Citations sur La prisonnière du temps (129)
L'être humain est un conservateur. Chacun, chacune prend soin de ses souvenirs préférés et les assemble afin de créer un récit susceptible de plaire. Certains évènements sont réparés et astiqués, pour qu'on puisse les mettre en vitrine ; d'autres, jugés sans valeur, sont laissés de côté et croupissent dans les profondeurs des entrepôts bordés de l'esprit. Avec un peu de chance, on les y oublie rapidement. Le procédé ne relève pas de la malhonnêteté : c'est la seule façon dont on peut vivre avec soi-même, avec le fardeau de ses expériences.
Edward disait toujours que la rivière gardait un souvenir primitif de tout ce qui s'y était déroulé.
La pensée me vient que cette maison se comporte de la même manière. Elle se souvient. Tout comme moi. Elle se souvient de tout.
"Tu es amoureuse, me dit-il, car c'est exactement le type de sensations que donne l'amour. C'est un masque que l'on ôte, c'est la révélation d'une âme sincère à une autre, et l'acceptation bien malgré soi, la terrible crainte que celui ou celle qu'on aime pourrait bien ne pas éprouver la même passion."
Ce n'est pas que son visage soit laid... Mais l'espace qui sépare ses deux oreilles est un immense néant."
Parents, enfants. La relation la plus simple du monde, et la plus compliquée. Chaque génération transmet à la suivante une valise pleine de pièces prises à d'innombrables puzzles accumulés depuis des siècles, avec cette prière : "Eh bien, à vous d'en faire quelque chose, maintenant."
Impossible de revenir en arrière. Le temps ne connaît qu'une direction. Le temps ne s'arrête jamais. Il coule, fleuve inlassable, et ne laisse à personne le temps de réfléchir. La seule manière de le remonter est de se souvenir.
quand on prend de l'âge, tous les souvenirs deviennent pesants, même les plus joyeux.
Mais j'ai vécu assez longtemps pour apprendre que l'on doit parfois s'accorder à soi-même un pardon, de peur que le chemin qui reste à parcourir ne soit un long supplice.
L'être humain est un conservateur. Chacun, chacune prend soin de ses souvenirs préférés et les assemble afin de créer un récit susceptible de plaire. Certains évènements sont réparés et astiqués, pour qu'on puisse les mettre en vitrine ; d'autres, jugés sans valeur, sont laissés de côté et croupissent dans les profondeurs des entrepôts bondés de l'esprit. Avec un peu de chance, on les y oublie rapidement. Le procédé ne relève pas de la malhonnêteté : c'est la seule façon dont on peut vivre avec soi-même, avec le fardeau de ses expériences.
La sentimentalité était mièvre, écœurante ; la nostalgie, aiguë et douloureuse. La nostalgie, c'était le plus profond des désirs, la conscience du caractère inexorable du passé, du temps. Impossible de le remonter pour retrouver un moment, un individu ; impossible de réparer ses erreurs.