road-movie à la tragédie :
Cette mission diplomatique censément secrète est quasiment un prétexte à visiter les différentes provinces de l’État des Arches qu’on avait finalement peu vu dans le « tome 1.2 ». Elodianne et Elsy c’est un peu Thelma et Louise, mais en mode prise d’otage et Syndrome de Stockholm. Les deux amies multiplient les tentative d’évasion, mais comme leurs poursuivants ne font pas de distinction entre amis et ennemis elle sont obligés de collaborer avec leurs kidnappeurs qu’on apprend à découvrir et à apprécier (les victimes du Syndrome de Stockholm, c’est nous en fait) : Dame Linne Salven en pleine épisode dépressif, Rekvan le colosse poète, le naïf Alken Salven neveu du légat et de la légate, Vermeil le mage bacillaire, Aveilla, Lanqui, Lopin, Peressio… Au bout du voyage un élu LREM fait de l’excès de zèle et décide de zigouiller tout le monde et à chaque mort est un crève-cœur. Elodianne devait utiliser la magie des miroirs pour permettre au groupe de revenir à Aurterre, mais elle savait dès le départ que c’était impossible. Mais qu’est-ce que l’impossible tant qu'on n'a tenté de le réussir ?


To Be Continued ! Vincent Mondiot, merci pour ce moment ! (et les autres aussi, hein !)


* Régulièrement des gens sans doute coconisés dans leurs tours d’ivoire me reprochent de parler « politique » au lieu de parler « culture », mais dans la culture il y a la politique et dans la politique il y a la culture donc malheureusement les deux sont liés qu'on le veuille ou non… Donc je tenais à faire une mise au point : un réforme c’est censé améliorer la société, donc quand la Macronie nous dit qu’avec ses réformes elle veut amener la France dans le XXIe siècle alors qu’elle nous ramène au XIXe siècle en détruisant tous les acquis sociaux du XXe siècle c’est de la pure novlangue orwellienne (ainsi ce n’est pas parce qu’un esclavagiste se dote d’un smartphone équipé de la 5G qu’il cesse d’être un esclavagiste). Mais bon j’ai encore entendu récemment des CSP+/++/+++ dire que les grévistes et les manifestants c’étaient des anti-français et les syndicalistes des intégristes musulmans à la solde du Moyen-Orient. Je ne sais pas ce qu’ils prennent comme drogue, mais ça a l’air vachement puissant et vachement toxique ! Attention l’excès de macronie peut gravement nuire à la santé !!!
Lien : http://www.portesdumultivers..
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En 2018, les éditions Mnémos publiaient « Les mondes-miroirs », un roman au parcours éditorial mouvementé, écrit à quatre mains par Vincent Mondiot et Raphaël Lafarge. Un an plus tard, c'est Vincent Mondiot seul qui reprend le flambeau, avec une suite dans la droite lignée du précédent tome et qui vaut incontestablement le détour (pour le fonds autant que pour la forme, d'ailleurs, puisque la couverture réalisée par l'artiste malaisienne Qistina Khalidah est encore une fois magnifique). Après nous avoir fait arpenter en long et en large la capitale de Mirinèce, des quartiers les plus mal famés aux pièces les plus cossues du palais central, l'auteur nous invite cette fois à voir du pays. Ce second tome nous offre en effet l'opportunité de découvrir les différentes provinces que compte l'état des Arches, avec une attention toute particulière accordée à celle d'Aurterre. C'est là que l'on fait connaissance avec le gouverneur local, Salven, un vétéran et héros de la guerre de Loffrieu, événement déterminant pour l'histoire du pays et au terme duquel le découpage actuel des provinces a été instauré. Des provinces qui disposent d'une certaine marge d'autonomie mais qui restent néanmoins soumises à l'autorité de la capitale. Or, cette autorité commence a être mal perçue par certains proches du légat d'Aurterre qui le pressent de renforcer l'indépendance de la région, quitte pour cela à entrer en conflit ouvert avec Mirinèce. D'abord hostile à l'idée, Salven va finalement se ranger du côté des indépendantistes à la suite d'un tragique événement dont il rend responsable le palais central. N'ayez crainte, ce changement de localisation ne nous empêche pas de retrouver les personnages du premier tome, à commencer bien sur par les deux protagonistes : Elsy et Elodianne. La première est une mercenaire fort en gueule désormais à la tête de sa propre agence, la seconde une mage travaillant pour le palais de Mirinèce et depuis peu à l'origine d'un projet révolutionnaire de voyage par monde-miroir. Un projet que la jeune femme est justement chargée de présenter au légat d'Aurterre au moment où éclatent les troubles qui risquent de précipiter la guerre civile. Elodianne et Elsy se retrouvent alors prises en otage et forcées de prendre part à une expédition secrète dépêchée par le légat auprès des autres chefs de province afin de les pousser à la révolte.

On retrouve nos deux héroïnes quelques mois seulement après les événements relatés dans « Les mondes-miroirs ». Événements qui ont laissé des traces importantes, non seulement au sein de la capitale, où les attentats terroristes se sont déroulés, mais aussi chez les deux femmes qui ont vu leur position fortement évoluer en raison du rôle qu'elles ont joué dans l'arrestation des responsables. Si le premier tome pouvait se lire de manière totalement indépendante, il est clair que « L'ombre des arches » ne peut se comprendre sans avoir lu le précédent, de même qu'il apparaît évident que sa conclusion appelle à une suite. L'un des principaux atouts de ce deuxième opus réside dans le tour d'horizon qu'il nous propose des différentes provinces de l'arche. Lazirac, Carnadon, Atépéha… : autant de régions qui possèdent chacune leurs spécificités, que ce soit en terme de mode de vie ou d'influences (certaines sont impactées par leur proximité avec la mer, d'autres empruntent des éléments à la culture africaine…). Les pérégrinations de nos deux héroïnes nous permettent également d'en apprendre un peu plus avec les événements de Loffrieu dont il est régulièrement fait mention et qui ont complètement redessiné le paysage politique des arches. Plusieurs aspects restent pour le moment un peu flou (d'où viennent ces spores qui ont contaminés les habitants ? Pourquoi certaines personnes sont affectées et d'autres non ?…) mais ce sont justement ces mystères qui rendent l'univers aussi attrayant. Les rebuts (habitants infectés par les fameux spores) donnent de plus un petit côté post-apo d'autant plus original que l'action prend place dans un monde de fantasy. de nombreuses informations nous sont également données par le biais de petits extraits d'origines diverses (articles de journaux, décrets, publicités, rapports...) placés en début de chapitre et qui permettent de mettre en lumière tel ou tel élément caractéristique des arches et de sa politique. A noter également que le roman contient une fois encore plusieurs illustrations intérieures signées Mathieu Leveder qui nous permet de nous faire une meilleure idée du physique de certains personnages.

Le second gros point fort du roman se trouve d'ailleurs du côté de ces personnages. Si les deux héroïnes pouvaient parfois déstabiliser le lecteur dans le précédent volume (Elsy par sa froideur, Elodianne par sa discretion), ces « défauts » sont ici entièrement corrigés. Les deux jeunes femmes sont en effet très bien campés, et ce d'autant plus que leurs personnalités se révèlent décidément totalement différentes. Contrairement au premier tome, où j'avais été davantage séduite par le bagou et l'impertinence d'Elsy, c'est Elodianne qui m'a cette fois le plus touchée par son sens de l'empathie. Les deux femmes sont toutefois loin d'être les seules à être mises en avant puisque, comme dans « Les mondes-miroirs », l'auteur s'attelle à nouveau à nous rendre les « méchants » sympathiques. Pas de super vilains machiavéliques et caricaturaux, donc, mais des jeunes ados complètement paumés se livrant au terrorisme pour lutter contre une société profondément inégalitaire (premier opus), ou des gens ordinaires attachés à leur pays et sincèrement révoltés par la dépossession de leur pouvoir (deuxième opus). Impossible dans ces circonstances de ne pas s'attacher aux ravisseurs d'Elsy et Elodianne (d'ailleurs elles-mêmes s'y laissent prendre…) tant les membres de cette petite troupe hétéroclite composée de simples soldats ou de proches du légat se révèlent profondément humains. Seulement, comme dans le premier tome, tout cela ne peut que mal finir, et l'attachement que l'on en vient à porter à ces antagonistes n'en rend évidemment la confrontation finale entre les alliés des héroïnes et leurs ravisseurs que plus tragique. Ce choix d'accorder autant de place et d'humanité aux personnages de deux camps rivaux permet non seulement à l'auteur d'éviter de tomber dans le manichéisme, mais aussi d'aborder un certain nombre de thématiques intéressantes qui entrent évidemment en résonance avec notre propre histoire (terrorisme, colonisation, inégalités sociales, centralisation excessive…) Un mot, pour finir, concernant le style qui se révèle aussi attrayant que dans le premier tome. La narration est fluide, et les dialogues dynamiques et pleins d'humour, au point d'ailleurs de faire mourir de rire le lecteur lors de certaines scènes. C'est évidemment Elsy qui, compte tenu de son caractère, écope des répliques les plus mordantes, mais tous les personnages sont dotés d'un beau sens de la réparti qui rend la lecture très agréable.

Avec « L'ombre des arches » Vincent Mondiot confirme tout le potentiel déjà présent dans « Les mondes-miroirs » et nous offre une excellente suite qui ne manquera pas de ravir les amateurs de fantasy. Des personnages bien campés (et ce quelque soit leur bord politique), des dialogues savoureux et une intrigue bien ficelée : autant de raisons de se laisser entraîner sans plus tarder dans l'univers des arches.
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
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Pour résumer, l'Ombre des arches est une suite à la hauteur des Mondes-Miroirs. le lecteur retrouve Elsy et Elodianne dans un roman de fantasy axé sur le voyage, la politique et le développement de nouvelles théories magiques. Avec un ton résolument sombre malgré des moments d'humour un peu potache parfois, Vincent Mondiot continue de dévoiler des pans entiers de son univers d'une incroyable richesse à travers ce page-turner addictif. Pour ne rien gâcher, l'ouvrage contient quelques illustrations réussies qui apportent un cachet supplémentaire à cette oeuvre. Je vous recommande vivement la découverte de cet auteur talentueux !
Lien : https://ombrebones.wordpress..
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Autant le premier tome m'avait déçu passé la découverte de l'univers, autant celui-ci à été un plaisir de bout en bout. L'écriture est moins lourde, les personnages mieux utilisés, l'aventure mené tambour battant ! Et il raconte beaucoup de choses sans s'étirer sur 800 pages, ce qui pour un livre de fantasy fait plaisir ^^ Une jolie réussite.
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