Un air
C’est fini c’est tant mieux y a-t-il autant
de moments auxquels nous pouvons dire
adieu adieu dans le courant des choses
le monde court sur la rive et aucun arbre
ne nous retient c’est fini adieu adieu l’air
est plus libre si l’on changeait de maison
de musique de livre si l’on glissait légers
au terme de nos paroles au bout du geste
qu’on partage semblant heureux alors qu’
au fil de l’eau vibrent nos frissons et l’air
qu’on siffle à la nuit pour contenir la peur
Un filet d’eau
À quelle source faut-il aller chercher cela
qui vient sur la paume mouiller, annoncer
l’averse crépitant sur le sol de poussière.
L’été craque comme un bateau que fatigue
le dernier voyage mais voilà, fraîche, l’eau
que la main n’enfermera pas : elle s’évade
pour le chemin de roche. Jamais personne
ne connaît le passage. Et c’est plus bas, là,
au creux improvisé des collines que chante
pour qui approche, ce peu qui brille, cristal
qu’à peine né, le temps déjà enfouit en
terre.