Citations sur 1Q84, tome 3 : Octobre-Décembre (233)
Je devrais dire quelque chose, pensa Tengo Mais les mots ne sortaient pas. Ses lèvres bougeaient faiblement, elles fouillaient l'espace en quête des mots qui convenaient au lieu et au moment. Mais il ne les découvrait nulle part. En dehors de son souffle blanc et embué, semblable à une île solitaire et vagabonde, ses lèvres ne délivraient rien. Aomamé le fixait toujours dans les yeux Elle secoua brièvement la tête, une seule fois. Tengo comprit ce que cela signifiait. Tu n'as pas besoin de parler. Elle continuait à serrer la main de Teng dan sa poche. Sa main ne le lâcha pas une seconde.
Ne serait-ce pas mieux que nous gardions tendrement en nous l’espoir de nous revoir un jour, sans pour autant nous retrouver ? De la sorte, ils continueraient à vivre à tout jamais avec leurs espoirs intacts. Des espoirs, semblables à une flamme toute petite, mais unique, qui leur réchaufferait le cœur. Une flamme minuscule qu’il faudrait enclore dans la paume de la main, pour la protéger du vent. Car les violentes bourrasques de la réalité risqueraient de l’éteindre.
Peut-être ne devrions-nous pas nous rencontrer ? Ne serait-ce pas mieux que nous gardions tendrement en nous l'espoir de nous revoir un jour, sans pour autant nous retrouver ? De la sorte, ils continueraient à vivre à tout jamais avec leurs espoirs, semblables à une flamme toute petite, mais unique, qui leur réchaufferait le cœur. Une flamme minuscule qu'il faudrait enclore dans la paume de la main, pour la protéger du vent. Car les violentes bourrasques de la réalité risqueraient de l'étendre.
Il voulait plus que tout au monde revoir Aomané. Et en même temps, il redoutait à un point insupportable de se retrouver près d'elle. La déception glaciale et le silence pénible qui en résulteraient peut-être lui paralysaient le cœur.
Son tailleur sans âge, certainement démodé dès sa confection dégageait une légère odeur de naphtaline. Un tailleur d'un rose étrange, comme si une autre couleur avait été mélangée par erreur au cours de la fabrication. On imaginait volontiers qu'à l'origine, on avait recherché une teinte douce et élégante, mais la recherche n'avait jamais abouti. Ce rose avait lourdement chuté dans le manque de confiance en soi, l'autoeffacement, la résignation.
Ushikawa
Des coups de pieds aux confins de la conscience
"POURRIEZ- VOUS VOUS ABSTENIR DE FUMER monsieur Ushikawa? "Dit l'homme le plus petit.
Ushikawa regarda un moment le visage de son interlocuteur privilégié pour le faisait face de l'autre côté du bureau, puis ses yeux se reportèrent sur la cigarette Seven Star qu'il tenait entre les doigts. Elle n'était pas allumée.
"excusez- nous", ajouta l'homme sur un ton très protocolaire.........
Les choses qui ont été cultivées durant une longue période de temps ne peuvent tout de même pas être aspirées dans du rien.
Quand on prend de l'âge, les tiroirs de la mémoire coulissent mal.
Une belle ambition fait mûrir un homme.
Les membres de la famille d'Aomamé -du point de vue d'Ushikawa, bien entendu- étaient des gens qui avaient des idées étroites et qui menaient une vie bornée, et qui croyaient sincèrement sans l'ombre d'un doute, que plus leur esprit était étroit et bornée, plus ils approcheraient du paradis.
_ Les hommes voient le temps comme une ligne droite. Un peu comme un long bâton rectiligne sur lequel ils font des encoches. Â partir de lâ, vers l'avant , c'est le futur, â partie de là, c'est le passé, et maintenant, nous sommes ici.