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Critiques filtrées sur 5 étoiles  

Dans l'immeuble Christodora situé dans l'East village à New-York (où il existe vraiment) vivent Milly et Jared, ainsi que Mateo, leur fils adoptif, et Hector, un ami de la famille.
À travers leur destin, l'auteur nous brosse le portrait de l'activisme pour la recherche contre le SIDA, nous décrit sous forme de ricochets les méfaits de la drogue. Les personnages évoluent également dans le domaine artistique ce qui donne au lecteur un aperçu détaillé de l'évolution de l'art au cours des 40 dernières années.
La construction est audacieuse. Chaque long chapitre, en dépit de la chronologie, est comme une nouvelle qui s'attache en profondeur au personnage qu'elle met en valeur mais aussi à l'époque en remettant le récit dans le contexte culturel et politique de la période donnée.
Sous forme de puzzle, Milly en 1981 et Mateo en 2009 en passant par Hector en 1988, l'auteur réserve des rebondissements à ses lecteurs qui les tiennent en haleine et donnent à chaque fois une plus grande dimension au propos.
Au final, tout se tient, même si le récit se déroule aussi à Los Angeles. Les évènements ne forment plus qu'une seule trame et les personnages s'avèrent être liés par le même destin.
J'ai beaucoup apprécié ce roman qui, sous forme de saga, nous rappelle comment le SIDA a décimé une génération, comment celle-ci a oeuvré pour sauver la suivante.
Merci aux Editions Plon et à Netgalley de m'avoir procuré ce grand et intense moment de lecture.
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Nous voici plongés dans un chaudron magique fait de bitume, de briques rouges, de solitude , de dope, d'AZT, mais aussi d'amour et de beauté.
Les thèmes du désir d'enfants, de l'adoption, de l'amour maternel, de la lutte pour survivre coûte que coûte y sont abordés avec bienveillance.
New York apparaît fragile, déchirée entre ses East et West side, engloutissant ses enfants fragiles tel un Cronos en colère ou qui les met dans une lumière éblouissante !
Au début j'ai cru à des Chroniques de San Francisco made in New York mais c'est tout autre chose. Quoique ????
Ces années SIDA et leur lot d'incompréhension et de lutte ont pu révéler ce qu'il y a de meilleur en nous, tant pis pour les autres !!!
De tels ouvrages sont les meilleurs remèdes à l'intolérance
C'est un récit touchant mené de main de maître, documenté, souvent cru et violent mais qui sonne juste.
Tim Murphy maîtrise sa ville et son sujet avec brio et c'est contagieux !!!!!
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C'est une grande épopée familiale de combat contre la drogue, contre l'indifférence des gouvernants au Sida, qui se déroule des années 1980 au milieu des années 2020. C'est l'histoire de l'épidémie du sida racontée à l'aide de personnages la plus part appartenant à la même famille homosexuels et hétérosexuels qui se rencontrent à New York, et plus tard à Los Angeles, et qui décrit comment le sida et la consommation de drogues ont affecté des vies. C'est aussi l'histoire de la façon dont l'amour, la compréhension et le temps ont aidé à réparer certaines des vies brisées. le Cristodora était un immeuble de l'East Village qui a connu une gentrification dans les années 80 et 90. Les appartements ont été réhabilités et achetés par des artistes et des militants sociaux. La famille que l'on va suivre se compose d'un couple ,leur enfant adoptif, la mère de la femme. Il y a aussi Hector, l'activiste du sida qui a perdu son amant et s'est effondré en sombrant dans la drogue pour faire face à la douleur il y a Drew, une jeune femme qui va s'avérer capable de se débarrasser de son problème d'addictions pour vivre la vie qu'elle désirait, sans oublier à quel point ces années étaient mauvaises et qui capable de s'occuper des autres y compris Mateo le fils adopté de la famille.
Il y a beaucoup de drogue et de sexe dans "Christodora", mais toutes ces scènes font partie intégrante et organique de l'histoire. Les passages sur la consommation de drogue sont durs et durs. le roman ne plaira pas aux prudes. Mais un bon lecteur saura mettre le tout dans le contexte de cette prose magnifique.
Je viens de terminer ce livre, j'aurais pu le finir plus vite. Je ne voulais tout simplement pas. C'était perdre le contact avec des personnages auxquels je me suis vite attaché. Mais, inévitablement, je l'ai fini et je peux dire sans aucun doute que ce roman m'a beaucoup touché. Je pense que l'auteur a très bien géré les différentes "temporalités" (un va-et-vient temporel incessant) donne au lecteur les indications sur les personnages adéquates - où ils se trouvaient à ce stade particulier de leur vie, pourquoi ils ont pris les décisions qu'ils ont prises ) de façon assez intelligente pour que le lecteur ne s'y perde jamais.
Il les inscrit aussi dans une perspective plus large que leur vie individuelle même ce qui donne à ce roman chorale une humanité exceptionnelle et donne au roman un aspect confus et à la fois tout à fait limpide qui fait penser à la vraie vie.
Enfin, le roman parle donc de New York au cours des décennies précédentes et quand je pense à la la laideur, la haine et la peur de plus en plus présentes aux États-Unis (et dans le monde),je trouve que ça fait du bien d'en lire une évocation ou certes le bon côtoie le mauvais, le bien côtoie le mal mais ou l' humain est toujours présent et ou on trouve une telle affirmation des petits mais implacables triomphes de l'esprit humain qui réussissent à faire face à l'existence aussi difficile soit elle.
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Avant de commencer ma lecture, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre avec cette ouvrage. A la vue du résumé, je me suis doutée que ce roman serait rude et fort. le moins que l'on puisse dire est que je n'ai pas été déçu une seule seconde. Mais j'avoue adorer lire ce genre de roman qui ouvre les yeux du lecteur et bouscule ses certitudes. L'immeuble Christodora nous fait rencontrer une multitude de personnages sur plusieurs générations en partant des années 80 jusqu'en 2021. On suit la chute ou au contraire l'élévation de chacun. On se rend vite compte que rien n'est écrit à l'avance et qu'une vie est faite de rebondissements insoupçonnables. Du processus créatif, en passant par les dégâts de la drogue et les ravages du sida, Tim Murphy nous donne à voir une Amérique réaliste sans filtre et loin des strass.

L'auteur connait son sujet, c'est certain. Les années sida aux États-Unis nous sont clairement explicitées ici. J'ai suivi avec passion mais aussi avec effroi le combat acharné pour faire reconnaitre la gravité de cette maladie et trouver une médication. Il dépeint une époque finalement pas si lointaine de la notre. C'est donc, à mon sens, un roman engagé. C'est un vrai cri contre l'administration de l'époque, contre la lenteur des prises de décision et contre une société trop attentiste. Il met en avant tous les militants qui ont finalement permis les avancées qu'ils n'espéraient plus. C'est également un hommage à toutes les personnes atteintes de cette terrible maladie et à celles disparues faute de soins. Tim Murphy apporte de l'humanité et de la bienveillance envers ces écorchés vifs.

Un roman dense et fort. Il est aussi édifiant à propos des ravages de la drogue et d'une maladie dont on entend peu parler aujourd'hui mais qui fait pourtant toujours des victimes. J'ai adoré suivre ces destins incroyables. Il s'agit d'un récit passionnant doublé d'une grande humanité, de beaucoup d'émotion et d'un bel engagement.
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Si le titre du premier roman de Tim Murphy pourrait être un clin d'oeil à « L'immeuble Yacoubian » d'Alaa El Aswani, il raconte surtout, via une galerie de personnages, les années sida qui ont commencé au début des années 1980. Même si des traitements existent, le virus continue à faire des ravages.
Le récit commence en 2001. Il projettera le lecteur jusqu'en 2021 de New York à Los Angeles. Milly et Jared forment un couple d'artistes. Ils résident dans le mythique immeuble Christodora. Construit en 1928, ce building situé dans l'East Village a longtemps été squatté par des marginaux, hippies et junkies, avant d'être restauré et de devenir une résidence luxueuse, signe de l'embourgeoisement du quartier.
Milly et Jared sont les parents de Matéo, un bambin qu'ils ont adoptés après le décès de sa mère Issy, victime du VIH. le garçonnet est devenu un ado en rébellion qui plonge dans les drogues les plus dures.
Milly et Jared sont les voisins de Hector, un homosexuel transformé en épave par l'abus de substances illicites.
« L'immeuble Christodora » met en scène une formidable chaîne humaine qui a oeuvré de près ou de loin par leur activisme à lutter contre la terrible maladie qui a décimé 25 millions de personnes dans le monde.
Tous les protagonistes sont épatants :
Hector qui, avant de devenir une loque, a mené un combat homérique
Issy, mère de Matéo et « guerrière du sida », qui a lutté pour que la recherche contre le virus prenne en compte les spécificités de la maladie chez les femmes
Ava bipolaire au grand coeur qui, comme la plupart des maniaco-dépressifs, détruit sans le vouloir son entourage et en particulier « Milly l'inquiète » qui souffre de dépression et qui a préféré adopter plutôt que de prendre le risque de transmettre ses gènes
Drew, la « meilleure » amie de Milly, qui s'est sortie de l'enfer des paradis artificiels...
A la fois dur parce que les sujets (le sida, la drogue, l'homosexualité) le sont (et parfois la construction faite d'incessants allers et retours entre les lieux et les époques) et émouvant grâce à ses héros et héroïnes qui incarnent ces thématiques, « L'immeuble Christodora » est aussi un roman sur l'art qui peut vous sauver quand il repose sur le partage (contrairement à Jared, l'esthète autocentré). Et les dialogues, toujours cash, soulignent l'extrême pudeur des acteurs de cette aventure humaine qui a fait tant de martyrs.

EXTRAITS
- Chris prit Hector dans ses bras, enfonçant son visage rouge de vodka et de cocaïne dans son cou.
- Nous sommes les derniers fantômes des années sida.
Lien : http://papivore.net/divers/c..
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Journaliste et rédacteur en chef, Tim Murphy a travaillé pour le New York Times et le New York Magazine. Il s'intéresse en particulier aux questions LGBT, la culture et la politique. L'immeuble Christodora est son premier roman traduit en français. Un grand roman que l'on n'oubliera pas de sitôt !

New York, 2001. Milly et Jared, un jeune couple d'artistes, vivent au Christodora, vieux building de l'East Village et véritable institution new-yorkaise. le quartier, autrefois hanté par les toxicomanes et les sans-abri, est en pleine mutation et ne peut résister à la vague de gentrification qui déferle sur la ville. Seul Hector, leur voisin, semble rappeler cette époque. L'ancien militant charismatique de la cause gay ne s'est jamais remis de la mort de son compagnon, emporté par le sida. Quelques années plus tard, Mateo, le fils adoptif de Milly et Jared, se rebelle contre ses parents et la bourgeoisie blanche qu'ils incarnent. En plein questionnement sur ses origines, celui qu'Hector surnomme affectueusement Negrito se cherche et sombre petit à petit dans les paradis artificiels.

L'immeuble christodora est un roman kaléidoscopique qui retrace de 1981 à 2021 la vie d'un certain New York. le point central de ce roman est situé dans l'East Village. Il s'agit d'un bâtiment érigé en 1928, symbole de prospérité puis progressivement déserté. Racheté et réhabilité dans les années 1980 en lofts branchés, il abritera la petite bourgeoisie.

C'est à travers des personnages et notamment les membres d'une même famille sur trois générations (Ava, Milly et Mateo) qui ont tous un rapport très personnel à L'immeuble christodora que Tim Murphy a choisi de nous narrer trente ans de cette métropole. Lui-même homosexuel, il a rencontré tant de gens qui ont vécu, survécu ou se sont battus avec le sida ou la séropositivité qu'il a souhaité porter leurs mots, leurs paroles. C'est en pensant à eux, en mêlant fiction et réalité, qu'il a écrit ce géant de papier. Mateo est le personnage pivot de l'histoire, hipster du hip-hop devenu artiste, rebelle, toxicomane, multipliant cures et rechutes, hanté par le fantôme de sa vraie mère, morte du sida.

Au moyen d'un va-et-vient temporel qui déstabilise puis qui, très vite, devient complètement addictif, l'auteur nous vautre dans le sexe, la drogue, le milieu intellectuel et artistique new-yorkais pour notre plus grand plaisir. Il nous fait vivre les années sida de l'intérieur, de l'insouciance au militantisme, en passant par la mise au ban des malades. À l'heure où le Sidaction 2019 s'achève, il convient individuellement et collectivement de se rappeler que le virus du sida est toujours là et qu'il fait toujours des ravages.

Aucun doute, L'immeuble christodora de Tim Murphy est un roman captivant, empreint d'une grande humanité. C'est un récit ambitieux et engagé mêlant chaos et émerveillement, rage et tendresse. Il est de ceux qui s'inscrivent dans notre mémoire. Il n'est pas sans rappeler un autre roman plus récent, Une vie comme les autres de Hanya Yanagihara.

Un conseil, allez donc faire un tour du côté de L'immeuble christodora de Tim Murphy, vous ne le regretterez pas. Quant à moi je remercie les Éditions le Livre de Poche pour cette grande balade.

Lien : https://the-fab-blog.blogspo..
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"Elle était désormais maman, ou en tous cas une quasi-maman de famille nucléaire, et elle sentait le besoin d'instaurer des priorités, comme tout parent, cette sensation qui consiste à moins se soucier des problèmes globaux du monde - une sensation qui semble égoïste vue de l'extérieur, mais qui est tellement inévitable - car le foyer est déjà en soi un univers assez dense et peuplé de défis sans cesse renouvelés."

Années 2000, Jared et Milly, couple d'artistes new-yorkais, vivent un amour passionnée dans le cocon de leur appartement au Christodora, immeuble historique de l'East Village. En animant un atelier de peinture dans un foyer, Milly a le coup de foudre pour Mateo un petit garçon sensible, talentueux et réfléchi, et décide avec Jared de l'adopter.

Années 80, le sida fait son apparition et Ava, Hector et des centaines d'autres militants et travailleurs sociaux tentent de mobiliser le gouvernement pour reconnaître la maladie et trouver des traitements. Issy, jeune latino atteinte du sida, renonce au soutien de sa famille pour parler haut et fort dans les médias et réclamer des soins pour les symptômes spécifiques aux femmes, totalement niés par les services de santé.

Année 2010, Mateo est adolescent, petit prodige au sein de son école d'art, il plonge cependant peu à peu dans la drogue et cherche à trouver des réponses sur ses racines et son identité.

L'auteur nous plonge dans un va et vient constant entre ces décennies, et peu à peu les liens se tissent entre les personnages et les époques.

A la fois mémoire aux activistes de la lutte contre le sida, portrait de New-York et de son évolution, tragédie familiale et ode à l'art sous toutes ces formes, ce roman riche et foisonnant m'a passionnée et bouleversée de bout en bout. Journaliste, Tim Murphy documente et étaye son propos tout en construisant des personnages touchants et profondément humains. La mort et l'injustice sont omniprésentes à travers la maladie, la ville qui s'embourgeoise, l'intolérance, la drogue, mais l'espoir et la rédemption se niche parfois au coeur d'une relation humaine ou d'un trait de pinceau.

Voilà longtemps qu'un roman ne m'avait pas emportée dans le souffle de son récit avec tant de force et de conviction.

"Tu ne veux pas l'admettre, mais tu le sais. C'est terminé. C'est fini le sida. T'as gagné. Il reste encore plein de choses à faire, mais... C'en est fini de ce putain de sida, termine-t-il en chantonnant d'un air sarcastique. Nous sommes les derniers fantômes des années sida. Nous avons gagné la guerre, Karl. "

Céline
Lien : http://enlivrezvous.typepad...
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