Mais quiconque te raconte qu'il n'est pas mort de trouille alors que les missiles tombent autour de lui, ment.
Être libre, ça coute cher, et peu de gens s'en donnent les moyens.
Alors, on adule ceux qui ont osé faire ce sacrifice.
Mieux, on aime leurs tragédies.
(p. 53)
Je suis le casse-couilles qui vient bousculer les gens dans leur petit confort en leur mettant sous les yeux ce qu'ils évitent de regarder.
Le son des CD, c'est trop propre, un peu comme une jolie fille dont le cul sentirait la savonnette.
"Je préfère le son des bonnes vieilles K7, pas toi ?
- Bien sûr que si. Le son des CD, c'est trop propre. Un peu comme une jolie fille dont le cul sentirait la savonnette.
Je ne vois pas qui ça pourrait exciter."
(p. 17)
Je ne suis fait que de peur. Contrôler la peur, c'est ça le courage, j'imagine.
ASYA, la Tchétchène.
J'ai rencontré Asya pendant un reportage dans le Itum Kale, où ça se frittait sévère contre les Popovs. On était en juillet 1996, elle avait 22 ans.
Si je devais la comparer à quelque chose, je dirais que c'était une barbe à papa enrobée de fil de fer barbelé.
(p. 65, 66)
Qu’est-ce qui fait une bonne photographie ? Comme je suis allé en école d’art, j’ai appris le dessin, la peinture, et tout commence avec une ligne. Il faut un cadre, un chemin pour vous faire rentrer dans l’image. La photographie, c’est encore autre chose, c’est en partie magique… Le photographe doit être lyrique, en une image on doit raconter une histoire. On doit vous attirer dans l’image. Dans le livre Open Wound qui est certainement mon livre qui vous manipule le plus, on vous force à regarder des choses – la mort, des meurtres, la destruction – sans que vous puissiez, un seul instant, détourner le regard. C’est quelque chose de vraiment difficile à faire. Une bonne photo doit être une image intelligente, maligne, elle doit montrer de l’humanité, montrer que c’est une discussion entre vous et le sujet – même si le sujet est un roc -, une compréhension de quand c’était, de qui c’était, et le tout rassemblé en un instant décisif. (Texte tiré d’un entretien entre Stanley Greene et son confrère Pep Bonet)
Mon combat, ce n'est pas de frapper les ordures. Ni même de les dénoncer. C'est de parvenir à montrer ce qu'ils font à la face du monde.
J'en veux autant au gouvernement américain qui a laissé tomber ses propres citoyens après Katrina qu'à Poutine qui saigne la Thcétchénie.