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sur 1168 notes
Il est quelques auteurs dont chaque livre est une rencontre, rencontre amicale ou amoureuse, c'est selon, qui ajoute à votre vie de nouveaux liens, un passé commun et intime et redessine votre réalité. Murakami bien sûr est de ceux-là, et votre vie et le monde ne sont plus jamais exactement les mêmes après la lecture d'un de ses romans.
Mais bien entendu, il ne s'agit pas d'un bouleversement, d'un raz de marée : de tels mouvements lui correspondraient bien peu. Seulement un léger déphasage des choses, une vibration sourde, un tremblement du réel, l'apparition de brisures dans ce qui vous semblait coïncider, et de coïncidences soudaines entre ce qui vous semblait pourtant jusqu'ici appartenir à des sphères irrémédiablement distinctes. Murakami réinvente le monde et le métamorphose, ce qui est justement la définition du poète.
J'ai commencé "La fin des temps" ce soir, et une nouvelle rencontre se produit, qui s'annonce aussi belle et troublante que l'ont été par exemple "Kafka sur le rivage" ou "Chroniques de l'oiseau à ressort". Une rencontre pourtant différente, unique à chaque fois.
Lewis Caroll, Borges, le Bradbury de "La solitude est un cercueil de verre" (un livre adoré) : "La Fin des temps" se rapproche de ces univers, plus immédiatement étrange que dans ses autres romans.
Je savoure ce moment unique du premier rendez-vous, me précipitant avec délices dans les heures à venir, appréhendant déjà le moment où elles seront achevées.

[…]
Ce roman, je l'ai fini la nuit dernière, vers 04h30 du matin (pas très raisonnable tout ça). Ce sont les lectures que je préfère, celles des nuits blanches, celles à perdre haleine, s'user les yeux, celles qui renouent avec l'adolescence et ses lectures interdites que l'on poursuit bien après l'heure du couvre-feu. Celles aussi qui me permettent d'oublier mon métier, après des années de fac et d'enseignement où on ne lit plus que le crayon à la main et des analyses structuralistes en tête.
Et donc le roman est fini, et comme toujours il y a ce sentiment délicieux et ambigu de plénitude et de frustration.

Il s'y ajoute le sentiment particulier que laisse tout roman de Murakami: le coeur en suspens et égratigné, car oui, bien sûr, il ne saurait y avoir de "happy end" ni même d'achèvement. Je me suis souvent dit que la beauté de l'oeuvre de Murakami, et son courage, résidaient en grande partie dans ses fins qui "malmènent" le lecteur et lui laissent au coeur une plaie ouverte, lui refusant l'apaisement des dénouements topiques et l'illusion rassurante d'une réponse.
Peu de romanciers en sont capables.

Je ne vous parlerai pas ici de l'intrigue, ni de sa construction, ni même du thème du livre. Sans doute la lassitude de la prof de Lettres. Mais aussi, et plus sûrement, car ce ne serait pas l'essentiel. J'ai envie de parler d'autres choses, ce qui serait pourtant aussi parler de ce livre ; ou plutôt, de faire parler d'autres que moi.

Tout d'abord mon ami D., qui m'a laissé la dernière fois ce très beau commentaire :
« Très belle évocation de l'univers de Murakami. Un univers où, comme tu l'écris si justement, le fantastique est plus un filigrane du quotidien qu'une rupture avérée dans l'ordre des choses. Un instant de distraction, de relâchement, et voilà que la réalité échappe à notre logique pour se réinventer dans un intervalle qui est celui de la poésie dans ce qu'elle a de plus absolu.
Pour revenir à "La fin des temps", j'ai acheté ce roman il y a quelques mois mais je ne l'ai pas encore lu. Je crois que j'attendais le moment propice. Chacun des rendez-vous que j'ai avec Murakami est tellement particulier que je ne voudrais surtout pas le manquer!
PS: "La solitude est un cercueil de verre", quel roman! Depuis que je l'ai lu il n'a jamais cessé de me hanter. »

Je trouve cette expression particulièrement juste : "Un instant de distraction, de relâchement, et voilà que la réalité échappe à notre logique pour se réinventer dans un intervalle qui est celui de la poésie dans ce qu'elle a de plus absolu."

Ensuite Thomas Mann, dont "La Montagne Magique" a suscité en moi une émotion très proche de celle de l'univers de "La fin du monde", bien que ces romans paraissent en théorie très différents.
Une émotion que je pourrai dire par ces vers d'Aragon:

"Le ciel était gris de nuages
Il y volait des oies sauvages
Qui criaient la mort au passage
Au-dessus des maisons des quais
Je les voyais par la fenêtre
Leur chant triste entrait dans mon être
Et je croyais y reconnaître
Du Rainer Maria Rilke.

Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent."

Enfin Apollinaire "J'ai tout donné au soleil/ Tout sauf mon ombre".
Ce motif de l'ombre dans "La fin du monde", qui réactualise le mythe d'Orphée, est tout simplement magnifique.

Tout ceci doit sembler quelque peu décousu. Sans doute les effets secondaires de ma nuit presque blanche et de la prose de Murakami.


Lien : http://solasubnocte.blogspot..
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Cela faisait des années que je n'avais pas lu Haruki Murakami et les retrouvailles m'ont fait l'effet d'enfiler de vieilles pantoufles confortables : c'était plaisant à lire, j'ai immédiatement reconnu la « patte » et je me suis rappelée à quel point j'avais aimé dévorer une partie de ses romans.

J'ai aimé retrouver ces ambiances murakamiennes où l'on glisse doucement dans l'étrange. Ici, deux univers s'entrecroisent : dans le premier, un ingénieur informatique doit protéger les données numériques d'un vieux professeur un peu fou. Dans l'autre, un homme amnésique s'installe dans une drôle de ville d'où l'on ne revient pas, pour le prix de son ombre, et y devient liseur de rêves. le point commun entre ces deux mondes? Un crâne de licorne… Je ne trouve pas de meilleur moyen de résumer l'entrée en matière de cette histoire, et pourtant, j'ai l'impression que ce résumé tombe complètement à côté. Parce que lire Murakami, c'est s'engager sans cesse dans des directions imprévues.

Enfin, imprévues… quand on le découvre pour la première fois. Parce qu'après avoir lu un certain nombre d'oeuvres, on finit par avoir compris le truc. Et même le plaisir de la redécouverte ne m'a pas empêchée de trouver l'ensemble un peu longuet. On tourne en rond malgré quelques belles fulgurances (par exemple le côté totalement absurde et grotesque des ténébrides, dont on énumère au compte-goutte les caractéristiques les plus diverses et effrayantes, pour ne jamais les rencontrer vraiment). On a beaucoup de dialogues plats ou de rebondissements du style « Ouf, une chance que j'avais emporté une lampe-torche! »

Et côté personnages féminins, c'est souvent le cas chez Murakami, mais ça fait grincer. La petite-fille du professeur notamment, quoique très débrouillarde, a droit à un traitement narratif plutôt cringe en plus d'être sans arrêt ramenée à son surpoids. Alors oui, ça a été écrit par un Japonais en 1985, mais ça gâche quand même la lecture.

Finalement, lire Murakami après plusieurs années, c'est comme retrouver avec plaisir un vieil ami perdu de vue et s'apercevoir après quelques minutes qu'on ne sait plus trop quoi se dire. J'attendrai peut-être quelques années de plus avant de le recroiser. (Ou peut-être que j'irai relire le passage de la nuit, mon préféré de l'auteur… peut-être parce que c'est celui-là que j'ai lu en premier).
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Eh bien, pour parler d'un roman intitulé « la fin des temps », je ne sais par quoi commencer…
Il faut dire que ce roman est tout à fait typique de l'imagination débridée et du style débordant de l'auteur. J'avais adoré « Kafka sur le rivage » et ce roman en a l'aspect.

Non, il n'aborde pas la fin des temps.
Il explore le cerveau, la personnalité, les souvenirs, la perte des choses et surtout le coeur ; c'est le coeur qui est au centre des interrogations du héros.

Parlons-en, de ce héros. Programmeur (mais pas de la manière traditionnelle que nous connaissons en notre période d'informatique aigüe), il est recruté par un curieux vieux savant qui adore faire des expériences sur le cerveau pour atteindre la quintessence de l'être. Notre homme en fera les frais de manière très originale et horrifique à la fois. Nous le retrouvons dans les profondeurs de la terre, poursuivi par des créatures effrayantes, ou bien tout simplement au restaurant, ou encore dans son appartement que deux personnages sortis d'on ne sait où dévastent complètement sous son regard impassible. Impassible, oui. Car de l'humour, il en a à revendre !

Mais la fin de chaque chapitre se passant à Tokyo ou dans ses sous-sols les plus impénétrables et les plus épouvantables qui soient, cède la place à un autre monde, une ville parfaite entourée de murs inaccessibles, où vivent les licornes au doux pelage, et où les habitants se côtoient avec une gentillesse extrême (Mais attention ! être gentil ne signifie pas avoir du coeur…) et où le héros y tient l'office de « liseur de rêves ». Chapitres poétiques au possible et si calmes, bienvenus après l'horreur de ceux de Tokyo.

A nous de faire le lien entre ces chapitres, à nous de démêler l'origine de tout cela, le coeur des choses, le rapport entre soi et soi…
Roman philosophique, poétique, d'action et d'effroi, « la fin des temps » est à lire de toute urgence car il plonge dans les racines de l'être humain et nous fait effleurer nos rêves et nos espoirs les plus fous. L'immortalité n'est pas loin…
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Il m'a fallut à peu près trois jours pour que mon esprit se détache totalement de ce roman. Chapitre après chapitre, le récit s'enfonce un peu plus dans une dimension quasi-fantastique. La dualité du mode de vie du personnage principal avec sa profession montre clairement l'originalité de l'oeuvre : un homme vivant simplement mais qui exerce une profession hors-du-commun. L'intrigue principale et sa funeste évolution vont mettre en valeur le « progrès » d'un travail de recherches d'un « génie » à l'origine d'une destruction de l'esprit. On peut y voir un parallèle avec le pouvoir actuel de la science et de l'informatique en perpétuel progrès dans nos vies. Elle est poussée à l'extrême telle une autodestruction des facultés humaines. Une aggravation volontaire qui cache sans doute une dénonciation plus profonde. Cet aspect d'une déchéance contrôlée m'a fortement rappelé le travail de Samuel Beckett dans Fin de partie.

L'auteur joue comme à son habitude sur le fil du rasoir entre le réel et le fantastique, entre le vrai et le faux. Il y a sans cesse cette dualité sur ce qu'est ou serait la « normalité » du monde. le lecteur est mis à rude épreuve car il est manipulé à tout bout de champs sur ses attentes et ses suspicions vis-à-vis du récit.

Murakami effectue une sorte de travail philosophique sur l'inconscient et le moi. Il s'agit là d'une facette ludique de l'oeuvre. Un vrai travail aboutit, les sujets sont approfondis et enfin "l'étude" menée tout au long de l'histoire est bien expliquée de manière remarquablement fluide.

Par ailleurs, on observera l'absence d'identités des personnages. L'identification des personnages est réalisée pas la voie de la description ce qui est assez original. Sans nom et prénom, les personnages semblent dotés d'une liberté exclusive et d'un pouvoir général d'échappatoire. Si la partie descriptive concerne l'aspect identitaire des personnages, elle concerne également le corps de l'oeuvre de manière générale. A partir de là, l'observation du monde est un élément essentiel du roman. Tous les passages descriptifs ne sont pas anodins et font réfléchir le lecteur sur le Monde. Ces passages-peintures, ces représentations ont un impact certain sur le récit, ses personnages et nous, lecteurs. Haruki Murakami joue avec nos impressions ce qui est déstabilisant mais tellement appréciable.
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Je suis passée à côté de ce roman.
Je suis incapable de le résumer, je n'ai rien compris à ces deux histoires qui s'entremêlent -l'une au Pays des Merveilles sans merci, l'autre à la Fin du Monde. Les personnages n'ont pas de nom, pas d'émotions. Il est question de codage informatique dans des cerveaux humains, d'ombres séparées de leur personne, de rêves conservés dans des crânes de licornes.
Il y a sans doute un sens caché à tout cela, que je n'ai absolument pas trouvé. Il y a peut-être de l'humour et de la poésie, que je n'ai pas perçus. Je suis restée perplexe devant les considérations sexuelles des narrateurs, et je me suis ennuyée sur près de 700 pages, en essayant de trouver la clef de tous ces mystères.
Je sors donc très désappointée de cette lecture, d'autant qu'habituellement, j'aime beaucoup Murakami. Ce roman est l'un des premiers qu'il ait écrit ; je préfère largement ceux qui l'ont suivi. Heureusement, il se lit vite -et c'est la seule qualité que je lui trouve.
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La fin des temps est, à mes yeux, le plus déconcertant des romans de Murakami Haruki. Je ne dis pas cela dans le but de le dénigrer, bien au contraire!

On suit en parallèle deux histoires complètement différentes. Dans "La fin des temps", le personnage est un trentenaire informaticien. Il se rend auprès d'un mathématicien dont la fille l'accueille d'une façon pour le moins énigmatique. Et ce n'est qu'un amuse-bouche puisqu'il est très vite embringué dans un tumultueux périple souterrain. Sous-sol inquiétant où vivent les terrifiants ténébrides.
L'autre récit s'intitule "Le Pays des merveilles sans merci". Là, le personnage se retrouve dans un monde plus ouvert, quoique ceint d'un impénétrable mur. Y entrer suppose d'abandonner son ombre à l'entrée. le protagoniste doit ensuite se consacrer à la tâche qui lui est dévolue: lire dans les crânes d'un animal fantastique inconnu en notre monde.

Présenté ainsi, on est en droit de se demander à quoi carbure Murakami pour pondre de pareils inventions. le résultat en est formidable et magique, souvent déstabilisant voire perturbant. Je m'y suis sentie fréquemment perdue mais toujours attirée par le cheminement des deux intrigues.
L'auteur donne une teinte à la fois mélancolique et onirique à ses deux univers. Son écriture, comme toujours, est délicieusement fluide et attractive, son imaginaire immersif, surtout quand on en a deux pour le prix d'un.

Avec talent, Murakami nous entraîne dans sa fantaisie jusqu'à un dénouement remarquable, que je vous laisse le grand plaisir de découvrir par vous-même. le voyage en vaut la peine!
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La fin des temps est un roman à deux voix. le premier fait référence au « Pays des merveilles sans merci », le second à la « Fin du monde ». Bien entendu le lecteur imagine très vite que les deux univers sont liés, mais il est bien incapable de savoir comment, ce qui est tout l'enjeu du roman d'Haruki MURAKAMI.
La Fin du monde, c'est la ville de Tokyo de nos jours, et dans laquelle un informaticien est engagé par un vieux savant pour effectuer des recherches pointues. le Pays des merveilles sans merci, c'est un univers clos dans lequel vivent des licornes et est engagé le second narrateur comme liseur de vieux rêves. Les chapitres se succédant alternativement entre l'un et l'autre univers, le lecteur est ainsi plongé dans un monde dual étrange et dans lequel MURAKAMI peut exprimer pleinement toute sa poésie.
Comme d'habitude avec cet auteur, le lecteur peut être de prime abord troublé par le récit dans lequel il est plongé. Néanmoins la prose est si belle, et le roman si bien construit, que c'est sans mal qu'il se laisse prendre au jeu pour entrer pleinement dans l'histoire. Et c'est sans même s'en rendre compte qu'il prend conscience qu'Haruki MURAKAMI, derrière l'apparence d'un récit confus et décousu, évoque tout simplement des thèmes universels sur la vie humaine au sens large.
C'est d'ailleurs en cela que MURAKAMI est un auteur hors norme, donnant la sensation de toucher au subconscient des lecteurs par le biais de petites histoires aussi simples qu'improbables. C'est une expérience que l'on souhaitera à coup sûr renouveler dès lors que l'on aura su transcender le premier degré du récit.
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Ma première rencontre avec l'univers d'Haruki Murakami était avec « Kafka sur le rivage » qui m'avait fait forte impression. Depuis j'ai lu « Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil », également un livre qui m'avait beaucoup plus. Tout cela pour dire que j'ouvrais « la fin des temps » avec une attente, un espoir de passer un moment de lecture inoubliable. D'entrée, Murakami me harponne. Les premiers chapitres de cette « fin du temps » me déroutent autant qu'ils me séduisent. Une double histoire se met en place en alternance dans les chapitres pairs/impairs. D'un côté le héros se déplace dans « le pays des merveilles sans merci », un Tokyo coloré de « fantastique » voire de surréalisme. de l'autre, on est emmené vers « la fin des temps », une ville inconnue entourée de murailles infranchissables. Je ne peux m'empêcher dans le premier chapitre de penser a Boris Vian, alors que le deuxième chapitre, pour le thème peut-être plus que pour la forme, se met en résonance dans ma mémoire avec « ailleurs » de Michaux.
Les deux récits parallèles que nous conte Murakami sont d'une part celle d'un « programmeur » qui effectue du cryptage cérébral de données et qui est embauché par un savant solitaire pour crypter des données ultra-secrètes en utilisant une méthode de cryptage risquée, et d'autre part celle d'un un « liseur de vieux rêves » qui arrive dans une ville inconnue dont il ne peut sortir, et qui a du laisser « son ombre » aux mains du gardien de la ville. le ton est donné. On est là dans un Univers complexe qui mêle poésie, et récit surréaliste. Autant la thématique que l'écriture m'ont séduit dés les premières lignes. Malheureusement, les deux histoires restent en parallèle trop longtemps. Elles prennent un bon tier de récit avant de s'éclairer l'une l'autre. Apres les premiers chapitres je m'étais demandé comment il tiendrait ce niveau de qualité sur les quelques 500 pages du roman. Malheureusement, la suite m'a montré que la mission était impossible. Je ne peux pas réellement pointer du doigt ce qui m'a déplu, mais j'ai trouvé que le récit tirait un peu trop en longueur, que l'emboitement des pièces du puzzle « du pays des merveilles » avec celles « de la fin des temps » était trop approximatif, que les rebondissements du récit étaient tantôt trop prévisibles, tantôt trop tirés par les cheveux. Malgré ces critiques, ce n'était pas une lecture pénible ! Loin de là. Beaucoup de très bons moments de lectures, mais le sentiment que l'auteur aurait pu écrire un chef d'oeuvre et qu'il n'a écrit qu'un bon livre.
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Le mois dernier, j'ai essayé de lire « écoute le chant du vent, suivi de flipper 1973 » de Haruki Murakami. J'ai fini par abandonner car le sujet, la vie d'un jeune homme, était plutôt plat et sans relief. Je suis pourtant repartie dans la lecture d'un autre roman d'Haruki Murakami, qui lui m'a enthousiasmée.
Il y a deux fils narratifs dans ce roman (cette fable?). D'un côté, un jeune homme a un métier étrange, c'est un programmeur mais pas un programmeur informatique. Dans ce pays qui s'appelle le pays des merveilles sans merci les programmeurs sont opposés aux pirateurs (les bons contre les méchants ?). le jeune homme, dont on ne saura pas le nom, est embauché par un vieillard pour « coder » des recherches explosives.
En parallèle, le lecteur suit un autre jeune homme, dans une ville étrange , une ville où tous les habitants sont prisonniers à l'intérieur d'une muraille épaisse avec une forêt menaçante et où paissent, dans les champs avoisinants, des licornes. Chaque nouvel arrivant dans cette ville étrange se voit retirer son ombre.
J'ai beaucoup aimé ce roman de Murakami qui est très onirique, fantaisiste. Il s'agit là d'une quête celle d'un jeune homme, qui souhaite découvrir d'où vient ce mystérieux savant et quelles sont les étranges ténébrides qui menacent la découverte de celui-ci.
Ces deux lectures (celle abandonnée d'Ecoute le vent) et celle-ci, (réussie, de la fin des temps) m'auront au moins permis de comprendre mon intérêt pour cet auteur : il me subjugue quand il invente des mondes fantastiques et m'ennuie quand il parle du monde contemporain.
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Aucun des personnages n'a de nom, ils ne sont qu'une fonction. Mais une fonction qui a une vie propre, attention. Voire même une double vie inconsciente, mais qui se déroule dans le cerveau, qui oblitère peu à peu les souvenirs...Et enfin bien plus.
J'ai lu ce roman, ma première rencontre avec Murakami, comme un roman d'acceptation de la mort, comme un bien mourir bouddhiste. Ce n'est en rien macabre. C'est même empreint de poésie et de fantaisie, voire d'un peu de fantastique. Ce fantastique se retrouve dans les 2 monde décrits, sans au final que l'on sache bien lequel influence l'autre. Certains des événements peuvent sembler profondément injustes, ou immérités ou incompréhensibles : acceptons-les comme les accepte le narrateur. Ils sont inéluctables. Sans résistance désespérée contre quelque chose qui va advenir de toute façon, profitons de ce qui nous est donné et ce que nous pouvons prendre.
Ce n'est pas de la résignation, c'est de la sagesse.
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