Je suis sûre que vous avez toujours eu envie de découvrir Dinant, une jolie ville au bord de la Meuse... vous pourrez y déguster une bonne Leffe en compagnie de Magritte et Georgette. Accompagnés de leur petite chienne Loulou, ils sont à la recherche d'une amie de Georgette, Justine Rouet. La jeune femme a disparu alors qu'elle effectuait des recherches sur des incunables et des grimoires en compagnie d'un des historiens de l'abbaye de Leffe, le père
Jean-Louis. Sa voiture a été retrouvée près d'un bois...
Avec "Leffe toi et marche",
Nadine Monfils a concocté une nouvelle "folle enquête" de Magritte et Georgette, et placé ses fins limiers dans le cadre idyllique d'une très belle abbaye de plus de huit cents ans. Idyllique ? peut-être pas. A peine le peintre et sa femme se sont-ils installés à l'abbaye que l'on découvre deux cadavres.. Gustave, le cuisinier de l'abbaye, puis le père
Jean-Louis viennent d'être assassinés. C'est le commissaire Maricq qui est chargé de l'enquête... une enquête dont il n'a que faire. Magritte ferait un coupable idéal, qu'en pensez-vous...
Suivre pas à pas Magritte et Georgette dans leur découverte de l'abbaye de Leffe et la ville de Dinant est un pur bonheur. Les deux enquêteurs amateurs s'invitent dans l'entourage de Justine Rouet, dégustent une bonne Leffe au Confessionnal, le bistrot se situant près de l'abbaye. Et comble de malchance pour Magritte, c'est Carmen, leur femme de ménage, qui vient prêter main forte à Pitou, le jeune cuisinier de l'abbaye. Pitou, le neveu de Carmen, n'est pas plus doué pour la cuisine que sa tante ne l'est pour manier le plumeau chez les Magritte !... Heureusement, le peintre peut compter sur Jefke, policier du commissariat de Bruxelles, un ami qui connaît tout le monde, du préfet de Dinant à la juge
Anne Gruwez, et qui lui fournira des indices précieux permettant de confondre les coupables....
L'enquête n'est qu'un prétexte pour permettre à l'autrice de mettre en scène à nouveau Magritte et Georgette, personnages surréalistes dans un environnement qui ne l'est pas moins. Un roman à l'humour caustique porté par une langue faite de poésie pure et de dialogues savoureux, une réflexion documentée sur l'art de Magritte.
J'aimerais terminer avec une mention spéciale pour l'illustration de la couverture réalisée par
François Roca ; Magritte et Georgette sont prêts à déguster une Leffe sous les yeux de leur petit chien, alors qu'un moine se dresse devant l'abbaye. Un regard, une lumière, que Magritte, sans aucun doute, aurait appréciés.
Un très bon moment de lecture.