La violence de l'attaque de Lucrezia. La panique ressentie quand les canines avaient effleuré sa
peau et déchiré sa gorge. La douleur épouvantable, le feu parcourant ses veines pendant qu'elle
s'abreuvait de son sang. Les soubresauts de son corps refusant la perte de son fluide vital. Son envie
de crier, alors qu'aucun son ne pouvait franchir ses lèvres. Des larmes coulant sur son visage,
au moment où elle se délectait de son essence. Son rire dément, ses humiliations, ses tortures...
Lucrezia... Dieu, qu'il l'avait maudite ! Tant de fois il lui souhaita la mort, sa délivrance...
Je ne savais pas comment la remercier de sa gentillesse, je n'avais rien à échanger à part moi-même et je ne m'appartenais même pas.
Quand les langues de feu léchèrent nos corps, la souffrance fut telle que je ne pus réprimer mes
hurlements, mais elle n'était rien comparé à celle que mon coeur éprouvait après ce que j'avais fait. Mourir
pour elle était ce que je pouvais faire de mieux.
Je la voulais au point de refuser de la voir un jour me quitter. Je ne désirais qu'une chose: qu'elle devienne ma compagne pour l'éternité.