L'épopée des Normands de Sicile, tome 1 : Le peuple du vent

Vous irez loin, fort loin, messire Tancrède, par terre et par mer, vers des pays où l’on parle d’autres langues que la nôtre, où l’or et l’argent tapissent les mures, où les femmes sont si belles qu’on les enferme, vous serez prince parmi les princes, et mendiant aussi…

Cette affaire est comme un écheveau emmêlé. Si nous tirons le mauvais fil, nous ne ferons que davantage de nœuds.

Les morts. Les anges sans nom qu'on enterrait le long des remparts du manoir de l’Épine. Les baptisés qu'on conduisait au cimetière. De ses innombrables grossesses, il ne restait que Mauger et Clotilde, sa petite dernière, âgée de six ans.

— Un poète persan a dit : "Quand l'arbre est petit, le jardinier l'oriente comme il veut..."
— "... mais il ne peut plus, lorsque l’arbre a grandi, redresser ses courbures et ses sinuosités". Le poète, si je me souviens bien de mes études, est Abur Shakour.

- Tu es une drôle de petite fille !
- Je suis intelligente, c'est pour çà ! fit la gamine en redressant le menton. Trop, y dit mon frère. Y dit : "L'intelligence, c'est plus lourd à porter qu'une bûche"

- Je ne savais pas qu'il avait aimé ma tante ni d'ailleurs qu'il avait sauvé la vie de mon père.
- Le passé aime se cacher. Sans lui, le présent serait plus facile à vivre.

les animaux sont point si bêtes que les hommes, y mangent ce qu'y tuent

on doit rien manger qu'on ait pas tué ou cueilli soi même