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Citations sur La Centaine d'amour (79)

Je t’aime parce que je t’aime et voilà tout
et de t’aimer j’en arrive à ne pas t’aimer
et de t’attendre alors que je ne t’attends plus
mon cœur peut en passer du froid à la brûlure.

Je ne t’aime que parce que c’est toi que j’aime,
et je te hais sans fin, te hais et te supplie,
et la mesure de mon amour voyageur
est de ne pas te voir, de t’aimer en aveugle.

Et si, lumière de janvier, tu consumais
ton rayon cruel, et mon cœur tout entier,
me dérobant la clef de la tranquillité?

En cette histoire je m’arrive qu’à mourir
et si je meurs d’amour, c’est parce que e t’aime,
parce qu’amour, je t’aime, et à feu et à sang.
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Parmi les étoiles admirées, mouillées
par des fleuves différents et par la rosée,
j'ai seulement choisi l'étoile que j'aimais
et depuis ce temps-là je dors avec la nuit.

Parmi les vagues, une vague, une autre vague,
vague de verte mer, branche verte, froid vert,
j'ai seulement choisi l'unique et seule vague
et c'est la vague indivisible de ton corps.

Vers moi toutes les gouttes, toutes les racines
et tous les fils de la lumière sont venus,
que ce soit aube ou crépuscule ils sont venus.

Je n'ai voulu que ta chevelure pour moi.
Et de toutes les offrandes de la patrie
je n'ai choisi que celle de ton coeur sauvage.
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Matin

J'ai faim de tes cheveux, de ta voix, de ta bouche,
sans manger je vais par les rues, et je me tais,
sans le soutien du pain, et dès l'aube hors de moi
je cherche dans le jour le bruit d'eau de tes pas.

Je suis affamé de ton rire de cascade,
et de tes mains couleur de grenier furieux,
oui, j'ai faim de la pâle pierre de tes ongles,
je veux manger ta peau comme une amande intacte,

et le rayon détruit au feu de ta beauté,
je veux manger le nez maître du fier visage,
Je veux manger l'ombre fugace de tes cils,

J'ai faim, je vais, je viens, flairant le crépuscule
et je te cherche, et je cherche ton cœur brûlant
comme un puma dans le désert de Quitratùe.
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Tu te rappelleras ce ravin capricieux,
c'est là que palpitaient les arômes grimpants,
de temps en temps passait un oiseau revêtu
de lenteur et de pluie : son costume d'hiver.

Tu te rappelleras les présents de la terre :
l'irascible parfum, avec la fange d'or,
les herbes du buisson et les folles racines,
sortilège d'épine et pareil à l'épée.

Tu te rappelleras le bouquet apporté
par toi, bouquet fait d'ombre et d'eau et de silence,
bouquet pareil à la pierre entourée d'écume.

Ce fut alors comme jamais, comme toujours :
nous partons tous les deux vers le lieu sans attente
pour y trouver tout ce qui est en train d'attendre.
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Femme totale, pomme de chair, feu de lune,
épais parfum d'algues, boue forgée de lumière,
quelle obscure clarté s'ouvre entre tes colonnes?
Et quelle antique nuit touche les sens de l'homme?
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J'ai cru mourir et j'ai senti le froid de près,
de ce que j'ai vécu je ne laissais que toi,
ta bouche était mon jour et la nuit de la terre
et ta peau le pays fondé par mes baisers.

Alors en cet instant s'achevèrent les livres,
l'amitié, les trésors accumulés sans trêve,
la maison transparente édifiée par nous deux :
tout cessa d'exister, tout excepté tes yeux.

Car l'amour, alors que la vie nous persécute,
n'est qu'une haute vague entre toutes les vagues,
mais hélas quand la mort vient frapper à la porte

il n'est que ton regard pour s'opposer au vide,
en face du non-être il n'est que ta clarté :
il n'est que ton amour pour refermer la nuit.

NUIT
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"Sache que je ne t'aime pas et que je t'aime
puisque est double là façon d'être de la vie,
puisque la parole est une aile du silence,
et qu'il est dans le feu une moitié de froid.

Moi je t'aime afin de commencer à t'aimer,
afin de pouvoir recommencer l'infini
et pour que jamais je ne cesse de t'aimer:
c'est pour cela que je ne t'aime pas encore.

Je t'aime et je ne t'aime pas, c'est comme si
j'avais entre mes deux mains les clés du bonheur
et un infortuné, un incertain destin.

Mon amour a deux existences pour t'aimer
Pour cela je t'aime quand je ne t'aime pas
et c'est pour cela que je t'aime quand je t'aime."
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Parmi les étoiles admirées, mouillées
Par des fleuves différents et par la rosée,
J'ai seulement choisi l'étoile que j'aimais
et depuis ce temps-là je dors avec la nuit.

Parmi les vagues, une vague, une autre vague,
vague de verte mer, branche verte, froid vert,
j'ai seulement choisi l'unique et seule vague
et c'est la vague indivisible de ton corps.

Vers moi toutes les gouttes toutes les racines
et tous les fils de la lumière sont venus.

Je n'ai voulu que ta chevelure pour moi.
Et de toutes les offrandes de la patrie
Je n'ai choisi que celle de ton cœur sage.
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Mon amour, avant de t’aimer je n’avais rien :
j’hésitais à travers les choses et les rues :
rien ne parlait pour moi et rien n’avait de nom :
le monde appartenait à l’attente de l’air.

Je connus alors les salons couleur de cendre,
je connus des tunnels habités par la lune,
et les hangars cruels où l’on prenait congé,
et sur le sable l’insistance des questions.

Tout n’était plus que vide, et que mort et silence,
chute dans l’abandon et tout était déchu,
inaliénablement tout était aliéné,

tout appartenait aux autres et à personne,
jusqu’à ce que ta beauté et ta pauvreté
me donnent cet automne empli de leurs cadeaux.

MATIN 25
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Toi ma laide, tu es une châtaigne hirsute,
toi ma belle, tu es belle comme le vent,
ma laide, de ta bouche on peut en faire deux,
ma belle, tes baisers sont des pastèques fraîches.

Ma laide, tes deux seins, où les as-tu cachés ?
Ils sont petits, petits, c’est deux coupes de blé,
quand j’aimerais voir deux lunes sur ta poitrine :
les tours géantes de ta souveraineté.

Laide, en sa boutique la mer n’a pas tes ongles,
belle, fleur après fleur, étoile par étoile,
vague par vague, amour, moi j’ai compté ton corps :

ma laide, je t’aime pour ta ceinture d’or,
ma belle, je t’aime pour la ride à ton front,
mon amour, j’aime en toi le clair avec l’obscur.
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