Acclimaté par les maîtres d'Orient ou par les maîtres d'Italie, le grec a pénétré dans chaque province, on peut dire dans chaque l'université et chaque cour. Et ce n'est pas une des moindres surprises de cette époque si fertile en surprises que de voir Rome, citadelle de la culture latine, ouvrir toute grande sa bibliothèque vaticane aux beautés dangereuses d'une pensée profane ou schismatique. Car c'est bien la Grèce entière, classée, étiquetée, mise à la portée de chacun dans un latin clair et dans des manuscrits splendides que le pape humaniste Nicolas V rêve d'aligner dans son palais. Impatient, nerveux, hideux, distribuant l'ouvrage, répartissant les journées, il met en quelque sorte la Grèce en coupe de traduction réglée.