Ce qui est certain, c'est que l'on ne ressort pas du royaume de
Lapvona immaculé tel l'agneau Pascal. Dans ces contrées dans lesquelles la famine autant que la cruauté sont quotidiennes réside un être pétri par toutes les horreurs de ce monde.
Marek, difforme d'apparences, battu par l'un, ignoré par les autres, c'est pourtant dans un geste monstrueux qu'il trouvera le salut.
Car pour compenser le tort commis par son acte irréparable, Marek est pris sous l'aile du monarque vivant dans les hauteurs du village : le seigneur Villiam.
Cet homme vivait dans la distraction perpétuelle depuis si longtemps qu'il était incapable de concevoir que ce tumulte, dans sa maison, fût autre chose qu'une blague.
C'est une autre facette de
Lapvona qui s'offre désormais est celle de la frivolité, de l'arrogance, de la vulgarité, de l'irrévérence, des caprices enfantins et tant d'autres vices...
Dans cette époque médiévale fictive, poisseuse et violente, il est difficile de s'attacher aux personnages, à part peut-être Ina, la vieille guérisseuse aveugle du village dont les pratiques ancestrales et empruntes de sorcellerie attirent autant qu'elles repoussent les villageois.
Il est pourtant diaboliquement difficile de ne pas plonger dans les affres poisseuses de la grotesque
Lapvona. La religion y est également omniprésente, le courroux de Dieu comme réponse aux terribles épreuves qui leur sont imposées et la flagellation pour expiation.
L'homme dans toute sa noirceur et sa vilenie, se repaissant dans la cruauté et la complaisance, le stupre et la luxure, et ce, malgré les courroux divins.