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sur 183 notes
L'accord de paix signé en 1998, mettant fin à trente années de guerre en Irlande du Nord, n'a pas effacé toutes les cicatrices. La haine reste vive entre Loyalistes anglais d'un côté , et indépendantistes de l'autre.

Gerry Fegan, un ancien activiste de l'IRA, sort de prison après douze ans d'incarcération. Même s'il a renoncé à toute forme d'engagement, il ne parvient pas à retrouver une vie normale. Considéré comme un héros dans le quartier catholique de Falls Road, mais devenu dépressif et alcoolique, il est hanté par douze fantômes: une femme et son bébé tués dans l'explosion d'une bombe qu'il avait placé; un soldat anglais; des miliciens loyalistes… Ces "suiveurs" comme il les appelle et qu'il est évidemment seul à voir, ne le lâchent pas, lui parlent et demandent la rançon du sang. Pour qu'ils le laissent en paix, il décide d'éliminer ceux qui lui avaient ordonné de tuer. Gerry Fegan se retrouve donc contre ses anciens chefs, activistes devenus politiciens, profiteurs en tout genre , "balances" et manipulateurs.

Le romancier Stuart Neville, s'attache à cet homme rongé par la culpabilité et nous entraîne dans cette poursuite impitoyable, où les vengeances ne laissent place à aucune pitié. Une femme sera-t-elle la rédemption de Gerry? On le saura en lisant ce thriller haletant, où les fresques peintes, les slogans, les barbelés et les plaques commémoratives du quartier de Falls Road témoignent encore d'un passé ineffable.
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Gerry Fegan est un membre de l'IRA. Aujourd'hui inactif, il a pourtant été l'un de ses efficaces sbires, n'hésitant pas à abattre et à tuer impunément. Après 12 ans de prison et malgré le prestige qu'il garde encore auprès de son entourage, notre homme est pourtant devenu dépressif et alcoolique. C'est que, depuis quelque temps, des fantômes du passé viennent le hanter. Littéralement. 12 Suiveurs, comme il les appelle, qu'il est seul à voir et qui ne se lassent pas de l'accompagner et de hurler leur souffrance dans sa tête. 12 hommes et femmes qu'il a tués et qui réclament vengeance. Tourmenté par ses âmes de l'au-delà, Gerry tente de leur échapper en éliminant les commanditaires de ces meurtres. Il se retourne alors contre son propre camp, constitué de profiteurs, de voyous bien peu respectables.

Nous sommes donc en Irlande, après l'accord de paix signé en 1998. Une paix encore fragile qui peut exploser à la moindre anicroche. Aussi quand Mc Kenna, nouvellement élu au parlement, et Caffola sont retrouvés assassinés, certains pontes s'agitent tandis que d'autres profitent pleinement et hypocritement de la situation.
Gerry, de héros, passe rapidement au statut de l'homme à abattre. Mais la peur qu'il distille chez ses interlocuteurs est encore bien présente.Son retournement de veste, sa façon de parler à des ombres invisibles le font passer pour un fou qui ne craint plus rien, même la mort.
Homme tourmenté par son passé, c'est pourtant un personnage attachant qui espère avoir une vie normale. Un vie sans avoir à tuer. Une vie à aimer peut-être. Son attirance pour la belle Marie Mc Kenna, nièce de celui qu'il vient d'éliminer, le perturbe et lui fait voir que les choses parfois peuvent être douces. Rejetée par sa famille pour avoir épousé un policier catholique, Marie se sent des accointances avec cet homme discret et silencieux qui fuit la foule et tout contact humain. 2 exclus qui tenteront de se trouver mais devront affronter le secret de l'autre. Difficile de faire table rase du passé...

Les fantômes de Belfast s'avère un bon thriller qui, tout en jonglant avec une légère part de fantastique, aborde aussi un pan historique de l'Irlande. Si la paix en Irlande et ses différents enjeux politiques ne sont pas ici le sujet principal, la toile de fond est suffisamment intéressante pour donner du contenu à une intrigue qui tourne pourtant autour de la "simple" culpabilité d'un homme.
De chapitre en chapitre, la tension monte, le décompte des morts et des suiveurs se fait, se dirigeant vers un final plus apaisé qui pourtant ne sera pas. le final sera sanglant et vengeur, la mort aura encore raison. Tueurs et victimes se croisent, se mélangent, inversent aussi les rôles parfois. Seule la présence de Marie et sa petite fille Ellen apporte douceur et lumière dans ce monde où la mort est omniprésente et où chacun tente de tirer la couverture à soi. Les activistes de l'IRA ne sont pas épargnés. Manipulateurs, pleutres, profiteurs, ils magouillent autant qu'ils peuvent pour maintenir leur pouvoir et leur empire financier. Profitant de la naïveté de gamins, comme Fegan, ils mettent en place leur petit système où le moindre grain de sable est éliminé.

Roman noir par excellence, Les fantômes de Belfast signe les débuts d'un bon auteur très prometteur. S'interrogeant sur la place de ces hommes du passé qui eurent un rôle primordial dans la constitution de l'état irlandais, Neville parle de la difficulté de parvenir à la paix. le passé et les morts demeurent et il est bien difficile de fonder une république sur un socle mortifère. Suffit-il de tout reprendre de zéro et d'absoudre les erreurs passées ? La réponse ne va pas de soi et d'autres conflits l'ont bien prouvés, hélas...
En attendant, je vous conseille ce polar qui mélange action et émotion, une histoire qu'on peine à lâcher !
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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J'ai adoré ce polar que j'ai lu presque d' un trait et que J'ai eu du mal à quitter. Je ne vais pas raconter résumé l'histoire, vous êtes nombreux à l'avoir fait. Outre le contexte historique tourmenté et cruel de l'Irlande qui sert de toile de fond à ce roman, J'ai apprécié la façon Start Neville aborde le sujet de la culpabilité en cernant son héros de fantômes prêts à le guider vers la voie de la rédemption. Ferry Tengan est un tueur, certe, mais sa quete d'amour et ses remords le rendent attachant.
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Le conflit en Irlande du Nord a pris officiellement fin à la signature de l'accord du Vendredi Saint en 1998, après près de quarante ans de troubles ayant coûté la vie à plus de 3000 personnes. Cependant, cet accord sur le papier n'a pas totalement clos des décennies de violences, de terrorisme et de haine. Difficile pour tout une génération de se relever d'un certain mode de vie, d'habitudes bien ancrées, de suspicion et de vengeance…
C'est durant cette période un peu bancale que prend place le roman de Stuart Neville. Gerry Fegan est un ancien de l'IRA, entraîné à combattre, à obéir, à persécuter et à tuer si il faut. Il peine à trouver sa place dans ce nouvel échiquier, où les manoeuvres politiques ont remplacé les bombes, d'autant qu'il est hanté par douze fantômes, douze personnes qu'il a tuées sur ordre. Sa quête, jusqu'alors idéologique, deviendra personnelle pour se libérer de ces spectres.
Profondément ancré dans une période historique, « Les Fantômes de Belfast » nécessite de la part du lecteur un minimum de références, sous peine de se perdre dans les motivations et les bords de chacun des protagonistes. Mais cela s'arrête là, car Stuart Neville prend garde à éviter de prendre partie. Unionistes ou Nationalistes, Catholiques ou Protestants, dissidents, militaires, policiers ou terroristes, tous sont logés à la même enseigne : évoluer pour s'intégrer à de nouvelles règles politiques, pardonner et se faire pardonner leurs exactions et enterrer leurs démons.
Ce livre est avant tout un roman sur la culpabilité et la difficulté, pour les bras armés, de trouver leur place dans un monde « en paix ». Coincés entre les pressions familiales, la religion, les différentes rancunes et obédiences, ces jeunes et moins jeunes adultes devront trouver de nouvelles voies.
Stuart Neville laisse la part du lion aux dialogues, permettant aux lecteurs de coller au plus près des personnages, dans leurs doutes et leurs choix. C'est cruel et triste et on peine à trouver ici une lumière d'optimisme.
C'est aussi un rappel clair que, malheureusement tous les conflits ne s'arrêtent pas aux accords de paix et que les dommages collatéraux sont souvent immenses, même des années après la fin officielle de troubles.
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Beaucoup de récompenses promettaient une bonne découverte. Bof, déception, rien d'exceptionnel. de plus deux petites phrases à cinq page de la fin peuvent gâcher la fin d'un livre.
" Il est où le bébé ? "
...
" la dame qui se cache. Où est son bébé maintenant ? "

Ceux qui l'ont lu pourront me dire ce qu'ils en pensent !!!

Cela lui a fait perdre une étoile !!!
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Les murs de la paix qui sillonnent les quartiers de Belfast sont devenus de hauts lieux touristiques et les fresques qui les habillent, rappellent encore les années de guerre civile qui ont fait rage durant tant d'années dans les rues de cette cité.

Depuis la signature de l'accord de paix ratifié en 1998, les prisonniers politiques et autres leaders de l'IRA se sont convertis à la politique et ont pris en main les rênes de la ville. Dans ce contexte, les hommes des basses-oeuvres, ex tueurs en tout genre sont devenus des outils inutiles. Certains d'entre eux ont tout simplement pris le chemin de la délinquance, tandis que d'autres sont entretenus par la municipalité par le biais d'emplois fictifs en gage de leurs "bons et loyaux services". Gerry Fegan fait partie de la seconde catégorie. Après des années de prison, il promène son mal de vivre et sa dépression de pubs en pubs en tentant noyer sa peine dans le whisky et la bière. Il souhaite se libérer de la horde de douze fantômes qui le hantent continuellement. Ces spectres sont les victimes des différents attentats qu'il a commis pour le compte de commanditaires devenus des personnages publics de la nouvelle Irlande. A leurs tours les fantômes deviennent les commanditaires et Gerry Fegan va devoir remettre l'ouvrage sur le métier afin de satisfaire cette soif de vengeance provenant de l'au-delà. Dès lors, Gerry Fegan, aussi fou que dangereux, devient l'homme à abattre. L'heure de régler tous les comptes a sonné et l'addition sera sanglante.

Le talent de Stuart Neville, c'est d'avoir su intégrer une part de fantastique dans un thriller extrêmement sombre, sans que cela ne dénature le récit, bien au contraire. L'auteur s'attache à décortiquer les enjeux d'une paix fragile financée par la Grande-Bretagne à coups de subventions dont nombres de politiciens véreux détournent une partie des fonds pour leur seul profit. On y découvre qu'après les convictions identitaires et religieuses des uns et des autres c'est désormais le pouvoir financier et économique qui dicte sa loi. Et puis il y a cette éternelle question de la rédemption qui reste l'enjeu majeur d'un livre fort bien écrit.

Stuart Neville nous décrit donc une Irlande en pleine expansion que l'on surnommait le « Tigre Celtique », une image désormais écornée par la crise économique qui a balayé le pays. Effondrement du marché immobilier, délocalisations, chômage, souhaitons que ce magnifique pays ne retourne pas à ses vieux démon et que les rues de Belfast ne perdent pas à nouveau leurs noms comme au temps où les habitants descellaient les plaques afin de perdre les soldats qui sillonnaient les quartiers catholiques comme l'évoquait le groupe U2 dans une célèbre chanson.
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La guerre est terminée en Irlande du Nord, un nouvel équilibre tente de s'installer. Après une dizaine d'années de détention, Gerry Fegan sort de prison. Rongé par la culpabilité, il est hanté par les fantômes des victimes de son dernier attentat, ils les appellent "les suiveurs". Peu à peu "les suiveurs" deviennent si réels que Fegan ne voit d'autre solution que de les venger en tuant ses anciens acolytes qui ont orchestré l'attentat et il espère ainsi trouver la rédemption. Mais avec la fin de la guerre, certains de ses anciens "partenaires" se sont reconvertis en politiciens en quête de respectabilité et d'autres sont devenus des gangsters plutôt prospères. Alors, la vengeance de Fegan va déranger beaucoup de monde et mettre en péril le fragile processus de paix. Il va devenir l'homme à abattre. Stuart Neville nous entraîne dans l'après-guerre civile nord-irlandaise, il nous dévoile ses enjeux, sa violence omniprésente et ses anciens militants toujours dévoués à leur cause qui peinent à trouver leur place dans cette nouvelle donne. Il porte un regard sans concession sur cette Irlande qui tente de se reconstruire mais dont les bases sont si fragiles qu'elles risquent de s'effondrer à la moindre tension. Un roman haletant, qui nous happe dès les premières pages. le rythme est rapide, la violence et la tension présentes à chaque page, c'est terriblement efficace. Gros coup de coeur. Un auteur à suivre.
Lien : http://leschroniquesdu911.bl..
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Bon fond historique mais le roman tourne vite à la tuerie, règlement de compte façon western.
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L'accord du « Vendredi saint » sur la paix en Irlande du Nord (1998) est signé depuis de nombreuses années.
Les jeunes "révolutionnaires" se sont rangés et occupent désormais des fonctions diverses et variées, licites ou un peu moins...
Gerry Fegan -lui- n'est plus qu'un mort-vivant, hanté par des fantômes.
Le fantôme des 12 hommes, femme et enfant qu'il a tués.
Rien ne parvient à les chasser, pas même l'alcool à profusion .
Alors, Fegan reprends les armes pour tenter de "réparer", un rachat inespéré.

Roman intelligent qui mêle suspense haletant avec L Histoire contemporaine de l'Irlande.
Violence, hypocrisie, petites combines politiques et cynisme à tous les étages.
L'auteur n'épargne personne (pas même le rôle de l'Eglise).
Comment survit-on quand L Histoire vous absout de dizaines de crimes ?
Un superbe moment de lecture !
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Pour ceux, dont je fais partie, qui ont connu et aimé le Belfast des "évenements", le courage de ses irlandais qui se battaient contre la peride Albion et défendaient leurs traditions et leur pays, ce livre est une "claque". Il remet en cause un certain nombre de "vérités" et confirme l'absence de manichéisme. le personnage principal est à la fois attachant et terrifiant ppur ce qu'il a été et est encore capable de faire.
A lire par tous ceux qui, un jour ou l'autre de leur jeunesse, ont cru qu'on pouvait résoudre un conflit politico-social par la violence et le terrorisme.
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