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3,7

sur 562 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est ouaouh, han, mais, euh, rhaaaa, rhooo... Quelle indescriptible beauté de l'écriture ! Il y a quelque chose d'un peu magique qui vous aborde et vous dépouille autant que ça vous enrichit. Vous êtes pris entre une complexité toute littéraire et un flot narratif qui vous emporte : Une vision un peu romantique de la dérive, à bord d'un bateau ivre d'indépendance...

Moi aussi, j'étais moins nombreuse en montant à bord qu'en finissant la dernière page.
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Ce roman est une belle surprise découverte grâce au prix Hors Concours (un prix mettant en valeur les ouvrages de littérature francophone contemporaine issues des maisons d'édition indépendantes). Ultramarins a été le lauréat de l'édition 2022. Je me suis lancée dedans sans vouloir connaître le résumé, ceci dit, le pitch est alléchant : dans un cargo au milieu de l'océan, 20 marins demandent à leur Capitaine, de les laisser nager dans la mer. Mais 21 remontent.
N'imaginez pas un roman fantastique, c'est tout simplement de la littérature à l'état pur : une histoire, une simple histoire joliment racontée. J'ai beaucoup aimé le style, poétique, mais simple, ou l'art de faire de belles phrases avec des mots simples.

Parmi les personnages, on suit surtout la Capitaine, oui, une femme et sa façon d'appréhender les mystères de la mer, ou plutôt comment l'immensité du navire et de l'océan vont l'aider à faire son propre deuil.

Difficile d'en dire plus sans en dire trop, mais il n'y a pas de spoil, c'est un roman à déguster, à savourer.
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On prend la mer pour 100 pages et c'est du bonheur… L'auteure nous embarque dans ce lourd cargo, l'écriture est marine à souhait et nous transporte au milieu de nulle part, on nage, on navigue, on s'embrouillardise, on revendique notre place sur le navire ; mais on est déposé sur le quai, un peu trop tôt, après un voyage aux frontières du réel que l'on aurait aimé continuer
plus longtemps.. On aurait souhaité un arrêt du moteur….
Thierry ( passager numéro 21)
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Ultramarins sacre l'irruption du mystère dans la routine et l'ivresse de la dérive.

Une expérience foisonnante de frissons dans tous les sens du terme. J'ai adoré. On "s'enfonce" on "s'imagine" dans l'eau à côté du cargot sur lequel seule la commandante est restée après avoir autorisé son équipage à "plonger" ! Ensuite, quand tout devrait reprendre son cours, des choses étranges se déroulent sur le cargot... le cargot qui a du mal à reprendre sa vitesse de croisière... Sommes-nous dans la quatrième dimension ? Emotions assurées...
Lien : http://binchy.canalblog.com/..
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« Elle considère cette vingtaine d'hommes qui vont où bon leur semble, où ils peuvent, comme ils peuvent, parce qu'ils l'ont décidé, parce que tout à coup leur mission n'a plus eu d'importance, ni leur métier appris. Une idée a traversé leurs corps, ils ont eu envie de se mettre nus. Ils n'ont plus eu peur d'être surveillés, évalués, de produire un retard aux conséquences chiffrables. Elle voit ces hommes nus dans l'eau, parce qu'ils n'ont plus pensé à la sécurité ni aux limites. Ils sont comme des enfants heureux dans leur baquet, dans leur piscine, qui ne se posent pas la question de savoir nager ou pas. Elle regarde ces hommes risquer la noyade, parce que quelque chose en elle a dit d'accord. » (Ultramarins, p.42)
Professionnelle expérimentée, fille elle-même d'un capitaine de navire de légende, qui aura laissé l'empreinte de son talent dans le livre des grands maîtres de la marine marchande, la commandante d'un cargo dirige son grand porteur de containers d'une main toujours ferme et sûre, nourrie par sa maîtrise des sciences de la navigation autant que par son respect des calendriers et des contraintes commerciales, communiquant à son équipage son énergie et ses exigences de discipline. Un jour, pourtant, prise en défaut peut-être par la sympathie qu'elle éprouve pour certains d'entre eux, elle écoute leur demande, toute saugrenue semble-t-telle, et accepte de les laisser descendre du navire vers les flots pour une baignade impromptue en plein océan. Et de s'intriguer de son propre coup-de-tête, et d'observer de haut la joie de ces marins, redevenus des enfants, s'ébrouant au milieu des vagues, dans l'oubli des ordres et des gestes mécaniques du travail. Pourtant, bientôt, l'angoisse les gagne, comme si l'océan risquait de les avaler, et les voilà regagnant le navire. Et pourtant bientôt, remontés à bord, ils découvrent que descendus à vingt, ils sont revenus vingt-et-un, tandis que le navire peine à retrouver le bon rythme de marche, et qu'une épaisse brume, en dépit d'une météo annonçant un beau fixe sur la zone, envahit tout l'horizon…
Mariette Navarro sait merveilleusement évoquer l'étrange étrangeté, la survenue d'un grain de sable dans la machine bien huilée. Dramaturge contemporaine au talent désormais bien reconnu, elle nous ravit également par la qualité des dialogues entre ses marins, la gouaille et l'humour dont elle les alimente. Mais surtout, elle décrit avec finesse les mouvements de l'âme de la commandante et de son second, leurs doutes et leurs enthousiasmes, l'océan intérieur de leurs incertitudes ou de leur empathie, plus difficile à affronter souvent que l'horizon marin qui s'étale sous leurs yeux. Certaines des plus belles pages du roman sont ainsi celles où la commandante s'interroge sur la juste attitude à adopter à l'égard de ses subordonnées ou évoque son bras-le-corps, aussi physique que moral, avec le grand corps du navire, ou bien le passage où le second pèse chacun des mots d'une lettre à sa femme, évitant tous les termes qui pourraient l'angoisser ou la blesser. Un sens de la pesée du langage qu'on ne peut qu'admirer à l'oeuvre à travers tout le texte de Mariette Navarro, et qui nous laisse, arrivé finalement à bon port, aussi séduit par cette écriture que par la célébration du goût du risque, du choix des voies de l'aventure contre la grisaille habituelle des jours familiers. Bon, vous embarquez dans ce cargo avec sa commandante, vous êtes prêt, comme elle, en définitive si vulnérable sous sa carapace, à affronter le chant de sirène de Mariette Navarro ?
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Elle est Commandante d'un cargo impressionnant qui sillonne les mers avec son chargement. A la tête d'un équipage d'hommes, professionnalisme, rigueur et droiture sont ses meilleurs atouts. Pas de faille chez la Commandante. Elle ne peut pas se le permettre…

Ultramarins offre de belles pages très poétiques et nous emmène résolument ailleurs. Nous aussi, nous avons une traversée à faire en compagnie de ces marins. Les images, les bruits, les odeurs même sont très présentes dans les pages. Et nous n'oublierons sans doute pas de sitôt ce voyage.

Ultramarins de Mariette Navarro est un premier roman très réussi et une autrice à suivre avec beaucoup de curiosité!
Lien : https://toursetculture.com/2..
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J'ai beaucoup aimé ce livre.

On est tout de suite plongé dans le bain, à suivre ces marins, cette commandante, à écouter et ressentir le cargo.

C'est beau, c'est fort, c'est puissant, même si on ne comprend pas tout.

Merci à @1001chapitres pour votre commentaire qui m'a fait découvrir ce livre.
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Un livre que j'ai particulièrement apprécié. Une écriture magnifique, précise, subtile et onirique pour une histoire toute simple mais très originale. Un texte qui s'installe tranquillement, procurant dès les premières pages plaisir et étonnement, et qui accentue au fil de la lecture son emprise et son magnétisme. La quatrième de couverture présente suffisamment l'intrigue, en dire plus divulgâcherait l'histoire. Un petit livre à déguster, à relire, une pépite à partager.
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Coup de coeur littéraire de l'année 2021. C'est beau, profond et mystérieux comme un océan. Chaque phrase est ciselée comme un diamant. Langage à la fois direct et métaphorique, tout est réussi du début jusqu'à la fin. D'une poésie rare, laissez vous emporter par la vague !
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Un paquebot traverse l'océan chargé de marchandises. Rien de plus banal. le simple accord de sa commandante pour une pause baignade et voilà que la belle mécanique déraille. Après les instants d'enchantement dans l'immensité de l'océan, le navire semble prendre le pas sur son équipage. Mystère, malédiction, hallucination collective, faiblesse humaine ou encore simple parenthèse temporelle. L'autrice laisse planer le doute et c'est très bien.
Quand l'inattendu vient bouleverser les procédures pourtant bien éprouvées, il ouvre la place à la divagation.
Porté par une langue épurée et choisie, ce roman impressionne et charme autant par son histoire à l'allure d'un songe que par sa forme contemporaine et pourtant intemporelle. Ainsi l'autrice nous embarque avec subtilité dans un voyage inédit.
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