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Lapvona est un livre très particulier, à ne clairement pas mettre dans les mains de tout le monde. En plein milieu de la catégorie de livres que j'appelle des "weird books for weird girls", vous retrouverez ici une grande quantité de violence et de sang, de la religion et du cannibalisme sporadique. Les descriptions de ce village médiéval et de ses habitants risquent de vous soulever légèrement l'estomac.

Il s'agit d'un livre glauque et sombre qui m'a provoqué une certaine quantité de frissons. Vous trouverez ici de nombreuses révélations, une cargaison de personnages et d'innombrables événements loufoques. Comme souvent avec les « livres bizarres », l'étrangeté permet d'aborder des thèmes graves et sérieux. C'est alors la religion et son instrumentalisation qui sont ici mises en lumière. Des personnages aux moeurs discutables évoluent entre aliénation, nature humaine tordue, et enfermement. Où Dieu trouve-t-il sa place au milieu d'un enfer humain pareil, au milieu d'une telle folie ? A-t-il réellement une place ? La religion et la figure divines sont-elles la source de la folie des habitants ? En effet, les croyances tiennent une place importante dans l'esprit des protagonistes. Elles guident les crimes qu'ils commettent, la manière dont ils décident de traiter les autres. Tandis que de nombreux désastres prennent place, les habitants joignent leurs mains et lèvent les yeux au ciel. Ils se rendent rapidement compte que la religion suit un rythme qui lui est propre qui n'obéit pas à leurs prières.

Est-ce que l'intrigue est crade par moments ? Oui, absolument. Cependant, cette violence et ces éléments dégoutants servent parfaitement l'intrigue et son développement. L'écriture d'Ottessa Moshfegh est tantôt dérangeante, tantôt hilarante. Elle livre ici des personnages profonds, humains et plein de défauts. En somme, une lecture aussi dérangeante que satisfaisante (tout ce que j'aime), particulièrement bien construite.
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Ce qui est certain, c'est que l'on ne ressort pas du royaume de Lapvona immaculé tel l'agneau Pascal. Dans ces contrées dans lesquelles la famine autant que la cruauté sont quotidiennes réside un être pétri par toutes les horreurs de ce monde.

Marek, difforme d'apparences, battu par l'un, ignoré par les autres, c'est pourtant dans un geste monstrueux qu'il trouvera le salut.

Car pour compenser le tort commis par son acte irréparable, Marek est pris sous l'aile du monarque vivant dans les hauteurs du village : le seigneur Villiam.
Cet homme vivait dans la distraction perpétuelle depuis si longtemps qu'il était incapable de concevoir que ce tumulte, dans sa maison, fût autre chose qu'une blague.

C'est une autre facette de Lapvona qui s'offre désormais est celle de la frivolité, de l'arrogance, de la vulgarité, de l'irrévérence, des caprices enfantins et tant d'autres vices...

Dans cette époque médiévale fictive, poisseuse et violente, il est difficile de s'attacher aux personnages, à part peut-être Ina, la vieille guérisseuse aveugle du village dont les pratiques ancestrales et empruntes de sorcellerie attirent autant qu'elles repoussent les villageois.

Il est pourtant diaboliquement difficile de ne pas plonger dans les affres poisseuses de la grotesque Lapvona. La religion y est également omniprésente, le courroux de Dieu comme réponse aux terribles épreuves qui leur sont imposées et la flagellation pour expiation.

L'homme dans toute sa noirceur et sa vilenie, se repaissant dans la cruauté et la complaisance, le stupre et la luxure, et ce, malgré les courroux divins.
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Lapvona est un ovni de la rentrée littéraire 2024 d'une noirceur incomparable. Dans Lapvona vous croiserez des personnages aussi répugnants qu'absurdes, des vies misérables rythmées par la misère et la violence. Vous pataugerez dans la fange avec eux de la première à la dernière page. Lapvona est captivant car son univers fascine par son étrangeté. Une expérience de lecture surprenante et surtout impitoyable.
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Lapvona est un village quelque part, à une certaine époque (plutôt médiévale) avec un seigneur et ses sujets. Parmi eux, Marek, enfant difforme. Ce roman-conte c'est son histoire et sa (mauvaise ?) fortune C'est presque un conte de Grimm, version noire. C'est surtout un OLNI : a la fois imaginatif, délicieux et dégoûtant. Les personnages sont crasseux et bizarres. On a pitié et puis non. Et on tourne les pages avec avidité et curiosité pour savoir ce que notre autrice va bien pouvoir nous inventer encore. Pas une page où il ne se passe pas un truc, qui fait sourire, ou qui crée un "beurk" ou un "oups". Complètement accroc à cette écriture passionnante, simple mais franchement déroutante. Comme cette couverture étrange, cet animal qui trébuche sur cette lecture comme déséquilibré.
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C'est dans un moyen-âge de fiction que nous plonge Otessa Moshfegh, auprès de Marek, entre Elephant Man et Poil de Carotte, gosse difforme et battu par son père, le berger Jude.
La scène d'ouverture nous met immédiatement dans l'ambiance grand-guignolesque : un soldat étranger est mis à mort par les villageois, et le garçon s'abreuve de la scène jusqu'à l'écoeurement.

Marek est-il réellement orphelin de mère, comme le lui serine son père ? Qu'est-ce qui pousse Viliam, le vil seigneur de Lapvona, à l'adopter après qu'il ait été soupçonné d'avoir tué son propre héritier ?
Entre pouvoir absolu et dérèglement des sens, Viliam initie Marek à la vie de château, bien loin de la misère entretenue des villageois.

J'ai été un peu mise à mal par la profusion d'horreurs et leur description complaisante. J'ai malgré tout retenu une écriture incroyable et des personnages truculents, ainsi que deux très beaux portraits de femmes. Il faut tenter ! C'est un roman qui ne peut laisser indifférent…
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Quel étrange récit. Lapvona nous plonge dans un petit village au Moyen-Age. La vie est rude, les gens souffrent. Suivons les traces de plusieurs personnages amenés à se croiser, à travailler ensemble, à se détester, à se retrouver, à se faire mal. Un père et son fils, une femme aveugle, un notable très riche, une mère violée accueillir chez des religieuses, une bonne : ces gens sont égoïstes, aiment alimenter le mal autour d'eux. Dieu est la réponse à tout, il est nécessaire de souffrir pour imaginer, un jour, rejoindre le Paradis. Quand le fils du notable meurt, son assassin se dénonce, et sa vie bascule.
Roman d'initiation, conte, peinture d'une époque révolue, Lapvona déconcerte & enthousiasme. Chaque personnages s'avère plus mauvais que le précédent. On sourit, s'insurge devant tant de situations macabres & scabreuses. On vit avec eux, on partage leur merde, leurs coups, leurs espoirs mort-nés.
Et on se lasse. La faute à un récit qui épuise son lecteur, qui épuise ses protagonistes, tant de malheurs ne rend pas meilleur. Au contraire. Aucune lueur d'espoirs ne voit le jour, tout est sombre, à patauger dans la boue, à crever la bouche ouverte.
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Comment parler de Lapvona ? Pas facile…

Est-ce que j'ai aimé ce livre ? Oui, indéniablement. Est-ce que je recommanderais ce livre à d'autres personnes ? C'est délicat… Pas à tout le monde, ça s'est sûr !

Lapvona, c'est un conte. Un conte médiéval grotesque, dégueulasse, violent, sans concession. C'est l'histoire de cette ville appelée Lapvona, dans laquelle Marek, fils de berger, tue le fils du seigneur du village puis se fait adopter par ce dernier pour compenser sa perte. Oui oui, ça semble complètement con. Et pourtant…

Nous sommes dans un conte et par conséquent les personnalités, les actes, etc, sont exagérés à l'extrême. Bien que l'univers soit parfaitement cohérent, il est évident qu'il ne faut pas chercher ici de réalisme ou une quelconque crédibilité (enfin vous pouvez essayer mais passé un certain point je vous garantis que vous abandonnerez :D !), il faut se laisser porter par les événements. Et force est de constater que ça fonctionne. On suit l'histoire de ce petit village à travers les saisons, en passant par un panel d'émotions allant du dégoût au rire face à l'absurdité des scènes proposées.

C'est malaisant à souhait, les personnages oscillent entre le pathétique et la méchanceté pure, on a droit à des viols, du cannibalisme, des humiliations… Mais c'est un plaisir à lire.

Si vous cherchez un livre sympathique avec des personnages attachants et des bons sentiments, fuyez !

Si vous avez envie de vous faire un peu bousculer, voire choquer, de lire quelque chose de différent, de plonger dans la noirceur de l'âme humaine… Foncez !

(Un conseil : évitez de raconter certaines scènes à vos proches sous peine de passer pour quelqu'un de dérangé qui lit des trucs vraiment louches…).
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Ici il est question de Marek principalement qui nous raconte son histoire. Il nous parle de son village où règne la peur , la cruauté, la famine , la domination, le cannibalisme et malgré tout un peu d amour.
Marek le monstre bossu du village.
Nous apprenons comment de monstre il deviendra le fils du monarque.
Il nous parlera également de Ina la sorcière du village qui tient une place spéciale dans son coeur.
Un court roman de 350 pages que je ne veux pas vous spoiler.
En bref , un roman moyenâgeux agréable à lire qui a sa part de noirceur et d'horreur.
Lien : https://www.instagram.com/le..
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L'écriture cruellement brillante et symbolique d'Ottessa Moshfegh dépeint les profondeurs sordides de l'âme humaine sans nous ménager. Addictif littéralement sans nous laisser une seconde de répit.

L'atmosphère qui règne à Lapvona est morbide, pays imaginaire aux odeurs moyenâgeuses où l'humain, sans exception, ne connaîtra jamais l'amour.
Cruauté, famine, domination, cannibalisme, avarice, humiliation, monstruosité, superstition, orgueil…Le génie d'Ottessa Moshegh se révèle dès la première page, elle détient un maitrise parfaite de ses personnages et de l'intrigue.
Elle réussit avec brio à créer une histoire basée sur l'horreur (très contemporaine), et à nous surprendre sur 322 pages.

Première fois que je lis un roman d'Ottessa Moshfegh, je suis encore sidérée et fascinée par sa plume affutée et acerbe.
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"" Et le paradis Ina ? Tu ne veux pas y aller ? "

"Aucune importance. Je n'y connaîtrai personne."

Dans le royaume de Lapnova non plus, elle ne risque pas de connaître de futurs agneaux du paradis.

Dans ce royaume, nous suivons un Marek, plus proche du "monstre" que de l'homme, gravitant, dans un monde où on mange du cuire pour se remplir le ventre et où on se flagelle pour le moindre écart. Quand il n'est pas battu par son père.

Marek va commettre presque innocemment un geste monstrueux et sera pris sous l'aile du monarque. Dans les plus hautes sphères de ce monde médiéval, qui ne semble pas plus vertueux.

J'avais entendu de très bons avis comme de très mauvais. Je partais donc sans savoir si j'allais être prise et surprise par cette lecture. Et bien... j'ai adoré !

Le concept même d'un livre sombre, presque d'horreur, moyenâgeux est original et plutôt rare. Je n'ai pas été brusquée par les quelques actes de violences ici et là. Étant plutôt habituée du style et/ou même de livre plus historique, mais pas moins tendre ( j'ai en tête Je, François Villon de Teulé... Entre autres)

Les personnages sont atypiques et bien construits. Je ne dirai pas qu'on s'attache a eux, car ils restent tous a leurs manières, détraqués, mais on a envie de les suivre et de connaître leur méandre, leur névrose, leur noirceur et leur destin.

J'ai tout de même eu énormément de tendresse/curiosité pour le personnage d'Ina qui apporte beaucoup de mystère et de questionnement. Et qui porte en elle, des stéréotypes très portés folklore et références de diverses légendes.

La " morale" de l'histoire reste classique, mais n'est pas pathos et je l'ai trouvée plutôt bien amenée.

Je suis bien contente d'avoir effectué cette lecture, la tête baissée. Spécial coup de coeur pour la couverture que je trouve magnifiquement choisie, et qui colle très bien avec l'épigraphe.
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