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Mateo, d'origine hispano, a été recueilli alors qu'il avait cinq ans par Milly et Jared. Les années passent et la rébellion adolescente qui secoue Mateo devient un véritable torrent incontrôlable. Pourtant artiste doué, poussé par la colère qui le dévore, il sombre dans la drogue. Cette même colère ronge Hector, un ancien militant qui a tant lutté pour les droits des sidéens. Il n'est que l'ombre de lui-même depuis la mort de son compagnon.

Le décor est planté, les mots sont dits. L'immeuble Christodora sera le témoin du passage du temps, de cette société qui avance et qui a peur de l'avenir. le sida occupera une place centrale dans ce roman.

Le récit alterne habilement passé et présent pour reconstruire cette Amérique en quête d'elle-même. C'est un roman assez noir que nous livre Tim Murphy, les pages sont constellées de décès et de douleur, comme si la vie était un combat quotidien. Finalement, c'est sans doute le cas, la vie est un combat quotidien, surtout à une époque où le Sida était considéré comme une honte mortelle. Maladie des hommes, maladie des homosexuels, on aura beaucoup dit sur la question, sans jamais considérer que c'était une maladie tout court et qu'elle touchait tout le monde.

Ce roman m'a fait l'effet d'un cri contre une société donneuse de leçons, que ce soit en 1981, en 1988 ou en 2009, tout change mais rien ne change. L'intolérance est omniprésente, les jugements sont lourds et les peurs sont autant de chaînes aux pieds. Mateo se cherche, c'est une quête de soi qu'il entreprend, un combat dans une obscurité épaisse mais dans laquelle subsiste une lueur. Parce que malgré la noirceur, malgré la souffrance, l'espoir est là, il attend patiemment que son heure arrive.

J'ai adoré ce roman, dur, éprouvant, mais vibrant d'une réalité profonde et émouvante. J'ai aimé ces personnages vrais, et les injustices décrites m'ont donné la nausée. J'aimerais croire que cette époque est révolue, mais il suffit de regarder autour de nous pour nous rendre compte qu'il n'en est rien. L'intolérance, la discrimination, l'injustice sont toujours là, confortablement installées. Mais derrière elles, profondément enraciné et porté par des personnages tels que Mateo, il y a l'espoir. Et c'est l'essentiel.

Lien : http://lelivrevie.blogspot.f..
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Dans l'immeuble Christodora situé dans l'East village à New-York (où il existe vraiment) vivent Milly et Jared, ainsi que Mateo, leur fils adoptif, et Hector, un ami de la famille.
À travers leur destin, l'auteur nous brosse le portrait de l'activisme pour la recherche contre le SIDA, nous décrit sous forme de ricochets les méfaits de la drogue. Les personnages évoluent également dans le domaine artistique ce qui donne au lecteur un aperçu détaillé de l'évolution de l'art au cours des 40 dernières années.
La construction est audacieuse. Chaque long chapitre, en dépit de la chronologie, est comme une nouvelle qui s'attache en profondeur au personnage qu'elle met en valeur mais aussi à l'époque en remettant le récit dans le contexte culturel et politique de la période donnée.
Sous forme de puzzle, Milly en 1981 et Mateo en 2009 en passant par Hector en 1988, l'auteur réserve des rebondissements à ses lecteurs qui les tiennent en haleine et donnent à chaque fois une plus grande dimension au propos.
Au final, tout se tient, même si le récit se déroule aussi à Los Angeles. Les évènements ne forment plus qu'une seule trame et les personnages s'avèrent être liés par le même destin.
J'ai beaucoup apprécié ce roman qui, sous forme de saga, nous rappelle comment le SIDA a décimé une génération, comment celle-ci a oeuvré pour sauver la suivante.
Merci aux Editions Plon et à Netgalley de m'avoir procuré ce grand et intense moment de lecture.
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Un pépite pour qui aime New-York, ses contrastes et ses ambivalences, ses hauteurs et ses bassesses.

L'immeuble Christodora est le centre de toute cette histoire au sein de laquelle s'entrelacent des personnages aussi torturés et touchants que leur époque. On retrouve le New-York populaire, artiste, un chouille bobo, animé par les causes et les combats de son temps. Ici c'est l'anticonformisme, l'homosexualité, la drogue et le Sida. Des sujets qui font désormais partie de notre quotidien... le récit pointe néanmoins sur une époque dans laquelle ils étaient tabous et malsains.

Cette fresque met en scène les victimes de la première heure, les engagés, les seuls contre tous, ceux que l'ont écoutait pas, pire que l'on cachait car ils dérangeaient. Malmenés par la vie et les préjugés, en proie à leurs blessures, leurs secrets et leurs désillusions, ils essaient de trouver leur place dans ce New-York en friche qui fait tache sur la carte postale du rêve américain.

Un récit prenant, touchant et dérangeant parfois aussi.
Lien : https://mamanlyonnaise.wordp..
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Un édifice mythique entraperçu dans le voyage de Simon Morley et dans Just Kids, le Christodora m'attirait.
Et dans le roman de Tim Murphy, il est la toile de fond d'une chronique familiale s'échelonnant du début des années 1980 à la deuxième décennie de 2000. L'immeuble construit en 1928 dans le quartier Alphabet City (East Village) de la ville de New York, a connu ses heures de gloire mais aussi celles de la déchéance jusqu'à sa renaissance à la fin des années 1980. Parallèlement à ce destin architectural, l'auteur crée une trajectoire de personnages ancrés dans le quotidien new-yorkais : artistes contemporains tendus vers la création, activistes homosexuels dédiés à la cause du sida, toxicomanes à la recherche d'une rédemption et ultimement, hommes et femmes aux multiples problèmes personnels. Un beau roman sociologique d'un grand souffle et qui nous porte jusqu'à la fin, porteuse d'espoir.
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L'immeuble Christodora.
Tim MURPHY

New York, East village.1981.
C'est là que se trouve l'immeuble Christodora.
Un quartier populaire où sévit la pauvreté, la drogue et le sida.
C'est le début des années sida, celui qui touche les homosexuels et les toxicos.
C'est là où décident de vivre Milly et Jared (dans l'appartement des parents de Jared) et un de leurs ami Hector, portoricain homosexuel actif militant des droits pour les sidéens.
Ils sont jeunes, artistes et plutôt à l'aise financièrement.
La mère de Milly est une grande militante de la cause sida, elle est de toutes les manifestations , elle a même ouvert un centre d'accueil pour les femmes malades du sida puisque à cette époque seuls les symptômes des hommes étaient pris en compte pour les traitements.
Lorsqu'une de ces femmes, Isabel, donne naissance puis meurt du sida c'est qui s'occupe du petit Matéo avant que Jared et Milly ne l'adoptent.
Les années 1990 filent décimant à grande vitesse ces malades notamment le petit ami d'Hector qui sombrera dans la drogue et deviendra un véritable junkie.. C'est un New York en pleine reconstruction.
Matéo semble être très perturbé par sa condition d'adopté, cherchant sa mère biologique et se confrontant de plus en plus à ses parents adoptifs jusqu'à la rupture.
Les années 2010 arrivent et apportent leurs drames et leurs joies (divorces, décès, traitements et retrouvailles) dans un New York qui change encore une fois de visage…
Un roman comme je les aime ! Une fresque de 40 années à une période où il s'est passé beaucoup de choses.
La construction en 3 phases avec Milly, Hector et Matéo m'a beaucoup plu. J'ai lu beaucoup d'histoires sur les années sida et leurs dégâts et je retrouve à chaque fois cette atmosphère particulière entre peur, espoir de traitements et stigmatisation.
D'ailleurs j'ai retrouvé un peu de ça pendant le covid.
Un roman fait pour ceux qui aiment Big Apple et qui n'oublient pas le drame de ces années là…
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Sur fond de chronique familiale, le personnage principal n'est ni l'immeuble Christodora, ni même la ville de New York, mais les années Sida qui ont ravagé une communauté LGBT.

L'histoire, découpée en chapitres datés ne respectant aucune chronologie, s'etale des années 1981 à 2021. Et met l'accent sur l'apparition de la maladie, l'indifférence des politiques et des médias, la disparition d'êtres chers et la discrimination puis l'activisme des militants qui se sont battus pour la recherche de médicaments et l'accès aux soins. L'abandon dans lequel sont laissés les victimes durant de nombreuses années, est d'une extrême violence. Car il a fallu une mobilisation massive pour que cette maladie, qui ne touche au départ qu'une population de marginaux, drogués et homosexuels, soit réellement prise en compte.

Parallèlement, la chronique familiale se déroule sur trois générations. Ava, la grand-mère souffre de dépression et de troubles bipolaires mais trouve l'énergie de s'investir dans la prise en charge des plus défavorisés. Milly, sa fille, qui a souffert de l'absence de sa mère et de sa dépression, refuse d'avoir un enfant mais adopte Mateo, le fils d'une victime du Sida. L'occasion pour l'auteur d'explorer l'amour d'une femme pour un enfant adopté mais aussi les difficultés d'un enfant adopté à trouver son identité. Mateo trouve refuge dans la drogue et, là encore, c'est avec une profonde empathie que l'auteur suit le parcours de ce personnage qui cherche sa place dans le monde.
Par ailleurs, c'est une communauté d'artistes contemporains à la recherche de reconnaissance, qui va accompagner l'évolution de ces habitants de l'immeuble Christodora.
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A New -York, deux artistes adoptent un petit garçon né d'une femme sidéenne. Quelques années passent et l'enfant, qui a grandi, devient ingérable. Partant à la recherche de ses origines, il plonge dans ces années sombres où le sida a fait rage et rencontre la figure de sa mère...
Tout passe dans ce très beau texte : les années quatre-vingt, le sida, l'incompréhension, le rejet et l'activisme mais aussi la difficulté à gérer son histoire familiale quand elle est difficile, la difficulté à être en couple, à être parent, la souffrance liée à la perte de l'amour, l'injustice, l'incompréhensible et le poids des illusions mais aussi l'art et la création.
Magiquement mené, ce roman foisonnant qui prend comme point de depart un immeuble emblématique du New York de cette période là, court des années quatre-vingt à notre époque. C'est un portrait de l'Amérique bien sûr mais aussi celui de toutes nos grandeurs et de toutes nos vicissitudes. Magnifiquement mené, ce roman nous renvoie à ce qui fut un monde de cruauté et d'intolérance...
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J'ai adoré ce livre. Aimant follement New York et ayant vécu de près les années sida en tant que militante chez Aides, j'étais quasiment acquise d'avance. Mais en plus de ces deux paramètres, je dois ajouter que l'histoire est finement menée et surtout très bien écrite et traduite.
La période années 80/2000 de la pandémie est finement décrite et très bien documentée.
Pour moi, c'est un coup de coeur en plus d'une belle découverte.
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L'immeuble Christodora existe. Il a été bâti en 1928 et est toujours situé dans l'East Village/Alphabet City sur l'île de Manhattan à New York. C'est un lieu mythique, tout comme le Chelsea Hotel. Classé historique en 1986, c'est depuis ce lieu, que le roman raconte 30 ans de la vie des personnages qui y ont vécu ….. Reconversions de l'immeuble, début de l'épidémie du Sida, toxicomanie , gentrification du quartier, on se rend jusqu'en 2021.

Le roman raconte, Jared Traum et Milly Heyman qui adoptent un orphelin prénommé Mateo (élément pivot de l'histoire). On y raconte également le voisin, Hector Villanueva, maintenant junkie suite à la mort de son conjoint mais ancien militant de la cause homosexuelle et de la lutte contre le sida.

Roman très documenté sur les années sida, sur la toxicomanie et le désespoir, car l'auteur, Tim Murphy, a été touché de près par cette époque de l'intrigue. On ne nous épargne rien et on accompagne ceux qui vivent une véritable descente aux enfers, et ceux qui essaient d'en sortir. Une saga très enrichissante.
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Nous voici plongés dans un chaudron magique fait de bitume, de briques rouges, de solitude , de dope, d'AZT, mais aussi d'amour et de beauté.
Les thèmes du désir d'enfants, de l'adoption, de l'amour maternel, de la lutte pour survivre coûte que coûte y sont abordés avec bienveillance.
New York apparaît fragile, déchirée entre ses East et West side, engloutissant ses enfants fragiles tel un Cronos en colère ou qui les met dans une lumière éblouissante !
Au début j'ai cru à des Chroniques de San Francisco made in New York mais c'est tout autre chose. Quoique ????
Ces années SIDA et leur lot d'incompréhension et de lutte ont pu révéler ce qu'il y a de meilleur en nous, tant pis pour les autres !!!
De tels ouvrages sont les meilleurs remèdes à l'intolérance
C'est un récit touchant mené de main de maître, documenté, souvent cru et violent mais qui sonne juste.
Tim Murphy maîtrise sa ville et son sujet avec brio et c'est contagieux !!!!!
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