Quoi qu'on puisse souhaiter, aussi loin qu'on puisse aller, on reste ce que l'on est, voilà tout.
"Bien sûr, j'aimerais être plus jolie, ou plus intelligente, ou plus riche. Mais si réellement ce genre de chose m'arrivait, je crois que je ne serais pas capable d'imaginer ce que je deviendrais alors. Peut-être même que je ne saurais plus que faire. Je n'ai pas encore complètement saisi ce qu'est la vie. Vraiment. Comment ça marche."
Les pare-chocs sont faits pour être cabossés.
Je ne vais pas vous offrir quelque chose de matériel. Mon cadeau n'aura rien à voir avec un objet de valeur. En fait, voilà ce que j'aimerais offrir à la merveilleuse fée que vous êtes, mademoiselle. Vous allez faire un vœu. Et je l'exaucerai. Quel qu'il soit. A condition que vous ayez un vœu à formuler ?
Les pare-chocs sont faits pour être cabossés.
Avant de presser la sonnette, elle toussota pour s'éclaircir la gorge. Aucune réponse. Elle resta figée devant la porte vingt secondes environ. Elle s'apprêtait à sonner une deuxième fois quand le battant s'ouvrit soudain. Apparut alors un vieillard frêle, de petite taille. Il avait sans doute une bonne dizaine de centimètres de moins qu'elle. Vêtu d'un complet sombre, il portait une cravate dont la nuance, sur sa chemise blanche, évoquait les feuilles mortes. Son apparence était propre, nette. Vêtements impeccablement repassés, cheveux blancs soigneusement lissés. On aurait dit qu'il se préparait à rejoindre quelque soirée mondaine. Sur son front, ses rides nombreuses et sévères, creusées, lui firent penser à une photo aérienne de ravines aiguës.
Bien sûr, j’aimerais être plus jolie ou plus intelligente ou plus riche. Mais si réellement ce genre de choses m’arrivait, je crois que je ne serais pas capable d’imaginer ce que je deviendrais alors. Peut être que je ne saurais plus que faire. Je n’ai pas encore complétement saisi ce qu’est la vie. Vraiment. Comment ça marche.
« Quoi que l'on puisse souhaiter, aussi loin qu'in puisse aller, on reste ce que l'on est, voilà tout. »
-Pardon, monsieur. Désirez-vous que je porte votre dîner à l’intérieur ?
-Ah ! Bien sûr, dit le vieillard. Bien sûr, si vous le souhaitez.
Si je le souhaite ? pensa-t-elle. Quelle drôle de façon de parler. S’attend-il à ce que j’ai un souhait ?
Dis-moi. Si tu avais été à la place, quel aurait été ton voeu ?