Alfred de Musset présentait vraiment des dons multiples en littérature. Bien sûr, on parle beaucoup du poète, fin, subtil, qu'on apprend même sur les bancs de l'école, mais, personnellement, l'homme de théâtre me séduit davantage encore.
Entre Valentin et l'auteur lui-même, existe probablement la différence qu'on constate entre le coca-cola et le pepsi-cola. Ce n'est un secret pour personne que le bel Alfred menait une vie de bâton de chaise, qui lui a probablement coûté l'existence car, si on écrit depuis longtemps qu'il est parti de la tuberculose, son alcoolisme et sa vie déréglée l'ont sûrement avancé de plusieurs années.
En 46 ans en tout cas, il nous a laissé quelques pépites dramatiques dont celle-ci "
Il ne faut jurer de rien", petit chef-d'oeuvre d'humour et de cynisme absolu.
Le propos en est résolument moderne, si le contexte ne l'est pas. D'ailleurs, une des dernières adaptations cinématographiques date de 2005. Due à Éric Civanyan, et interprétée par Jugnot, Dujardin, et la délicieuse
Mélanie Doutey en Cécile, elle se regarde avec un immense plaisir.
C'est curieux d'ailleurs de voir à quel point
Musset, gâté par la vie, issue d'une famille sympathique, aimante et cultivée, ait pu à ce point ne croire en rien. Ou faire semblant.
À voir et à revoir.
Ou à lire et à relire.