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Citations sur Et si l'aventure humaine devait échouer (27)

LE CHERCHEUR D'ABSOLU ....


Au désert, l’heure du thé est un moment de repos, mais aussi une cérémonie. Il faut trouver du bois, rarissime. Préparer le feu. Le premier thé est amer comme la vie. Pour ma part, je n’ai pas trouvé la vie amère, car j’ai été doté de grands privilèges. La vie a aiguisé ma curiosité, mon goût de la recherche. Mon étonnement est insatiable. Le deuxième thé est fort comme l’amour, le troisième suave comme la mort
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La nuit tombe, le flot s'enfle et le vent se lève,

Et le câble se tend et la coque a frémi...

Est-ce l'heure, ô Pilote inconnu, mon ami,

L'heure d'abandonner et le port et la grève



Pour l'ultime départ ? Est-ce la fin du rêve ?

Si l'amarre, inutile, à ton ordre a gémi,

Bons matelots, larguez ! A mon ardeur promis

L'espace va s'ouvrir, sans limite, et sans trêve.



Au large ! vers la nuit, la tempête, et l'orage,

Demain peut-être, ô mon esquif, vers le naufrage...

Mais je mourrai debout, à la barre, emporté



Par l'exterminateur sous un ciel sans étoiles,

Chantant à pleine voix, cinglant à pleines voiles

Vers les portails de feu de la Sainte Cité.



( à 3100 m au-desus de Cadix, 31 décembre 1939 )
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Sous le déchaînement des orages, la foudre,

Au gouffre abandonner la nef, flottant cercueil,

Lâcher la barre, accepter le naufrage, au seuil

De la nuit s'avancer à tâtons, laisser moudre



Aux meules du destin son coeur, voir se résoudre

En liquide néant les donjons de l'orgueil,

Au jardin des amours acclimater le deuil,

Offrir son corps aux vers et ses os à la poudre,



D'un sanglant univers écouter les funèbres

Et cyniques chansons, au mur de la prison

Regarder chaque soir s'épaissir les ténèbres ?..



Soit, mais, debout, je guetterai sur l'horizon

Le mystique reflet des clartés d'outre-tombe :

" Sainte Sion, où tout est stable, et rien ne tombe ... "
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Paix, ô mon coeur : s'il faut, vers des cieux sans matin,

Pour un nouvel appareillage

Aventurer ce soir, dans l'ombre, ton destin,

Ta cargaison, ton équipage,

Ton âme à la tempête et ta nef au naufrage,

Ton oeil éteint, ton coeur meurtri...

Qu'importe ? Si l' Amour a blanchi ton sillage

Au souffle vainqueur de l'Esprit.



Sois, ô coeur fraternel, où frémit le divin :

Pour la gazelle un pâturage,

L'eau du poisson, le rouge osselet du devin,

La Kâba du pèlerinage,

Et le cloître du moine, et le temple du sage,

L'ivoire de Gautama sourit,

Le marbre, de Pallas animant le visage

Au souffle vainqueur de l'Esprit.



Accueillant, ô mon coeur, aux grâces du jardin,

Aux mouvants décors du nuage,

A la lente espérance, au désastre soudain,

Aux longs séjours comme au voyage,

Sois prêt à tout quitter, et l'âtre et le mouillage

A l'appel qui blesse et guérit :

La mort, demain, verra renaître ton courage

Au souffle vainqueur de l'Esprit.



Prince, entez sur mon coeur, timide, le message

Qui, pain vivant, à seul nourri

Tout peuple, toute foi, toute race et tout âge :

Le souffle vainqueur de l'Esprit.


- Août 1946 -
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Brouillards, où retrouver, cette nuit, sur la plage

Nos pas qu'un flot vainqueur a jetés au néant ?

Vois, le cadavre ailé s'abîme en l'océan

Comme sombre le clair lotus au marécage.



Pourquoi, soleils ternis, obscurcir d'un nuage

Blanc de l'épithalame et pourpre du péan,

Avec le " oui " du saint le " non " du mécréant,

L'éclat de la corolle et les feux du plumage ?



Au patient baiser de la vague inlassable

Se dissout le granite, et chavire le mont

Sous l'usure d'un vent qui le mord et l'ensable.



Flamme, si l'épouvante alourdit la nacelle,

Viens, si des cieux trop noirs aveuglent le gnomon,

Poser sur nos tombeaux, Esprit, ton étincelle





( Paris-Dakar, 20 Septembre 1950 )
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Aux déserts du cosmos aventurer la chasse

Sans but et sans gibier qui nous rue au trépas,

Aux ronces des sentiers ensanglanter nos pas,

Aux sables ignorés poser la vaine trace



Offerte à l'implaccable vent qui tout efface,

S'élancer au mirage et céder aux appâts

Les plus vils, le clinquant, la chair, l'affreux repas

Où ricanent, gorgés, le fauve et le rapace,



Achopper aux cailloux, buter aux fondrières

En aveugle, à tâtons, aux nuits empérières,

Sans trêve et sans espoir vers un morne horizon



Lentement cheminer... Soleil, sur la prison

Du ténébreux destin de nos inquiétudes

Quand feras-tu lever le feu des certitudes ?



( Cidade de Sào Tomé - 24 Aout 1956 )
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