Tanzie était dans le jardin, occupée à jeter une balle à Norman. Elle avait décidé qu'un jour, il apprendrait à rapporter. Elle avait lu quelque part que la répétition multipliait par quatre la probabilité qu'un animal apprenne à faire quelque chose. Malheureusement, elle n'était pas certaine que Norman sache compter.
On ne s'entend pas très bien. Elle n'approuve pas ce qu'elle appelle mes "choix de vie". Je n'ai jamais pu lui expliquer qu'une fois qu'on a eu un bébé à dix-sept ans, les choix sont plutôt limités.
La grand-mère de Jess disait souvent que la clé pour une vie heureuse, c'était d'avoir la mémoire courte.
Le travail lui manquait plus que sa femme lui avait jamais manqué ; il lui manquait comme une maîtresse peut manquer à un homme marié.
-et si elle s'éloigne de toi ? Si elle commence à avoir honte de son milieu ? Je dis ça, je ne dis rien, mais il ne faudrait pas qu'elle oublie d'où elle vient.
Jess regarda longuement Nathalie, qui conduisait la camionnette.
-elle vient du quartier le plus pourri d'Echecville, Nat. Je serais ravie si elle pouvait oublier ça.
La mère d'Ed lui avait dit un jour que les vrais amis étaient ceux avec qui on pouvait reprendre là où on en était resté, que ce soit une semaine ou deux ans plus tard.
Lorsque Jess avait eu Tanzie, aussi jeune et écervelée qu’elle était, elle avait eu la sagesse de savoir qu’elle devait lui dire tous les jours à quel point elle l’aimait. Elle la câlinerait, essuierait ses larmes et s’affaleraient avec elle sur le canapé avec leurs jambes emmêlées comme des spaghettis. Elle tisserait autour d’elle un cocon d’amour. [p.232]
« … Le travail avait ses bons côtés : pas de patron, une gestion autonome de son emploi du temps et la possibilité de choisir la plupart des clients. Le mauvais côté, étrangement, ne provenait pas des mauvais clients, (il y en avait toujours au moins un) ou du fait que récurer des toilettes vous donnait l’impression d’être un peu plus bas sur l’échelle sociale que ce que vous aviez prévu…
… Ce qui lui déplaisait, c’est qu’on finissait systématiquement par en apprendre beaucoup plus sur la vie des gens que ce que l’on aurait souhaité. [p.12/13]
- Cette nuit, répondit Tanzie, j’ai rêve d’un chou qui faisait du skate. Il s’appelait Kevin.
Maman la regarda longuement.
- C’est très bien.
Ed Nicholls buvait un café en compagnie de Ronan dans la salle des graphistes lorsque Sidney entra. Un homme qu’il reconnut vaguement se tenait derrière lui. Un autre Costard.