Nous voilà immergés dans le monde équestre. Nous entrons dans la vie de Mac et Natasha, mariés, sur le point de divorcer, un couple brisé par le vide d'enfant. Il y a aussi Henri, français écuyer au célèbre Cadre Noir de Saumur, venu s'installer en Angleterre avec Sarah, sa petite fille de 14 ans, a qui il a transmis son amour des chevaux, et bien sur, Boo, le cheval si attachant et magnifique de Sarah (voici d'ailleurs le lien vers le site du Cadre Noir, allez-y jeter un oeil, c'est passionnant ! J'ai pris un bon moment pour aller naviguer là-bas, et je trouve que cela a rajouté de la consistance au récit ).
Ce roman s'adresse à tous ceux qui s'intéressent de près comme de loin aux chevaux. Chaque tête de chapitre contient une citation tirée du traité sur l'équitation rédigé par l'historien athénien et soldat
Xénophon, considéré encore aujourd'hui comme
LA Bible du dressage moderne. Au fil des pages, on apprend tout sur le comportement de cet animal impressionnant et indomptable, mais aussi sur l'art du dressage et des figures impressionnantes réalisées par le cavalier et son cheval.
Nous sommes également en présence d'une formidable aventure humaine. L'histoire de Sarah va se juxtaposer à celle de Natasha suite à leur rencontre totalement improbable.
Sarah a un caractère passionné et perfectionniste, malgré les difficultés elle va tout mettre en oeuvre pour réaliser son projet, quel qu'en soit le prix. Elle se montre froide avec son entourage, refusant les règles, elle n'a pas de temps à consacrer aux sentiments, aux études, en sommes à tout ce qui ne touche pas son monde équestre. Quant à Natacha, elle se donne à fond dans son travail pour éviter de sombrer face à l'échec de son mariage et son impuissance à devenir mère. Ces deux personnages très forts vont devoir s'apprivoiser, et cela ne va pas se faire sans difficultés. Elles ne se doutent pas qu'un voyage difficile de découverte de soi les attends, ce qui va profondément changer leurs vies.
Ce que l'on ressent pour les personnages diffère et change au fil de la lecture. Au départ, j'ai détesté Natacha, son côté fière et imbue de sa personne, je me suis dis que je n'allais jamais la supporter jusqu'à la fin du roman ! Et puis, lorsque j'ai appris à mieux la connaître, j'ai ressenti beaucoup de sympathie pour elle et j'ai eu envie de l'aider à se sortir du marasme de sa vie.
Pour Sarah, j'ai fait le yoyo du début à la fin, passant de l'agacement à l'admiration. Certes, elle a fait preuve de beaucoup de courage, de résilience et de maturité, mais sa manie de vouloir toujours se débrouiller toute seule a bien failli la mener tout droit à la catastrophe.
La plume de Jojo est directe et accessible, sans fioriture. Elle embarque son lecteur avec magie dans un monde passionnant. Je n'ai pas vu passer les 736 pages, malgré une histoire à la construction linéaire et simple qui aurait pu ennuyer.
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Où tu iras j'irai » est un roman complexe et captivant que je ne peux que vous recommander.
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