Les morts laissent une ombre derrière eux, l'espace où ils vécurent résonne encore de leur écho. Ils nous hantent, sans jamais s'effacer ni vieillir comme nous le faisons. Ce n'est pas seulement leur futur que nous pleurons, c'est aussi le nôtre.
Rochers et forêts mordaient presque sur la route, comme pour revendiquer ce que l'homme leur avait pris.
Au contraire, au fil du temps et des saisons allant du vert intense à l'or pourpre, j'étais de moins en moins capable d'accepter la mort de mon frère, et je me refusais à croire en sa disparition. J'avais eu beau passer par toutes les phases attendues, incrédulité, déni, colère, regret, le chagrin n'avait pas desserré son emprise. Je méprisais l'être misérable que j'étais devenu, mais semblais incapable d'y remédier.
Toulouse passait pour l'une des plus belles villes du sud de la France. Et Freddie était sensible à cette beauté, à l'élégance de ses édifices du XIXe siècle, au passé médiéval qui dormait sous ses pavés et colonnades, aux clochers et aux cloîtres de Saint-Étienne, au large fleuve qui divisait la cité en deux. La ville rose... C'était à ses façades de brique rose dont la couleur chantait sous le soleil d'avril que Toulouse devait son surnom.
A l'arrivée du printemps, le monde sortit timidement de son flou sur la note flûtée d'une grive qui chantait près de ma fenêtre.
Les morts laissent une ombre derrière eux, l’espace où ils vécurent résonne encore de leur écho. Ils nous hantent, sans jamais s’effacer ni vieillir comme nous le faisons. Ce n’est pas seulement leur futur que nous pleurons, c’est aussi le nôtre.
Ce sont ceux que nous choisissons d'aimer et ceux qui nous aiment qui nous font ce que nous sommes.
Les terrasses des maisons éparpillées sur les collines , avec leurs pots en terre cuite débordant de géraniums blanc et sans sur les treilles au soleil de midi. deux fois je me garai sur le bas-côté pour me dégourdir les jambes et fumer une cigarette avant de continuer.
Sans me soucier du froid qui me mordait les joues et me gerçait les oreilles. Il y avait bien quelques bruits de vaisselle , éclats de voix , crachotement d'un poste TSF. Mais seul celui de mes bottes claquant sur les pavés m'accompagnait.
Elle était au premier étage et avait une vue assez agréable sur la rue. Une grande fenêtre aux persiennes repeintes de frais , un lit pour une personne pourvu d'un épais édredon , un cabinet de toilette , un fauteuil. Simple , propre , anonyme. Les draps étaient froids au toucher. Nous allions bien ensemble , la chambre et moi.