La destinée de Vidocq, c'est un peu notre "rêve américain" à nous les français.
C'est le miroir à deux faces, celles du bien et du mal, celles de la déchéance et de l'insolente réussite.
Et, l'homme a fait plus que de faire entrer son personnage dans l'Histoire, il s'en est drapée et se l'ait appropriée en la forgeant à la force de son caractère.
En 1967, il se rappela à notre bon souvenir dans une superbe série télé de l'ORTF.
Puis en 1971, il y revint sous les traits de Claude Brasseur pour de nouvelles aventures ...
Dans la bibliographie de Vidocq, un livre se détache, un roman feuilleton écrit par Georges Neveux, le créateur de la série télévisée.
"Les nouvelles aventures de Vidocq" est paru, en 1973, à la prestigieuse collection "Nrf" de chez Gallimard.
L'ouvrage reprend cinq des six nouvelles aventures de la première saison :
"la caisse de fer", "les trois crimes de Vidocq", "les chevaliers de la nuit", "les chauffeurs du nord" et "les banquiers du crime".
Georges Neveux, l'auteur du livre, est un dramaturge, dialoguiste et scénariste français.
Il raconte là des histoires et ne garantit pas l'exactitude de ces aventures mais, affirme-t-il, "l'Histoire avec majuscule ne cesse d'y être présente. On ne peut vraiment créer qu'en trouvant la vraisemblance de l'imaginaire. La toile de fond est exacte par rapport au temps et aux êtres".
L'écriture est élégante, pétillante et vivante.
Le récit est captivant et rapide.
Il a pour meilleurs alliés, dans l'esprit du lecteur, le sourire espiègle de Claude Brasseur et le charme troublant de Danièle Lebrun.
Car la partie se joue entre Vidocq et la baronne de Saint-Gely.
Et le policier, abandonnant parfois toute forfanterie, y dévoile quelques faiblesses ...
Le lecteur fait aussi plus ample connaissance avec la bande de la Sûreté : Louis Desfossés, Riquetti alias Mr le Marquis de Modène, Louis Marcasson surnommé l'Acrobate, Guiseppe Mosco dit l'Alchimiste, Falampier le Docteur, le faux aveugle Soufflart, Ploche ...
Ainsi qu'avec Flambard, le pathétique adjoint, maladroit mais trop honnête ...
La lecture de ce livre est un véritable plaisir.
Il y a du Dumas, du Eugène Sue entre chacune de ses lignes.
Si la reine avait imprudemment confié ses ferrets, l'impératrice a, elle, négligemment égaré son collier de diamants roses.
Et les chevaliers de la nuit, les chauffeurs du nord ne sont pas totalement inconnus aux amateurs de vieux feuilletons ...
D'ailleurs Georges Neveux ne prétendait-il pas avoir trouvé le sujet de sa série inscrit au huitième étage en lettres lumineuses sur la porte de l'ascenceur qui le menait à la direction de l'ORTF.
Alors qu'au cinquième, il avait entrevu Dumas, et au sixième Eugène Sue ...
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- Vous connaissez ce Monsieur de Saint-Firmin ?
- Bien sûr ... Depuis un mois, on ne voit que lui partout ... D'ailleurs, j'ai pris mes renseignements. Son vrai nom serait Firmini. C'est un agent secret du pape ...
- Pardon ! Du tzar Alexandre ! Son vrai nom, c'est Firminoff.
- Firmini ... Firminoff ... Enfin ! un vrai parisien ...
Nous sommes à l'intérieur d'une péniche ...
Vidocq est attaché à un madrier.
Il est allongé tou seul.
Il a toujours ses menottes.
Une lanterne se balance doucement au-dessus de lui.
La baronne vient d'entrer ...
Othello, 1950, par Georges Neveux.