Mes plus beaux billets, tome 2 : Pour un peu d'espoir

Le pire, c’est que dans les quotidiens, on a des pages d’annonces répondant exactement à ce que ces jeunes cherchent et ce pourquoi ils ont étudié. Chaque fois, et je l’ai constaté, on ajoute «au moins deux ans d’expérience». Comme exigence, c’est peu dire et, à ce compte, je me demande bien où les gradués vont la trouver et l’acquérir cette fameuse expérience qui leur permettra ensuite de postuler des postes pour lesquels ils sont qualifiés au départ. Si personne ne leur donne la chance d’exploiter leurs premières armes, comment peuvent-ils s’en sortir et s’ancrer dans une carrière choisie. Pas surprenant qu’il y ait autant de chômeurs instruits puisque pas un employeur, le gouvernement inclus, ne veut donner une première chance à ceux et celles qui ont bûché pendant des années, afin de sortir avec le fameux diplôme qu’ils finiront par accrocher sur leur mur sans pouvoir s’en servir pour autant. C’est à n’y rien comprendre, puisque ce sont justement ces jeunes de la relève qui coûtent le moins cher puisqu’ils sont prêts, tout comme nous, certificats à l’appui… à commencer au bas de l’échelle.

Pas besoin d’être mathématicien pour savoir qu’on n’arrivera pas à rencontrer telle ou telle dépense. Tout ce qu’il faut, c’est un peu d’organisation et, par ce fait, fermer les yeux sur ses rêves parfois trop fous. Mais non, on s’endette de plus en plus, on achète avec sa carte de crédit. La majorité des gens vivent au-dessus de leurs moyens. C’est bien simple, on s’embarque les yeux fermés… pour ensuite attendre les huissiers les deux poings bien serrés. Si l’on a les moyens de se payer un loyer, inutile de penser à l’achat d’une maison. Si notre budget nous permet une petite auto japonaise, pourquoi reluquer la Mercedes? La plupart du temps, ce sont les couples qui bénéficient d’un seul salaire qui s’endettent le plus. Savoir compter est la première étape de l’équilibre.

Je sais qu’on ne peut éviter toutes les morts tragiques que l’on déplore, mais la tristesse de ceux qui leur survivent est un bien sombre tableau. Au gré du destin?… pas toujours. On le défie trop à certains moments en se disant que «si mon heure est arrivée…» Non, il faut s’armer de prudence, penser à sa propre vie et aussi à celles des autres. Conduire en état d’ébriété, traverser un lac en canot quand on ne sait pas nager, rouler à bicyclette sans se soucier des autos… voilà les causes les plus fréquentes de ces décès prématurés. La vie est trop belle pour ne pas en jouir plus longtemps. Chassons l’insouciance, abolissons le risque et armons-nous de prudence. On devrait défier le proverbe qui dit que ce n’est qu’en vieillissant… que les humains deviennent conscients!

Au risque de paraître hautain ou encore vieux jeu aux yeux de certains jeunes, je me dois de les rappeler à l’ordre et leur dire que je ne suis pas d’accord avec le «tutoiement» qu’ils utilisent un peu trop facilement. J’ai des enfants qui n’en sont plus maintenant mais qui n’ont rien perdu de ce qui leur a été inculqué. Quand un jeune de dix-huit ou vingt ans m’arrive avec un «Denis» et un «tu» long comme le bras, j’avoue que ça me choque intérieurement parce que, dans mon temps, jamais je n’aurais fait ça. Ma mère me disait toujours que si une personne était assez vieille pour être mon père, le vous s’imposait… et elle n’a pas eu à me le dire bien souvent. C’est tout naturellement que le respect surgissait de mon vocabulaire.

On s’accroche un sourire, on n’a plus peur de son miroir, on se prête à la rêverie… tout simplement parce qu’on renaît avec les premiers bourgeons. Oui, pendant que madame Provost s’affaire autour de son lilas pour qu’il soit en fleurs, j’ai fait le ménage de mon cœur… et croyez-moi, il était temps. J’ai ramassé un plein porte-poussière de mauvaise foi pour faire place aux bonnes intentions que j’entrevois avec la belle saison. J’ai réussi… pourquoi ne le feriez-vous pas? Ne vous en faites pas, nous aurons d’autres hivers pour maugréer contre la vie encore une fois!