Les trois soeurs slovaques sont Cibi, Magda et Livi. Elles ont fait une promesse solennelle à leur père, un jour d'insouciance : celle de toujours veiller les unes sur les autres et ne rien laisser les séparer.
Treize ans plus tard, cette promesse prendra tout son sens. Nous sommes en Slovaquie, en 1942 : Alors que Livi, quinze ans tout juste, est sur les listes pour aller « travailler en Allemagne », spontanément, Cibi de trois ans son aînée l'accompagne. Et Magda en aurait fait autant si elle n'avait pas été hospitalisée.
Sauf que le camp de travail où les filles pensent arriver après un harassant voyage est en fait un camp en Pologne appelé Auschwitz. Là, elles vont découvrir l'enfer concentrationnaire mais survivront. Ensemble.
Si vous vous attendez à un témoignage sur les conditions de survie à Auschwitz, passez votre chemin, ce n'est pas l'intérêt de ce livre. Tout du moins, pas totalement. Là-dessus, je l'ai trouvé un peu édulcoré (j'ai une image beaucoup plus sombre que celle que me laisse le livre) et j'ai été décontenancée par l'empathie que nous fait ressentir l'auteure pour Elisabeth Volkenrath.
Le roman sonne juste bien souvent, surtout au moment de la prise de conscience, à l'arrivée du train, du traumatisme quand les déportés sont tatoués et rasés, et plus tard, quand il est question de la culpabilité du survivant.
Le récit est surtout celui d'un espoir invincible et d'un amour entre soeurs infaillible qui a permis à Livi, Cibi et Magda de survivre (Livi et Cibi ont été détenues trois ans à Auschwitz). C'est surtout celui de « l'après » : comment se reconstruire, retrouver sa place, retrouver un semblant de vie « ordinaire » après un extraordinaire chaos ? Comment profiter d'un rayon de soleil, comment vivre un moment d'insouciance, comment vivre avec la présence des morts tout autour ? Comment reprendre vie après une détention où toute humanité a été niée ?
Nous assistons à la reconstruction de Cibi, Magda et Livi, leur nouveau départ en Terre promise. Bien sûr que j'ai été émue de leur combattivité, de leur volonté d'aller vers l'avant, de la force qu'elles se sont continuellement donnée tour à tour - l'une était forte quand l'autre faiblissait. Et les photos en fin de livre ajoutent encore à l'émotion qui nous a habitée à la lecture du livre.
Mais finalement, ce n'était pas ce que j'attendais des soeurs d'Auschwitz. Je m'attendais à rester à Auschwitz tout le long du livre. Alors forcément, le dernier tiers m'a paru long…
Je ressors un peu dubitative de ma lecture. J'y ai trouvé un récit fouillé avec beaucoup de détails sur le quotidien à Auschwitz, une écriture sobre, propre, qui, la plupart du temps ,narre l'horreur de manière pudique. Et puis, en filigrane, un fol espoir.
Je trouve le livre parfait pour un adolescent, ou jeune adulte qui a envie de dépasser ses cours d'histoire et d'en savoir un peu plus. On n'est pas ici dans le témoignage brut et qui saisit à la gorge comme peuvent l'être ceux de
Marceline Loridan Ivens ou de
Ginette Kolinka.