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Citations sur Loin de la ville en flammes (13)

Je ne le savais pas à ce moment-là, bien sûr, mais cette éléphante dans notre jardin allait changer ma vie pour toujours, changer la vie de toute la famille. Et on pourrait dire qu'elle allait aussi nous sauver la vie.
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La marche interminable, je m’y étais habituée. Je m’étais même habituée à mes ampoules, à mes mains et à mes oreilles glacées, à mes pieds insensibles. La neige disparut mais le froid jamais. Parfois, lorsque je ne pouvais plus faire un pas en avant, je sentais le bras de mutti autour de mes épaules et elle me disait toujours la même chose.
― Mets simplement un pied devant l’autre, Elizabeth, et nous arriverons là où nous devons aller.
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Lorsque je me retournais - et je m'efforçais de ne pas le faire -, Dresde n'était plus une ville. Elle me semblait plutôt être un immense brasier, où le feu mettait le feu au feu, un feu attisé par un vent puissant émanant du brasier même, qui souffletait nos visages, faisait tout ce qu'il pouvait pour nous empêcher de fuir, tout ce qu'il pouvait pour nous aspirer et nous retenir dans la ville en flammes.
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Il y avait une éléphante dans le jardin, vous savez. Si, si, vraiment, il y en avait une. Et elle aimait manger des pommes de terre, des monceaux de pommes de terre. (Mon sourire ironique dut me trahir.) Vous ne me croyez toujours pas, n’est-ce pas ? Je ne peux pas vous en vouloir, bien sûr. Je suppose que, comme les autres infirmières, vous pensez que je ne suis qu’une vieille chouette à moitié dingue, que j’ai perdu la boule, comme vous dites. C’est vrai que la mécanique ne fonctionne plus aussi bien, ce qui explique ma présence ici, je suppose. Mes jambes ne m’obéissent plus toujours, et même mon cœur ne bat pas comme il le devrait. Il bondit ; il palpite. Il invente son propre rythme au fur et à mesure, ce qui me donne des vertiges, et ne me simplifie pas du tout la vie. Mais s’il est une chose sûre et certaine, c’est que j’ai la tête en excellent état, et l’esprit aussi affûté qu’un rasoir. Alors, quand je dis qu’il y avait une éléphante dans le jardin, c’est qu’il y en avait une. Je n’ai aucun problème de mémoire, absolument aucun.
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" - Et c'était terrible. Mais la nuit dernière, on aurait cru voir les feux de l'enfer. Voilà ce qu'on arrive à faire dans cette guerre, nous tous, vous de votre côté, nous du nôtre : on crée l'enfer sur terre, et on ne semble pas savoir comment s'arrêter. "

Troisième partie : le cercle d'acier
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" - Bien sûr, dit-elle en riant. On ne peut pas avoir d'anniversaire sans surprise, n'est-ce pas ? Et je peux t'assurer que c'est la plus grande surprise que tu auras jamais eue ! Elle est dehors dans le jardin. Je crains qu'elle ne soit un tout petit peu trop grosse pour l'amener à l'intérieur."
Karli arriva à la fenêtre avant moi, ce qui m'irrita, car, dans mon esprit, c'était mon anniversaire, et ma surprise, pas la sienne.

Deuxième partie : le cercle de feu
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" - Sans compter, poursuivit-elle, en me lançant un regard à la fois malicieux et éloquent, sans compter que, comme vous le savez, pour quelqu'un de mon âge, il peut très bien ne pas y avoir de lendemain. Tôt ou tard, nous sommes tous à court de lendemains. C'est vrai, non ?"

Deuxième partie : le cercle de feu
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C’était notre ville, notre ville qu’on détruisait sous nos yeux. Des projecteurs balayaient le ciel. La défense antiaérienne, la D.C.A., tirait, tirait sans cesse, ripostant avec un bruit sourd. Mais les avions continuaient d’arriver, les bombes explosaient de plus en plus près, de plus en plus fort, rugissant à nos oreilles.
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― C’était notre ville, notre ville qu’on détruisait sous nos yeux. Des projecteurs balayaient le ciel. La défense antiaérienne, la D.C.A., tirait, tirait sans cesse, ripostant avec un bruit sourd. Mais les avions continuaient d’arriver, les bombes explosaient de plus en plus près, de plus en plus fort, rugissant à nos oreilles. Les flammes qui s’élevaient des maisons et des usines incendiées montaient haut dans le ciel, bondissant d’un immeuble à l’autre, d’une rue à l’autre, d’un feu à l’autre, chaque feu, me semblait-il, cherchant à rejoindre un autre feu pour former un immense brasier et pouvoir brûler plus furieusement.
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― Voilà l’effet que produisent les bombes. Elles font naître la haine. Je pense qu’en ce moment je vous hais plus que je n’ai jamais haï personne de toute m vie, ajouta-t-elle à l’attention de l’homme.
― Je vous comprends.
A notre grande surprise, l’aviateur avait parlé à mutti dans un allemand presque parfait.
― J’ai vu le feu depuis l’avion, reprit-il. Je n’en croyais pas mes yeux. Je ne m’attendais pas à ce que la ville entière brûle. Aucun de nous ne s’y attendait.
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