J'ai choisi ce livre sans vraiment savoir à quoi m'attendre et je me suis retrouvée avec un vrai bonbon entre les mains. Un bonbon qui pétille et qui fait briller les yeux.
L'action se passe au milieu des années 80. Maurizio passe ses étés chez ses grands-parents qui habitent un petit village au coeur de la Sardaigne. Chaque année, il retrouve deux copains et les compères font les 400 coups. La première partie du livre nous plonge dans ces journées de vacances d'été qui semblent s'étendre jusqu'à ne plus avoir de fin. Tout paraît plus fort, plus intense, plus féerique et en dehors du temps. Je me suis retrouvée avec des souvenirs d'enfance plein la tête.
Ces moments d'insouciance sont troublés par la création d'une nouvelle paroisse au coeur du village. Les habitants se retrouvent alors divisés en deux entités. le "nous" vole en éclat. le voisin devient, du jour au lendemain, un "étranger". A l'ambiance insouciante succède une ambiance pesante. Tout le monde se regarde en chien de faïence et tout est prétexte à la provocation. Même notre groupe d'amis se retrouve impacté puisque l'un deux fait maintenant partie de la nouvelle paroisse. du jour au lendemain tout est devenu différent...
J'ai adoré la manière dont l'auteur raconte cette histoire tirée d'une histoire réelle (l'auteur s'est inspirée de l'étude de l'anthropologue Benedetto Caltagirone "Identités sardes. Une enquête ethnographique."). J'ai particulièrement apprécié la touche d'humour qu'elle utilise pour relater cette histoire qui relève de l'absurde. Cette très agréable lecture m'a permis d'avoir le sourire aux lèvres pendant tout le temps qu'elle a duré. J'ai aimé me retrouver plongée en enfance (peut-être parce que je me suis retrouvée dans cette enfance des années 80 où tout paraissait possible et simple) et j'ai aimé l'histoire de ce village. Bref, un vrai coup de coeur !
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Maurizio, douze ans, passe ses vacances dans le village de Cabras chez ses grands-parents. Pour lui c'est un vrai bouleversement. Il vit le reste de l'année à la campagne avec ses parents, dans une isolation presque totale. La vie du village lui apparaît alors pleine de surprises.
A Cabras, il se fait enfin des copains, lui qui n'en avait jamais eu : Franco et Giulio. Maurizio joue avec eux dans la rue, c'est ainsi qu'on devient des « vrais frères à Cabras ». Les liens de sang ont une moindre importance. Mais le plus difficile pour le jeune garçon solitaire est d'apprendre à s'exprimer régulièrement à la première personne du pluriel. C'est une autre règle du village.
La guerre entre les deux paroisses, qui donne le titre à l'édition française, n'intervient que vers la moitié du livre. La décision de créer une nouvelle église et donc une nouvelle communauté de fidèles provoque un séisme. Les règles ancestrales qui régissent la ville en ressortent bouleversées. le pronom « eux », fait son apparition pour exprimer et ratifier la déchirure.
Superbe roman sur l'amitié, le titre n'évoque pas les histoires d'enfants.
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