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4,44

sur 1871 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un grand merci ( un de plus ) à l'équipe de Babelio et aux Éditions "Monsieur Toussaint l'aventure", pour l'envoi de ce livre qui a été un vrai beau cadeau ....
D'abord , considérons l'objet livre ...Ça y est ? Vous l'avez entre les mains ?...Pour moi qui ai un certain âge, pas canonique , non , plus hein , faut pas exagérer , j'ai tenu là un livre que j'aurais pu trouver sous le sapin de Noël ( merci à ceux qui veulent le supprimer !!! ) ou le recevoir lors d'une occasion rare ... un anniversaire ....une récompense pour un examen .?...On le touche , on le triture , on le sent , on l'adopte , on le prend contre soi .....Il aurait pu aussi constituer un beau prix lors de cette remise de fin d'année que certains et certaines d'entre nous ont vécue ...Un très beau livre , vraiment , un très bel " objet " puisque c'est ainsi qu'on désigne le livre aujourd'hui ...Franchement , bravo à cette maison d'éditions dont le nom , à lui seul , fleure bon la nostalgie et les " belles lettres " .
Bon , on y va . Elle c'est Anne . Elle sort de l'orphelinat mais.... doit y retourner car on attendait un garçon pour aider à la ferme , pas une intarissable pipelette ....Sauf que Matthew , le taiseux , lui , la pipelette , il l'aime dès le premier regard . Et que Marilla , sa soeur , sous ses airs revèches , elle n'est pas insensible au charme de la gamine ....A partir de là , Anne et le territoire de Green Gables ne font plus qu'un .Et si elle parle , la gamine , elle sait aussi se faire aimer , se confondre dans le paysage , dans la nature , rêver, encenser ce qui l'entoure , vivre dans le plus beau de la nature , dans les éléments naturels et ...se montrer brillante à l'école ..Après, des " conneries " , elle n'en râte pas une , cette jeune fille pour qui nous avons les yeux de " Chiméne " et qui saura nous émouvoir jusqu'à la fin du roman....C'est beau , désuet, suranné et , avouons - le , d'un autre temps , un temps que certains et certaines d'entre nous ont pu revivre au hasard de ce qui pouvait constituer un magnifique cadeau , bien plus que la si fameuse " orange de Noël " .....Oui , je sais , c'est loin tout ça....
Alors , livre pour adultes , pour enfants , pour ados ? Je pense qu'il n'y aura que la nostalgie qui pourra répondre et je dirai que si je remets ce livre à ma petite fille , j'ai bien peur de lui parler d'un temps que les moins de vingt ans .....Par contre , pour les plus " anciens " , il me semble qu'il y a là une belle page d'évasion, un sacré retour en arrière, dans une époque où la rêverie, les bons sentiments , la vie en autarcie , les amitiés, les inimitiés portaient un nom et régissaient un monde sans doute plus " fermé " mais certainement plus humain , chargé d'espoir et de respect .Non , pas les Bisounours non plus , en tout il faut raison garder ... Autres temps , autres moeurs , mais de la poésie , de la poésie.... le monde tel qu'il était, loin de ce qu'il est et encore plus de ce qu'il sera , hélas .
...Dans ce roman , l'écriture est somptueuse ,les personnages incroyables , durs , sensibles , attachants , aimants ....Grands - parents , pour Noël, placez ce roman sous votre sapin , pas pour vos petits- enfants , non , ce n'est pas leur histoire , mais ...pour vous !!!! Et oui , c'est ainsi , la vie s'écoule et , de temps à autre , un livre nous ramène...à nos racines . J'ai adoré , vraiment , pas au point de lire les six tomes de la série , non , mais suffisamment pour me dire que quiconque passe au loin de certains écrits perd un peu de son Histoire. Ce bouquin ? C'est une madeleine de Proust !!!!! Enfin , moi , ce que j'en dis , hein , c'est bien vous qui voyez .......
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Anne (n'oublions pas le E) est une jeune orpheline, envoyée par erreur dans le domaine de Green Gables, chez Marilla et Michael Cuthbert. le frère et la soeur vieillissent, ils auraient besoin d'un jeune garçon pour les aider à la ferme... A la place, une fille ! Rousse, bavarde, fantasque... mais si attachante.
Michael est tout de suite sous le charme de cette petite fille qui amène poésie et imaginaire dans chaque moment de la vie quotidienne. Marilla, quant à elle, se charge de l'éducation.

On suit Anne dans ses aventures quotidiennes, ses découvertes, ses peines et ses joies, entourée de sa nouvelle famille et de ses amis.
Un paysage enchanteur, une héroïne passionnée et romantique. C'est frais, mignon, positif... Ca fait du bien !

Merci aux éditions Points et à Babelio pour l'envoi de ce roman que je voulais découvrir depuis longtemps.
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Ce classique de la littérature jeunesse, publié pour la première fois en 1908, et vendu à soixante millions d'exemplaires, est le roman idéal pour affronter ce sombre mois de janvier !
Premier d'une série de dix, écrit par une canadienne, il met en scène Anne, une héroïne très attachante.
Elle vient d'un orphelinat et arrive chez Matthew et Marilla, frère et soeur, qui habitent dans un petit village canadien et veulent un jeune garçon pour les aider à la ferme.
Anne est une petite fille sensible, à l'imagination débordante, bavarde, émerveillée par la nature alentour, bref le contraire de cette communauté protestante repliée sur elle-même et matérialiste.
Pourtant Anne peu à peu va gagner le coeur de Matthew et Marilla, mais aussi de tout le village par sa grâce et son charme.

Bien que le roman soit un peu daté, et qu'il véhicule des valeurs très morales propres à l'époque, j'ai été très sensible à l'enchantement qui en émane.
Les aventures d'Anne, drôles, dramatiques ou touchantes, sont des prétextes pour décrire une société pleine de principes, corsetée par la religion, et qui est bousculée par la vivacité et l'insolence de l'héroïne.
Et la fougue et l'imagination avec lesquelles Anne parle de la nature environnante restera longtemps dans nos mémoires.
Je ne lirai peut-être pas les dix volumes, mais je resterais encore volontiers encore un peu sous le charme d'Anne (avec un e ;-) ) !
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" Oh ça, pour parler, elle parle ! Je l'ai tout de suite vu, et ça ne joue pas en sa faveur. Je n'aime pas les enfants qui parlent trop." Marilla Cuthbert, chapitre 3.

Je suis comme Marilla. Au tout début de ce roman, j'ai bien failli le refermer très vite tant le bavardage incessant d'Anne Shirley m'agaçait.
Mais, comme Marilla, j'ai fini par très vite changer d'envie.
Quel personnage cette Anne de Green Gables !
Pétillante, à l'imagination débordante, jamais la langue dans sa poche, ah ça, non ! A inventer mille histoires romanesques pour rendre la vie bien plus belle. Et si touchante et amusante avec ses nombreuses maladresses et ses petites bêtises d'écolière canadienne de la fin du 19eme siècle.
Elle est à la fois Laura Ingalls, Heïdi et Tom Sawyer. C'est vous dire !

J'aurais aimé lire ce roman étant enfant. Je pense qu'il m'aurait enchantée !
Mais, ce n'est pas grave, le temps n'est rien. Seul le coeur et l'âme d'enfant subsistent.
Je m'en vais de ce pas lire le second tome !
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Je remercie Babelio et les éditions Monsieur Toussaint Louverture pour ce magnifique ouvrage « Anne de Green Gables » de Lucy Maud Montgomery, reçu lors d'une masse critique spéciale.
J'avoue ne pas avoir forcément compris qu'on me propose de lire la nouvelle traduction faite par Hélène Charrier de ce roman classique pour la jeunesse, plus connu sous le titre « Anne… la maison aux pignons verts. » (paru en 1908). Cela fait, en effet, quelques décennies que je n'ai plus l'âge de lire ce type de romans. Mais je ne vais pas me plaindre si on me trouve plus jeune que mon âge, et tant pis, si l'erreur ne vient plus que d'un algorithme de Babelio. Alors, pour cette petite cure de jouvence, pour cette couverture très joliment travaillée et parce que j'aime bien les cadeaux, je me suis laissé tenter.
Si besoin est de le rappeler, Anne Shirley est une petite orpheline recueillie par erreur chez Marilla et Matthew Cuthbert, habitant l'Île-du-Prince-Édouard, au Canada. Marilla et Matthew sont deux frère et soeur, âgés d'une soixante d'années, qui souhaitaient recueillir un petit garçon pour aider Matthew dans les tâches agricoles.
C'est peu dire qu'ils n'attendaient pas un enfant tel qu'Anne. La jeune fille est d'un caractère affirmé et joyeux. Ses deux principales particularités sont ses cheveux roux (qui la désespère) et sa très grande imagination « romantique ». Elle se met à rêver souvent (sans se rendre compte qu'elle délaisse d'un seul coup la tâche qu'elle était en train de faire), elle aime inventer des histoires, elle s'enthousiasme, que dis-je ?, elle se pâme de bonheur, pour la nature, donne des noms à chaque chemin, chaque arbre qu'elle trouve « merveilleusement joli ». Anne parle beaucoup, parfois un peu trop (même pour moi qui ai tendance à faire de trop longs billets). Et à l'inverse, elle est capable de tomber dans un gouffre de tristesse et de larmes pour un petit désagrément. Sa nature très enjouée et imaginative réchauffe le coeur de ces deux êtres isolés et taiseux. Deux êtres qui peu à peu retrouvent le sourire qu'ils avaient perdu.
Tout comme les Cuthbert, le lecteur est vite attendri par la petite fille. Son imagination excessive et ses aventures font souvent sourire. Je me demande si, à notre époque, on ne l'aurait pas diagnostiqué comme un enfant avec des tendances maniaco-dépressives, tant ses humeurs naviguent sur un grand huit. Mais son idéalisme rêveur a le pouvoir d'agir sur nous comme une étonnante pensée positive. Son énergie, ses mots joyeux, son imaginaire s'instillent en nous comme autant de chaleur et de plaisir.
Si je ne note pas ce roman, c'est que je considère que je ne suis plus dans la bonne tranche d'âge (hélas!), pour être vraiment objective. Avec mon regard un peu plus fatigué par le temps, mes cheveux sombres qui, années après années, côtoient, bon gré mal gré, de plus en plus de cheveux blancs, je ne pense pas être la plus à même de donner un avis partial. Je laisse donc au jeune public le soin de juger les qualités et défauts de ce roman. Mais j'espère qu'une telle histoire, débordante de gaieté, de tendresse et d'humour, et le message qu'elle véhicule peuvent encore plaire à des enfants et passer haut la main la barrière du temps…
Il n'en reste pas moins que ce roman est un magnifique cadeau à offrir à de jeunes lecteurs. Et mon regard d'adulte sait aussi combien il est bon que cette petite fille nous rappelle qu'il ne faut jamais s'arrêter de rêver, jamais s'arrêter de s'extasier sur les beautés qui nous entourent ni d'exprimer l'amour ou le plaisir qu'on ressent que ce soit à la vue d'une toute petite fleur ou pour les êtres. (En écrivant ce billet, je fais un peu ma ‘'Anne'', utopiste, rêveuse et romantique. Il y a un tel gouffre entre l'actualité et ce roman pour la jeunesse qu'il est difficile, effectivement, de ne pas paraître naïf et utopiste en écrivant ces mots).
Lucy Maud Montgomery, par l'intermédiaire de cette petite fille, transmet une formidable leçon de vie à ceux qui ne savent pas (ou plus) regarder autour d'eux et réaliser combien il reste encore de belles choses qui peuvent réchauffer nos coeurs, de 7 à 77 ans.
Une nouvelle fois merci pour cette pensée positive, cet hymne à la joie, cette pause vivifiante (mieux qu'un kit kat)… et pour cette cure de jouvence bien entendu.

[Ps : petite leçon positive du jour : certes je commence à avoir des cheveux blancs mais, diantre, je n'ai pas encore trop de rides pour mon âge (et ce n'est pas l'algorithme qui va me contredire). Et comme le dirait Anne, je trouve qu'un constat pareil, c'est extraordinairement enthousiasmant ! (on s'accroche à ce qu'on peut), ça va faire ma journée (et peut-être mettre un peu de couleurs à cette période sombre, froide et confinée,…]

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Lu dans le cadre du Prix du meilleur Roman Points 2022.

Ce roman est un voyage dans l'espace et dans le temps ! Publié en 1908 au Canada, Mary Maud Montgomery nous emmène sur l'île du Prince Edouard dans un paysage verdoyant et bucolique, auprès de Anne avec un e, petite orpheline rousse, bavarde, émotive et espiègle.

Marilla, veille fille, et son frère Mathew vivent dans la maison au pignon vert à Avonlea. Ils décident d'adopter un garçon pour aider Mathew aux travaux de la ferme, en raison de son coeur fragile.

En lieu et place du garçon, c'est Anne qui débarque à la gare, un brin de fillette pas du tout bâtie pour le labeur et à la langue bien pendue usant de «mots à trois syllabes».

J'ai un avis plutôt mitigé sur cette lecture. Déjà, j'ai eu beaucoup de difficulté avec la bonne morale et les bondieuseries qui imprègnent le texte du début à la fin. Je comprends que c'est lié au contexte historique, mais trop c'est trop. de même, le texte n'a pas vraiment d'intrigue, c'est une succession de scènes du quotidien mettant en scène Anne, ses parents adoptifs et sa copine Diana. J'ai même trouvé certaines descriptions superficielles, notamment celles concernant les tenues et coiffures des fillettes. du coup, j'ai eu du mal à avancer et à y trouver un intérêt.

Ce que j'ai aimé par contre, c'est le cadre champêtre et cette jolie campagne au fil des saisons. C'est tout à fait charmant ! Les personnages ont tous une évolution intéressante. Après m'avoir plutôt irritée au début du roman avec son bavardage incessant, Anne a fini par m'attendrir alors qu'elle devient une jeune fille.

J'ai pensé à «La petite maison dans la prairie» ainsi qu'aux classiques jeunesse «Sans famille» ou «La petite princesse»...

Je conseille cette lecture à partir de 12 ans à toute personne souhaitant passé un agréable moment bucolique, plein de tendresse et d'imagination, sans la moindre once de violence.
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Avoir en main un livre des Editions Monsieur Toussaint Louverture (ou Laventure) est toujours un vrai plaisir. Une superbe couverture, du papier de choix et une police très agréable. Un beau livre.

J'en attendais beaucoup de ce roman qui ouvre la page sur la série « Anne » constituée de onze volumes. Une écriture parfaite, fine et fluide, des personnages tous plus attachants les uns que les autres et une très belle histoire, il faut bien l'avouer.
Une petite orpheline est adoptée par un couple célibataire frère-soeur, sans enfants, qui a grand besoin d'une aide pour les divers travaux de la ferme. Pensant d'abord adopter un garçon, c'est une fille qui attend sur le quai de la gare… Qui est cette Anne de Green Gables ? Une enfant qui s'émerveille de tout, un vrai moulin à paroles, une imagination hors norme. Elle n'a pas sa langue dans sa poche, frisant l'effronterie et elle rêve de jolies robes. Mais qu'est-ce que Matthew et Marilla, âgés d'une soixantaine d'années, vont bien pouvoir en faire ?
C'est le chambardement complet dans la maison, d'autant plus qu'Anne attire les ennuis de toutes sortes par ses bêtises et son comportement extravagant.

Autre point positif : les descriptions de la nature environnante y sont vraiment sublimes et l'on a qu'une envie, se promener dans cette magnifique région du Canada où se situe le récit, à l'Ile-du-Prince-Edouard.

Une petite déception quand même. J'y ai retrouvé la pauvre Sophie de la Comtesse de Ségur et la pluie de morale et de bons sentiments. ça dégouline entre les pages. Même si j'ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture, ce trop-plein d'ingrédients moralisateurs a été too-much pour moi. Heureusement, la petite Anne que l'on voit grandir a un tempérament de feu, des réparties cinglantes parfois, qui atténuent légèrement un parler volubile qui m'a souvent agacée au début.

Somme toute, une belle découverte car je le répète, c'est très bien écrit, mais je ne pense pas poursuivre la série, même si les volumes alignés côte à côte doivent être du bel effet dans sa bibliothèque ;-)
Un livre que je qualifierai plutôt jeunesse, pour petites filles modèles :-).

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Il faut avant tout, pour entrer dans l'univers de Anne de Green Gables, se délester de son âme d'adulte, redevenir l'enfant qui vit avec enthousiasme les premières fois, accepter de s'éblouir d'un simple rayon de soleil, porter sur chaque chose, chaque plante, chaque paysage, chaque être un regard neuf, ne pas craindre l'emphase, les sentiments extrêmes.

Pas facile me direz-vous. J'ai d'ailleurs eu, pour ma part, beaucoup de mal à le faire durant les premières pages. Oscillant entre le désir de refermer ce livre pour passer à un autre plus "adulte ", et l'envie de le poursuivre par curiosité, j'ai heureusement opté pour la seconde option.

Une fois n'est pas coutume, c'est le petit écran qui m'a aidée ; souhaitant découvrir cette petite héroïne avant de me lancer plus en avant dans ma lecture, j'ai visionné le premier épisode de la série Anne with an E. Bien m'en a pris ! Même si l'adaptation télévisée se permet quelques libertés par rapport au roman, l'interprétation de la jeune actrice, Amybeth McNulty, est tellement impeccable et sensible, que le personnage de la jeune Shirley Ann m'est apparu extrêmement attachant et éminemment sympathique.

Si bien que ce que je trouvais quelque peu insupportable et/ou agacant chez ce personnage s'est complètement envolé au profit d'un intérêt grandissant.

Abandonnant la série pour un temps (je la visionnerai dans son entièreté une fois que j'aurai lu toute la série littéraire), je me suis donc lovée dans ce livre, rajeunissant avec bonheur de page en page.

Ce très sensible roman d'apprentissage d'une petite orpheline dotée d'un super pouvoir,celui de l'imagination, aimant les mots, les déclamant avec gourmandise, la tête bouillonnante de sentiments exacerbés fait écho avec l'enfant qu'a pu être sa créatrice, Lucy Maud Montgomery quand on apprend ce que celle-ci a connu comme épreuves, difficultés et même dépression..

Roman féministe également, mettant en avant des personnages féminins confrontés aux préjugés liés à leur sexe et ce même de la part des autres femmes. Ainsi la petite Anne, parce qu'elle est une fille, doit prouver à ses adoptants qu'elle est aussi utile à la ferme qu'un garçon pour ne pas être une nouvelle fois abandonnée.

Cerise sur le gâteau, quand les éditions Monsieur Toussaint Louverture nous concocte une réédition aux petits oignons, avec soin, délicatesse, poésie, lyrisme et humour (à l'image de cette oeuvre), c'est un véritable délice de l'avoir en main.

Petit regret cependant (mais vite oublié) de ne pas avoir découvert ce personnage alors que j'étais enfant.
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Petite fille, j'avais un faible prononcé pour les romans du XIX siècle et du début du XX siècle, un peu à la" Quatre Filles du Docteur March" et autres "Rebecca du Ruisseau Ensoleillé" (ah… Rebecca, cette pépite désuète et méconnu héritée de mes tantes!), ces romans au charme froufroutants et surannés qui me rendait un peu nostalgiques d'une époque que je n'avais pas connue mais qui me semblait tellement plus romanesque que la mienne! Ces histoires datées, parfois (trop) moralisatrices mais aux personnages si attachants. Et puis, il y avait toujours une héroïne à laquelle s'identifier et ça c'était bien!

Si mes gouts ont évolué, j'ai tout de même conservé presque intact ce penchant qui se rappelle parfois à moi les dimanches après-midi mordorés d'automne.
Ainsi, je n'ai pu m'empêcher de sauter de joie quand les éditions Monsieur Toussaint Louverture s'alliant à Babelio m'ont proposé de découvrir "Anne de Green Gables".

C'est que cela fait des années que je voulais découvrir l'oeuvre de Lucy Maud Montgomery, qui entre si bien dans la catégorie "Joe et Rebecca", mais l'occasion ne s'est jamais présenté, et le temps passe, et d'autres livres se font connaître et aimer, en éloignant d'autres au passage...
Cela dit, même sans en avoir lu une ligne, je n'étais pas complètement novice dans la connaissance des aventures d'AnnE Shirley: si je n'ai pas encore pris le temps de regarder l'adaptation de Netflix, je suis presque incollable sur la mini-série que M6 a diffusé des années durant les dimanches après-midi avec Megan Follows dans le rôle d'Anne, mini-série qui a décuplé mon envie de me plonger dans les livres.

C'est à présent chose faite, au moins en ce qui concerne le premier tome de la saga qui en compte six et je me suis lovée dans le récit des (més)aventures d'Anne comme dans un chat au coin du feu, y retrouvant au passage des sensations et des sentiments de petite lectrice et c'était drôlement agréable!

Un mot d'abord sur le livre en tant que tel: il est réellement magnifique avec sa couverture cartonnée à l'ancienne et toute douce qui baigne dans des tons d'aurore -voilà qui plairait à notre héroïne sans nul doute- cuivrées et rosées. L'intérieur du livre est tout aussi soigné. Pas de doute, c'est de la très belle ouvrage et un vrai plaisir pour les yeux.

Quant à l'histoire, elle est à la fois pleine de drôlerie et de tendresse, d'humanité et de poésie même si elle a un peu vieilli. Mais ce côté désuet fait définitivement partie de son charme.
Anne Shirley est maigre comme un clou, ses cheveux sont désespérément roux -ne les comparez pas à des carottes où il vous en cuira- et son visage pâlichon est constellé de tâches de rousseur -comme Candy!-. Elle est également dotée d'une imagination sans bornes, d'un sens exacerbé du romanesque et d'une sensibilité de tragédienne un jour de pluie. Et puis, elle est orpheline et est passée de foyer en foyer où elle n'a jamais trouvé ni la chaleur ni l'affection qui lui manquent cruellement. A l'âge de onze ans, elle se retrouve par erreur chez Matthew et Marilla Cuthbert, frère et soeur déjà âgés qui attendaient de l'orphelinat un garçon pour les aider à la ferme. Ils n'avaient pas prévu de la garder et pourtant, Anne restera à Green Gables. Sa vivacité, ses excès, ses grands mots et sa capacité à voir le sublime en toutes choses bousculeront le quotidien un peu morne et bien huilé des deux adultes qui tâcheront de l'élever et qui surtout l'aimeront. On pourrait trouver cette histoire d'orpheline cent fois ressassée, être agacée par Anne et ses envolées lyriques au sujet aussi variés que la beauté de la nature, les manches bouffantes, la crème glacée et la poésie mais ce serait ignorer la profondeur du personnage qui reste hanté par la mort de ses parents et son enfance solitaire, son côté solaire qui transforme et adoucit la revêche Marilla, sa force de vie qui en fait une fillette irrésistible.

Anne n'est pas la seule force de ce roman. Autour d'elle gravitent tout le petit monde d'Avonlea, reflet de la population de l'Ile-du-Prince-Edouard: adulte, enfants, maître, pasteur. Les relations des uns et des autres sont décrites avec beaucoup de finesse tout comme la psychologie des personnages principaux. A cet égard, Marilla est une réussite. C'est d'ailleurs elle et Matthew qui m'ont le plus touchés dans le roman. J'ai aimé ce lien qui se tisse entre eux et Anne, d'autant plus fort que tu. Les Cuthbert sont des taiseux.

Parce que oui, l'amour filial est au coeur du roman, tout comme l'amitié. Tout comme les jeux et les rêves d'enfants.
Tout comme les femmes fortes et les filles bien décidés à réussir en restant elles-mêmes.
Mais pas que.

"Anne de Green Gables" est aussi un très beau roman sur la fin de l'enfance et de son insouciance, sur la conscience douloureuse et grave qu'on laisse derrière soi en grandissant un monde qu'on ne connaîtra jamais plus.

Et puis, c'est un livre qui a le bon gout de nous rappeler combien la nature peut-être belle. Que les fleurs de pommiers au printemps sont des fées. Que la rosée est amoureuse de l'arc-en-ciel et qu'il y a souvent des dryades au bord des rivières.

Pour ça et pour tout le reste, merci Anne Shirley.
Et merci Babelio et Monsieur Toussaint Louverture.
Et à bientôt (en février? On me murmure que le tome 2 paraîtra dans ces eaux-là)!

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Comme d'autres lecteurs, je me suis lancée dans Anne de Green Gables après avoir vu la série adaptée "Anne with an E". Avant de commencer, je m'attendais à un roman beaucoup plus démodé et moralisateur que la série, un peu à la façon des Malheurs de Sophie de la Comtesse de Ségur, publié 50 ans plus tôt. La découverte de ce roman beaucoup plus moderne que je ne le pensais et plein d'humour a donc été une excellente surprise. La majorité de l'histoire est en outre moins dramatique et plus joyeuse que son adaptation sur Netflix qui a ajouté des humiliations et des obstacles sociétaux pour la petite Anne qui ne sont pas présents dans le matériau d'origine.

En se plongeant dans ce roman, on ne peut que tomber sous le charme de la rêveuse et astucieuse Anne et s'amuser de ses nombreuses bêtises et de son entêtement. Les personnages de Marilla ou de Rachel Lynde, plus sarcastiques, sont également assez savoureux. Si la religion et les traditions sont présentes (mais sans jamais nous abreuver de considérations religieuses), certaines touches de modernité viennent ponctuer l'histoire, en particulier sur la place de la femme dans la société (le droit de vote y est évoqué et surtout l'éducation et en particulier l'accès à l'enseignement supérieur).

J'ai néanmoins été un peu surprise par le tournant que prend le dernier tiers du livre. Après avoir été presque uniquement ponctuée de petits rebondissements amusants de la vie quotidienne d'Anne et de ses proches et de péripéties malicieuses, l'histoire s'accélère brutalement (Anne passe de l'enfance à l'adolescence en à peine quelques pages) et change un peu de ton en devenant un peu plus grave et en perdant beaucoup de sa fraîcheur. On est ainsi forcé de grandir presque d'un coup avec Anne et de s'habituer aux changements du personnage alors que j'aurais été heureuse de suivre encore sur quelques pages ses jeux d'enfants. Je pense néanmoins enchaîner avec Anne d'Avonlea qui commence quand elle 16/17 ans et que j'ai déjà dans le magnifique coffret des éditions Monsieur Toussaint Louverture qui contient les trois premiers tomes écrits par Lucy Maud Montgomery.
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