Jamais deux sans toi

Il aimait les enfants, en tant que concept abstrait, tout comme il aimait le sous-continent indien : il était bien content de savoir que ça existait, mais il n'y connaissait rien et n'avait jamais ressenti l'envie ni le besoin d'y passer du temps.

- Et quand on n’a pas le choix, ça devient en fait assez simple.

Mais je vois bien que même si elle le pense vraiment, la dette supplémentaire est comme un nouveau poids sur ses épaules. Avec chaque nouveau problème qui s’ajoute aux autres, elle a l’air un peu plus vieille, plus voûtée, plus fatiguée.

Elle ne parle pas de M. Nicholls.

Je n’aurais jamais cru, après tout ce qu’ils ont vécu ensemble, que ça se finirait comme ça. Une minute tu as l’air vraiment heureux, et l’instant d’après, plus rien. Je croyais ça s’arrangeait en grandissant, mais visiblement pas. Encore une chose à attendre avec impatience.

-... En fait, être riche, c'est ne pas être obligé de penser constamment à l'argent.
- Tout le monde pense à l'argent. Même les riches.
- Oui, mais seulement pour vous demander comment en gagner encore plus.

C'était pour cette raison que le départ de Marty ne l'avait pas dévastée. Il ne pouvait pas l'atteindre. Les seules personnes dont se souciait Jess, c'était ses deux enfants. Elle devait leur faire comprendre qu'ils ne seraient jamais seuls. Parce que même si le monde entier vous jetait des pierres, si vous aviez votre mère à vos côtés, vous ne vous sentiez pas seul. Une partie profondément enracinée de votre être avait conscience d'être aimé. Et de mériter cet amour. De sa vie, Jess n'avait pas accompli grand-chose dont elle pouvait s'enorgueillir, mais sa plus grande fierté était d'avoir transmis à Tanzie cette certitude.

- Tu crois que c'est une bulle ?
- Euh, il y a des tas de bulles. C'est un...
- Non. Çà. Une bulle. On s'est embarqué dans un voyage bizarre, où les règles habituelles ne s'appliquent pas. Où la vraie vie ne s'applique pas. Tout ce voyage a été... comme une pause dans la vraie vie.

Tu sais, tu peux passer ta vie entière à ne te sentir nulle part à ta place. Et un jour, tu entres dans une pièce, que ce soit à l’université, dans un bureau ou dans un club, et tu te dis : « Ah, ce sont eux. » Et d’un coup, tu te sens chez toi.

Maman nous répétait toujours que de bonnes choses finissent forcément par arriver aux gens bien . Et devinez quoi ? Elle a arrêté de le dire.

Norman me manque. C'est étrange comme les chose dont on se plaignait tout le temps peut nous manquer une fois qu'elle n'est plus là. La maison est silencieuse sans lui.

Il était une fois un homme qui rencontra la fille la plus optimiste du monde. Une fille qui portait des tongs dans l'espoir du printemps. Qui rebondissait comme un ressort face aux difficultés de la vie; des épreuves qui auraient terrassé la plupart des gens ne semblaient pas l’atteindre. Et si elle tombait, elle se relevait d'un bond. Elle retombait, se composait un sourire, s'époussetait et poursuivait sa route. Il n’aurait pas su dire si c'était la chose la plus héroïque ou la plus stupide qu'il avait jamais vue.

Ed Nicholls avait cru que la pire manière de passer une nuit, c'était de rester assis pendant huit heures dans un parking humide. Puis il avait cru que c'était en se vidant les entrailles dans un mobil-home au fin fond du Derbyshire. Il se trompait. La pire façon de passer une nuit, il s'en rendait compte à présent, c'était d'être assis dans une petite chambre, à quelques pas d'une belle femme un peu ivre qui avait envie de vous et que vous aviez sottement repoussée.
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