Retour sur Babelio. Il est temps de rattraper mon retard pour remonter dans les classements. Tout va bien, la journée est belle (du moins dans ma chambre), ça va être le réveillon, et puis d'un coup... je vois marqué "post-apocalyptique" dans les étiquettes en GROS. Et là je me dis que les choses sont en train de déraper.
Parce que pour certains, tous les machins de science-fiction ado/YA, c'est de la dystopie ou du post-apo. Merci, Veronica ! En même temps, c'est vrai que ce bouquin ne risque pas non plus d'améliorer l'image d'une science-fiction jeunesse qui tienne : on est dans ce qu'on pourrait appeler de la soft-SF, voire même du planet fantasy, étant donné qu'il n'y a quasiment pas un semblant d'explication scientifique pour absolument tout ce qui arrive. Mais si je suis sûr d'un machin, c'est que ce n'est pas du post-apo. Enfin... À bien y réfléchir, on y retrouve quand même certains traits... La planète Nouveau Monde est vaste et peu explorée par les humains, ce qui inflige aux personnages certaines contraintes de ce sous-genre. On sait également que Vieux Monde (comprenez : la Terre) est en proie à des guerres violentes, ce qui pousse les humains à s'exiler là-bas. Bon, alors, pourquoi ce n'en serait pas, du coup ? Parce que la Terre, aux dernières nouvelles, n'a pas été détruite, et que Nouveau Monde n'a jamais pu s'établir comme une civilisation à part entière qui aurait ensuite été détruite. Même si c'est vrai qu'il y a eu des guerres.
Dans le reste des étiquettes, il y a aussi "dystopie". Ça, encore, je peux comprendre. En effet, le village d'où vient Todd ne possède plus de femmes et un groupe d'hommes a pris le pouvoir. Il est également impossible de pouvoir cacher quelque chose, les pensées étant entendues, et seul le groupe autour du maire Prentiss peut contrôler ses pensées. C'est une société brutale et sans avenir, mais pour autant, est-ce que c'est complètement dystopique ? Pas tout à fait, pour la bonne raison que même si cette société use du Bruit, c'est-à-dire le fait d'entendre les pensées des autres, de manière contre-utopique, le Bruit n'est pas son invention : il est présent PARTOUT sur Nouveau Monde. Et partout sur Nouveau Monde, il n'y a que des personnes qui sont insoumises à Prentiss. Cela dit, comme vous allez le voir, la donne risque de changer...
Passé le traditionnel coup de gueule au niveau des sous-genres, on en vient à la critique, la vraie. Ça risque d'être un peu laborieux. À vrai dire, je ne m'attendais même pas à ce que ce soit de la SF quand j'ai ouvert ce livre. Je savais juste que vu la couverture, c'était... un peu spécial.
Le style, déjà, est singulier et peut dérouter certains. Pour la raison pure et simple que tout le texte du roman n'est que le Bruit de Todd. Cela dit, il y a pas mal de moments où il ne s'agit finalement que d'une voix à la première personne qui nous explique les situations. C'est quand même osé, comme l'avaient fait remarquer les critiques, et ça marche plutôt pas mal. Et puis ça donne pas mal d'authenticité.
Todd, donc, quitte Prentissville pour une raison que j'avoue ne pas avoir totalement comprise, et le voilà qui se rend compte à quel point Prentiss est un pourri. Il faut faire quelque chose, et ce quelque chose, c'est arriver à temps à Heaven, la plus grande ville jamais implantée sur Nouveau Monde, où là on pourra faire quelque chose. le voyage est long et riche en émotions et en péripéties, que du bon, quoi. Après, c'est vrai que certains machins un peu redondants dans sa tête peuvent énerver, et puis on a du mal à s'accrocher au niveau de certains personnages secondaires. Mais c'est vraiment pas grand-chose. le final... réussi, comme toujours, comme
Patrick Ness sait les faire, c'est à dire cru et sans temps mort, et on achève le livre sur un PURAIN de cliffhanger. Pour conclure, donc, c'est un bon bouquin, qui sera peut-être un peu exigeant pour certains ados, mais au final foutrement bien fait. On peut dire que c'est une bonne entrée en matière pour la trilogie.