Malheureusement, pour moi, cette lecture n'a rien eu de palpitant, elle a même été plutôt pénible. Je l'ai tout d'abord très mal commencée en lisant la préface : celle-ci était très intéressante et fournissait quelques clés de lecture, mais m'a révélé tout le dénouement avant même que je ne commence le roman. [Je vous conseille donc de la lire plutôt en tant que postface] Par la suite, je me suis rendu compte que j'aurais assez vite compris le noeud de l'intrigue, même sans ce spoiler indésirable, tant les indices étaient nombreux et flagrants.
Ensuite, j'ai mis près de 200 pages (environ 1/3 du roman) à « rentrer » dans ce récit à deux narrateurs. le premier est celui auquel le plus long temps de parole est accordé dans chaque chapitre et, pour mon malheur, celui que j'appréciais le moins. Dans ce pays des merveilles sans merci, deux organisations règnent et se livrent une bataille de l'information au centre de laquelle cet informaticien va se trouver mêlé, bien contre son gré. le style de ses chapitres (j'ignore si c'est dû à la traduction ou si c'était la volonté de Murakami) m'a semblé insupportable à plusieurs reprises : les mêmes idées sont souvent répétées plusieurs fois, sans doute pour montrer la confusion des pensées du personnage (cf. le début du roman), et je déteste cet effet narratif. le second narrateur, quant à lui, vit dans le lieu dit de la fin du monde : univers parfait d'où tout sentiment venant du coeur a été banni. J'ai davantage apprécié cette partie du roman dont je pouvais au moins imaginer les décors, à défaut de m'attacher à l'un des personnages.
Une fois ces 200 pages passées, le rythme du récit s'accélère, et j'y ai enfin accroché : on découvre notamment qui sont ces deux narrateurs et quels sont les liens qui les lient. de plus, une course contre la montre et une forme d'aventure se mettent en place, rendant enfin ce texte palpitant comme l'annonçait la présentation de l'éditeur.
Dans le dernier tiers, que j'ai trouvé un peu longuet, la cadence ralentit à nouveau pour relater des moments plus calmes et sereins. J'ai apprécié lire ces derniers moments, pleins de douceur après les duretés précédentes, même si d'après moi, certains détails, comme la mention de chaque passage du narrateur aux toilettes, auraient pu être omis. Enfin, si je n'avais pas lu la préface, j'aurais sans doute été surprise par la décision finale du second narrateur.
Finalement, je retiendrai de ce roman une série de questions plus ou moins dérangeantes, en partie suscitées par la préface. Je conseille ce livre aux amateurs de science-fiction et de dystopie, en espérant qu'il vous sera moins pénible qu'à moi.
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