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Citations sur La méthode, tome 3 : La connaissance de la connaissance (16)

À la place du fondement perdu, il n'y a pas le vide, mais une "vase" (Popper) sur laquelle s'élèvent les pilotis du savoir scientifique, une "mer de boue sémantique" (Mugur-Schachter) à partir de quoi émerge le concevable. Ni le doute ni la relativité ne sont désormais éliminables.
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Tout ce que nous pourrions diagnostiquer comme source d'erreurs, d'insuffisances, de mutilations de pensée, tendra à se répercuter sur la conduite de notre propre pensée et l'exercice de notre propre connaissance. J'ai été surpris de voir comment la rédaction de ce travail faisait surgir sans cesse le problème du bien-penser. Dans ce sens, la connaissance de la connaissance pourrait être une incitation à bien penser (c'est-à-dire à ne pas être bien pensant).
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(...) la connaissance de la connaissance ne saurait constituer un domaine privilégié pour penseurs privilégiés, une compétence d'experts, un luxe spéculatif pour philosophe : c'est une tâche historique pour chacun et pour tous. L'épistémologie complexe devrait descendre, sinon dans les rues, du moins dans les têtes, mais cela nécessite sans doute une révolution dans les têtes.
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Les stratégies se fondent sur des décisions successives, prises en fonction de l'évolution de l'action. C'est dire que le développement de l'aptitude stratégique comporte le développement de l'aptitude à décider, laquelle dépend de l'aptitude à concevoir des alternatives (envisager des scénarios différents). C'est dire du même coup que le développement des possibilités de choix/décisions nécessite le développement des possibilités de connaissance. Mais cette connaissance, de niveau supérieur, comporte dans sa supériorité même le risque d'erreur. Le risque vient toujours avec la chance. Le dialogue avec l'incertitude, qui caractérise la stratégie de connaissance, comporte la possibilité d'erreur par faute, ignorance ou malchance.

Là où il y a multiplicité d'évènements et de phénomènes, d'aléas et d'incertitude, les stratégies cognitives visent de façon complémentaire (et antagoniste) à simplifier et à complexifier la connaissance.
La simplification :
a/ sélectionne ce qui présente de l'intérêt pour le connaissant et élimine tout ce qui est étranger à ses finalités ;
b/ compute le stable, le déterminé, le certain, et évite l'incertain et l'ambigu ;
c/ produit une connaissance qui peut-être aisément traitée pour et par l'action.
La complexification, également au service de l'efficacité de l'action :
a/ cherche à tenir compte du maximum de données et d'informations concrètes ;
b/ cherche à reconnaître et computer le varié, le variable, l'ambigu, l'aléatoire, l'incertain.
La mission vitale de la connaissance comporte ainsi la double, contradictoire et complémentaire exigence : simplifier et complexifier, et les stratégies cognitives doivent combiner, alterner, choisir le voie de la simplification et celle de la complexification.
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L'intelligence peut être reconnue d'abord comme art stratégique dans la connaissance et dans l'action. Elle est l'art d'associer les qualités complémentaires/antagonistes de l'analyse et de la synthèse, de la simplification et de la complexification, ainsi que l'art des opérations conditionnelles (élaboration de quasi-hypothèse à partir des informations acquises).
L'intelligence est l'aptitude à s'aventurer stratégiquement dans l'incertain, l'ambigu, l'aléatoire en recherchant en utilisant le maximum de certitudes, de précisions, d'informations. L'intelligence est la vertu d'un sujet qui ne se laisse pas duper par les habitudes, craintes, souhaits subjectifs. C'est la vertu de ne pas se laisser prendre aux apparences. C'est la vertu qui se développe dans la lutte permanente et multiforme contre l'illusion et l'erreur.
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La connaissance, qui est au service d'un sujet connaissant, peut aussi le mettre à son service. La possibilité d'engager tout son être dans la connaissance, et, à la limite de vouer sa vie à la connaissance, devient un des traits les plus originaux de la condition humaine. Loin de disparaître dans la connaissance dite désintéressée, le caractère existentiel de la connaissance s'y intensifie, puisque l'existence personnelle déverse l'infini de son besoin sur sa quête de connaissance.
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C'est (...) dans les développements ultimes de l'histoire occidentale qu'une opposition se constitue entre la raison et le mythe et que la rupture s'opère entre science et religion. Les formidables développements scientifiques et techniques n'ont pourtant nullement entraîné le déclin des religions ou la mort des mythes, et, paradoxalement, c'est dans leur prétention à régenter et à guider l'humanité que la Raison et la Science vont se trouver clandestinement parasitées par le mythe.
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La nature complexe de l'intelligence dépasse tout appréhension par les quotients intellectuels. L'intelligence n'est pas seulement ce que mesure les tests d'intelligence, c'est aussi ce qui leur échappe. Les mesures d'intelligence ne peuvent avoir que valeur partielle, fragmentaire, locale, relative. Ce qui est subtil et complexe dans l'intelligence ne peut être évalué avec certitude par des moyens qui brisent la complexité et ne peuvent franchir les seuils de subtilité. La prétention à traiter l'intelligence comme objet réductible à ses constituants est peu intelligente.
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(...) la connaissance scientifique est scientifique non seulement parce qu'elle obéit à certaines règles, mais aussi parce que ces règles permettent le jeu productif des antagonismes (des conceptions et des théories) en les arbitrant et en les régulant.
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(...) les virtualités spirituelles et intellectuelles dont dispose chaque individu sont le plus souvent inhibées par l'imprinting socio-culturel, et (...) un complexe de conditions externes favorables est nécessaire à leur actualisation. Mais pour qu'il y ait pensée à la fois critique, radicale, inventive, voire créatrice, il faut qu'il y ait aussi un complexe de conditions internes, à commencer par la propension personnelle à résister à l'imprinting, l'aptitude à s'étonner et à se laisser surprendre, la passion de la connaissance et le goût de l'aventure.
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