Balthus. Entretiens

le contact avec la nature est le contact avec le divin, car dans la nature l'élément divin est présent. c'est le seul vraiment productif et créateur.

Aujourd'hui la beauté d'un endroit le condamne inéluctablement, parce que aussitôt le tourisme s'en empare pour l'exploiter.

On cherche maintenant la perfection, comme le métronome, la perfection de la division du temps, le cercle parfait, le rectangle parfait, mais une perfection qui ne communique rien. Parce que l'objet ne porte pas l'emprunte de la main qui l'a fait.

Je n'ai qu'à regarder autour de moi. je crois que la peinture cesse d'exister à partir du moment où on tourne le dos à la nature, et qu'on essaie d'inventer des choses. En fait on ne peut rien inventer.

On calcule la prospérité d'une nation d'après son produit national brut, mais ce n'est qu'une simple addition de tout ce qui est fait sans en défalquer les nuisances. Moi je propose qu'on essaie de calculer le Bonheur national brut.

Ce sont deux espèces de rythmes: celui du solitaire, le chanteur par exemple, et celui de la communauté, comme le chant du muezzin.