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sur 183 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je découvre Stuart Neville et je ne suis absolument pas déçue. le titre, Les fantômes de Belfast, est très révélateur. Un ancien homme de main de l'IRA qui sort de prison, vit avec les fantômes des gens qu'il a éliminés lors de sa vie active au sein de l'IRA, lors des Troubles.
En 1998, il n'y a plus ou moins de ces guerres fratricides, sanglantes, imprévues comme dans les années précédentes. Plusieurs gros bonnets de l'IRA se sont convertis en politiciens respectables (Vraiment?) ou en éminences grises de l'ombre. Il est aussi compliqué de s'y retrouver entre RUC, PSNI, et autre forces de police ou milices en Irlande à cette époque. Sans parler des espions britanniques, des irlandais en Écosse, des orangistes, des loyalistes, des républicains...ouf ! Réalisons qu'au delà de ces guerres, il y a des humains qui regrettent; d'autres qui conservent leur côté fanatique. Il y a aussi ceux qui se servent de la cause pour continuer à asseoir leur pouvoir, leur emprise sur les petits soldats civils ou sur ceux qui doivent les représenter au parlement. Parlons aussi de ceux qui utilisent leur notoriété pour s'enrichir sur le dos des autres, dans des affaires malpropres sinon mafieuses. La cupidité faite homme. Et malheureusement, les actes de chacun ont des répercussions sur toutes les familles, les clans, la vie de ceux qui les entourent. Les fantômes de Belfast pour certains sont bien réels mais pour d'autres, ce ne sont que des dommages collatéraux.
Mais ici, notre homme, Gerry Fegan, dépressif, alcoolique, hanté, mènera une intense et difficile rédemption vengeresse tout en vivant une espèce d'histoire d'amour impossible.
C'est bien écrit, rien d'inutile mais tout est là pour ne pas perdre le lecteur dans les méandres de ces époques troubles de l'Irlande. C'est sombre, très sombre et on se demande s'il peut exister la lumière.
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Nouvelle incursion dans une partie de l'oeuvre de Stuart Neville, auteur irlandais que j'ai découvert il y a quelques mois à peine…
Cette fois-ci, il s'agit du premier tome de ce que certains appellent « la trilogie de Belfast » et qui compte quatre tomes à ce jour….
Le moins que l'on puisse dire c'est que cette lecture ne peut pas laisser indifférent(e)
Nous allons suivre de très près Gerry Fegan… Alcoolique, ancien repris de justice, il est en réalité un ancien tueur de l'IRA…Depuis les accords signés qui ont permis à la paix de s'installer en Irlande du Nord, il traîne son désoeuvrement à Belfast…
Hanté par les fantômes de ses anciennes victimes, Gerry Fegan ferait n'importe quoi pour que ses visions cessent… Et ses fantômes lui intiment d'accomplir d'autres meurtres de manière de plus en plus pressante… les victimes désignées par ses fantômes ne sont pas des inconnues pour Gerry et elles ont toujours évolués dans les mêmes cercles troubles … va-t-il céder aux injonctions de ses fantômes pour trouver la paix ?
C'est cet homme hanté, habité par les remords et vraiment dangereux qui est donc au centre de cette histoire noire, très noire… Car même si on ne peut s'empêcher de le trouver attachant, il ne faut pas oublier que Gerry est un redoutable tueur….un peu schizophrène d'ailleurs ce tueur…
L'ambiance sombre, est fort bien restituée par l'auteur, Stuart Neville, et j'avoue que je suis assez pressée de découvrir la suite de cette histoire avec « Collusion »qui se trouve, quelle chance, déjà dans ma Pal…



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Cela commence au comptoir d'un pub de Belfast, Gerry Fegan enchaîne les verres, whisky et Guinness. C'est une gueule-cassée. Ex-tueur de l'IRA, douze années passées en prison, dépressif, alcoolique...un homme brisé. Un homme hanté.
Car depuis sa libération Gerry est prisonnier, il survit accompagné par les ombres de ses victimes, douze fantômes, autant d'apôtres. Imagination, culpabilité... Fegan décide de s'en libérer en exécutant un à un les commanditaires de ces assassinats. Mais dans l'Irlande contemporaine, les anciens activistes sont des hommes politiques en vue. le tueur devient un chien enragé qu'il faut faire disparaître...la chasse est ouverte.

L'Irlande abrite depuis quelques années de nombreux très bons auteurs de romans noirs dont la liste ne cesse de croître. Nouvel arrivant dans le monde de la littérature, Stuart Neville a-t-il tout pour ajouter son nom à la liste ? La réponse est assurément oui. Si son premier roman, Les Fantômes de Belfast, n'est pas parfait, il n'en demeure pas moins admirable par son décryptage fin de la société irlandaise et par son intrigue très maîtrisée. le suspense va crescendo jusqu'à un final grandiose. Neville est donc un auteur à suivre !
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Gerry Fegan est un homme qui boit beaucoup. Durant la guerre d'Irlande du Nord, alors qu'il n'avait pas vingt ans, il effectuait les basses besognes pour ceux qui ne voulaient pas se salir les mains . Depuis les accords de 1998 qui ont mis fin à cette guerre sanglante, il n'a plus de travail. Il passe ses soirées au pub, hanté par douze fantômes de personnes qu'il a assassinées et qui lui demandent de mettre fin à la vie des commanditaires de ces meurtres , commanditaires parfois devenus des politiciens importants.
Ne supportant plus les hurlements de ces ombres qui le suivent, il va essayer de se racheter.

Au départ, j'ai eu un peu de mal à entrer dans ce livre, et j'avais un peu peur qu'il soit un peu répétitif, mais pas du tout. Il m'a permis de découvrir la vie bien compliquée de gens pendant cette guerre d'Irlande du Nord qui a duré très longtemps et qui a pris leur jeunesse et une bonne partie de leur vie d'adulte.
Je ne regrette pas d'être allée jusqu'au bout de ce livre .
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Gerry Fegan est un ancien exécuteur des basses oeuvres de l'IRA, et il a sur les mains le sang de douze victimes. Sorti de prison, ayant désormais purgé sa peine, il est devenu une sorte de héros républicain intouchable aux yeux des siens car il a « payé pour la cause », sans avoir balancé ses commanditaires. Mais l'époque a changé. Après l'accord de paix signé en avril 1998, l'IRA a déposé les armes et se drape dans sa respectabilité toute neuve, la politique a désormais pris le dessus sur le conflit armé aveugle.

Fegan aimerait donc se faire oublier et n'aspire d'ailleurs qu'à une petite vie bien tranquille, mais il a un problème. Rongé de culpabilité, il est littéralement hanté par les fantômes de ses douze victimes, les « suiveurs », qui jour et nuit ne cessent de le harceler, tant que chacun d'entre eux n'aura obtenu vengeance et réparation. Comprenant qu'il n'existe qu'un seul moyen d'échapper aux suiveurs, Fegan se range du côté de ses anciennes victimes et décide de reprendre du service. le compte à rebours macabre peut commencer.

Stuart Neville signe un magnifique et étonnant premier roman, mélange de polar désenchanté et de thriller politique débridé, rehaussé d'une petite pointe de fantastique. Attention, en aucun cas Neville ne verse dans la facilité du surnaturel : seul Fegan perçoit ses suiveurs, qui sont le fruit de son imagination et de sa culpabilité. Les amis de Fegan l'entendent parfois évoquer ses fantômes, mais ils n'y verront tout au plus que le résultat d'un esprit dérangé et embrouillé par l'alcool.

Dans la narration très visuelle de Neville, les fantômes, même s'ils restent silencieux, sont pourtant bien présents et presque palpables. Si un film devait être réalisé à partir du roman, nul doute que les douze suiveurs seraient interprétés par des acteurs, communiquant par gestes avec Fegan pour lui donner la marche à suivre et lui révéler ses prochaines cibles. Les douze fantômes de Belfast utilisent Fegan pour se venger et interagir avec le monde des vivants, à la manière des morts de « Sixième sens » qui apparaissent au jeune Cole dans le film de Shyamalan. le fantastique s'arrête là, les deux interprétations restent possibles, et le résultat est assez terrifiant.

Les ingrédients du polar sont parmi les plus efficaces qui soient : un tueur repenti dont on épouse sans y prendre garde la cause (même s'il reste toujours un tueur !), un agent anglais infiltré, un flic ripoux, des politiciens véreux de la pire espèce, un chef clandestin de la lutte armée irlandaise qui sème la terreur sur ses troupes tel le parrain de la mafia, sans oublier la jolie fille de service, laissée pour compte et rejetée de sa famille pour avoir trahi en épousant un flic anglais. Marie fera assez vite cause commune avec Gerry, qui fait de même en lui proposant sa protection (et on le comprend !).

Impossible ensuite de lâcher ce roman, le scénario implacable nous mène à vive allure vers le règlement de compte final, au cours duquel il restera malgré tout assez de survivants pour nous faire espérer une suite à ce thriller haletant, décidément pas comme les autres !
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"Tu t'es servi de nous. Tu nous racontais qu'on n'avait aucun avenir, qu'on devait se battre pour gagner une vie meilleure. Tu nous fourrais les armes entre les mains et tu nous envoyais à ta place."

Gerry Fegan vit avec ses fantômes. Hanté par son passé.

Gerry était l'exécutant des basses oeuvres, le tueur à gages de l'IRA, l'Armée Républicaine Irlandaise.
En anglais : Irish Republican Army, en irlandais : Óglaigh na hÉireann.
C'était il y a une vingtaine d'années.
Le sale boulot, c'était lui. Il avait dix-huit ans, à peine.
Déposer une bombe, achever un blessé, abréger les souffrances d'un prisonnier torturé.
C'était lui.
Gerry le bourreau.

Il était aux ordres d'une nébuleuse hiérarchie.
Celle de l'IRA.
L'IRA c'était une armée comme toutes les armées.
Avec ses grands chefs, ses sous-chefs et ses petits soldats envoyés au front.
Les gants blancs et les mains sales.

Gerry sort de prison. Il a payé.
Dehors, à sa libération, douze fantômes l'attendent.
Douze, comme les douzes Apôtres.
Les douzes personnes qu'il a assassinées.
L'alcool ne pourra rien y faire. Ils sont bel et bien là à le poursuivre, nuit et jour. Et ils demandent vengeance.
Ils les appellent ses "suiveurs".
" Ces ombres, elles lui étaient apparues pendant les dernières semaines de son séjour à la prison de Maze, il y avait un peu plus de sept ans. On venait de lui communiquer sa date de sortie et, ce jour-là, il avait la bouche sèche en ouvrant l'enveloppe cachetée qui contenait l'imprimé. A l'extérieur, les politiciens luttaient pour obtenir la libération de centaines d'hommes et de femmes comme lui qu'ils appelaient ''prisonniers politiques''."

Gerry a perdu la boule.
Gerry la victime.
Il parle à ses fantômes qui lui demandent d'exécuter les commanditaires de ses meurtres.
Et il va leur obéir.
Les vrais coupables doivent payer : les grands chefs et les sous-chefs, tous !
Alors Gerry va commencer sa chasse à l'homme.

Certains sont maintenant au sommet.
Des politiques respectables.
Costume-cravate, belles voitures et belles nanas importées des pays de l'est. Argent louche.
En façade, les beaux discours indépendantistes sous la bannière irlandaise.
Le processus de paix est en marche en Irlande du Nord.
Alors que vont devenir tous ces tueurs, ces soldats de la "bonne" cause ?
Certains qui s'avèrent à présent gênants seront tout simplement liquidés ou explicitement sommés de disparaître.
D'autres déposeront les armes et se reconvertiront dans la noble politique ou dans un honorable commerce ou...dans la mafia.
Beaucoup ne s'en remettront pas : alcool, drogue, suicide, dépression.
"La lutte pour la réunification avait perdu son sens, le Nord incarnant maintenant le parent pauvre, les enfants bâtards qu'on avait pas le coeur de renvoyer. Mais l'autre Irlande ne voulait plus d'eux."

Gerry va mettre son grain de sel, son poing sur la table, arme au poing dans cette "nouvelle Irlande" et raviver les plaies encore entrouvertes.
A vif !
Les anciennes haines, les batailles de rues dans le quartier de Falls Road, le "bloody sunday" les attentats, les meurtres de sang froid, les braquages, les prises d'otages, les tortures, les trahisons et les agents doubles, les obscures tractations politiques en coulisse.
Neville porte un regard implacable sur l'IRA qui va faire grincer bien des dents dans les chaumières irlandaises.

Gerry veut s'en sortir.
D'abord arrêter de boire. Puis se débarasser de ses fantômes. Enfin refaire sa vie avec Marie.
La troublante Marie au passé trouble...
Un espoir, la rédomption, peut-être...
L'amour, toujours l'amour.
Mais Gerry est devenu trop dangereux.
Il faut s'en débarasser. A tout prix !
La double chasse à l'homme commence...

Nous sommes dans un thriller (de l'anglais to thrill, frémir).
"La caractéristique commune des oeuvres appartenant au thriller est de chercher à provoquer chez le spectateur ou le lecteur une certaine tension, voire un sentiment de peur (qu'il doit cependant trouver agréable) à l'idée de ce qui pourrait arriver aux personnages dans la suite du récit."
Merci Wikipédia.

Et là, dans ce thriller politique, ça marche, ça court même.
La mort au trousse.
Dans les rues de Belfast coule le sang. Veines catholiques et veines protestantes : le même sang irlandais.

Cher lecteur déjà apeuré, déjà intrigué, ce thriller de Stuart Neville (un premier roman) est haletant, suffocant, terrifiant, sanglant, étouffant, opressant, bouleversant, angoissant, passionnant, stressant, excitant, surexcitant, saisissant, puissant, captivant...

N'ayons pas peur des mots !
Voilà, j'ai usé mes fonds d'adjectifs sur les bancs de cette lecture.
Rien que pour vous !
Faut que j'en garde pour mes prochains livres quand même.

Bref, vous m'avez compris, c'est un très très bon roman.
Bu d'une traite en me rongeant les ongles d'une main...l'autre tenant ferme une Guinness...pour me détendre, brrrrrrrrrrr...
j'en ai encore des frissons...

A lire avec les yeux derrière la tête et les portes verouillées !

"Les lieux que ne hantent pas les fantômes du passé sont des déserts." John Hewitt

Stuart Neville est originaire d'Armagh, en Irlande du Nord. Après des études de musique, il s'est consacré au design multimédia.

"Le meilleur premier roman que j'ai lu depuis des années... Une folle virée au pays de la terreur." (James Ellroy, oulala, rien que ça?)

PS : ah, oui, j'oubliais, double tour les portes, double tour !

A ranger entre le " Retour Killibegs " de Sorj Chalandon et "Les lieux infidèles" de Tana French.
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Compte à rebours mortel !
La littérature policière irlandaise est-elle l'ultime secteur intéressant de cette dernière ? En toute connaissance de cause, je pense que oui et après Ken Bruen, Sam Millard, Adrian McKinty, Eoin McNamee et quelques autres, Stuart Neville ne dépareille pas au palmarès.
« Les Suiveurs » sont douze comme les Apôtres, ils hantent les nuits de Fegan, qui n'est plus que l'ombre de lui-même, seule l'alcool lui vient en aide et encore, il faut beaucoup d'alcool.
Gerry Fegan, tueur de l'IRA, vit mal la « Paix des armes », son sommeil est hanté par la présence de douze personnages qu'il a tués.....pour que lui aussi retrouve un sentiment de paix, il décide de tuer les commanditaires de ces meurtres qu'il a pourtant lui-même exécutés.
Alors consciencieusement guidé par ces ombres qui disparaissent, leurs vengeances accomplies, il va traquer ses anciens amis....tout en gardant apparemment son ancienne appartenance. Il tue Michael McKenna mais assiste à son enterrement, où il est accueilli avec les honneurs dus à son rang passé et à ses années de prison. Au cours de la cérémonie, il remarque une grande et belle femme blonde qui ne semble pas la bienvenue. Poussez pas les « Suiveurs », il continue son oeuvre mortelle, mais ses anciens amis commencent à le soupçonner....que le plus rapide l'emporte....
Marie McKenna est un des rares personnages féminins de ce roman. Catholique, membre d'une famille républicaine, elle a eu une fille avec un policier protestant....ce qui n'est pas la meilleure manière de retrouver le giron familial...quand Gerry abat son oncle, elle n'est pas des plus chagrinée...et l'aidera tout en ne perdant pas ses intérêts de vue.
Mc Ginty et Bull O'Kane sont, vers la fin du livre, les deux figures contrastées, opposées et pourtant complémentaires du problème de l'Irlande du Nord actuel. L'un est un politicien arriviste, cynique, costume, cravate et grosse voiture, l'autre est un combattant, homme de la campagne tueur et truand aussi, l'un et l'autre sont très loin de leurs idéaux, uniquement guidés par la puissance et l'argent.
La manne monétaire venant d'Angleterre ou d'Europe explique les luttes d'influences entre les deux communautés religieuses et également à l'intérieur de chacune... le parlement de Stormont doit fonctionner même au prix des pires arrangements...
Un livre violent fait de fureur et de sang, j'ai été un peu déçu par la fin un peu trop « Règlement de compte à OK Corral » dans la tourbière irlandaise à mon goût !
Certains faits et personnages sont bien réels, la boucherie où se tenait soi-disant une réunion de paramilitaires protestants a bien été victime d'une bombe de l'IRA. le ministre à l'Irlande du Nord Hargreaves a vraiment occupé ce poste....avec un déplaisir évident si j'en crois l'auteur ! Je ne sais si l'épisode de la belle femme bronzée qui lui vole toutes ses affaires est véridique, mais cocasse !
Une chose est sûre, les gangs étrangers sont peu présents en Irlande, il y a ce qu'il faut sur place ! Et très bien organisés et ce depuis des années en troupes paramilitaires !
Dans les méandres de la « Real »politique en Ulster, il faut s'attendre à tout et il arrive encore bien pire.....un panier à crabes impressionnant où tout le monde trahit un peu tout le monde ; Gerry Fegan est le seul ayant un certain sens de la morale, la sienne, mais enfin, c'est mieux que rien.
A lire....ce roman qui fait un peu le pendant catholique de « le Trépasseur » qui lui traitait d'un tueur protestant.
Lien : http://eireann561.canalblog...
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Belfast, de nos jours. Gerry Fegan, ancien tueur de l'IRA est littéralement harcelé par les fantômes de ses victimes. Douze spectres qui ne le laissent plus en paix et attendent d'être vengés. le remède à cette culpabilité envahissante va finir par s'imposer à Gerry : il doit maintenant exécuter ceux qui sont responsables de la mort de ces douze personnes, ceux qui ont commandité ces meurtres où les ont facilités. Mais les choses ne sont pas si simples : le processus de paix, bien que fragile et bancal, a fait son oeuvre et la plupart de ces hommes qui n'ont pas voulu se salir les mains et ont confié les sales besognes à Gerry sont aujourd'hui bien placés. L'opiniâtre recherche de rédemption de Gerry Fegan finit donc par inquiéter autant ses anciens chefs que les autorités britanniques qui veulent à tout pris éviter que l'assemblée irlandaise s'effondre à nouveau à cause des fantômes du passé.

Premier roman, Les fantômes de Belfast est effectivement un livre réussi. Stuart Neville sait créer une ambiance, flirte intelligemment avec les frontières du fantastique, nous sert sous une écriture et une structure relativement classiques une histoire originale, et pose un regard sévère sur la nouvelle Irlande du Nord qui n'en a, malgré les apparences, pas encore fini avec son passé. Gerry Fegan est par ailleurs un personnage attachant dont la culpabilité, moteur de ses actes, éclaire en contrepoint le cynisme de ses anciens compagnons ou de ceux qui ont tenté de les manipuler, et le sadisme à l'oeuvre dans toute organisation terroriste.

Les chapitres finaux, qui cèdent peut-être un peu trop à la mode au poncif de la poursuite et de la fusillade cathartique et des dialogues démonstratifs, en brisant quelque peu l'ambiance sombre et pesante mise patiemment en place par l'auteur depuis le début, empêchent peut-être Les fantômes de Belfast d'être un grand livre. Il s'agit toutefois, c'est certain, d'un roman très plaisant et prometteur. L'Irlande, une fois de plus, à trouvé une belle plume, et l'on attend déjà avec impatience d'avoir de nouveau l'occasion de s'y frotter.

Lien : http://encoredunoir.over-blo..
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Le hasard veut que je termine ce livre en période d'Halloween ! Si vous aimez les histoires de fantômes, je ne peux que vous encourager à lire ce thriller nord-irlandais dont l'auteur, Stuart Neville, est pour la première fois traduit en France. Vous ne serez pas déçus pour les émotions fortes !

Gerry Fegan est un ancien de l'IRA, qui après avoir tué douze personnes et des années de prison à Maze, a rangé les armes et son engagement pour "la cause". Pourtant, ses victimes se mettent à le hanter, elles hurlent leur douleur et ne lui lâchent plus les baskets ni la tête. Douze fantômes lui demandent justice, c'est-à-dire la mort des vrais assassins : ceux qui l'ont manipulé et payé pour effectuer la basse besogne. Gerry se dit qu'en faisant ce qu'ils lui demandent, il retrouvera la paix. Chaque fantôme désigne au fur et à mesure son bourreau. Et quand il ne comprend pas, Gerry les interroge. Les cadavres s'amoncelent parmi les membre de l'IRA encore actifs, des petites frappes, de la pourriture nauséabonde, appâtée par une place au soleil pour ceux qui sont restés dans l'ombre, ou par toujours plus de pouvoir et d'argent pour ceux qui ont intégré la scène politique nord-irlandaise.

En effet, nous sommes en 2007, 9 ans après les accords de paix de 1998. Tout semble en voie de pacification, c'est du moins la version officielle qu'entretiennent les membres du gouvernement quel que soit leur camp. La paix c'est côté scène, avec strass et paillettes ou presque. Mais côté jardin, c'est moins rutilant...

Autant vous dire tout de suite, Sutart Neville ne fait pas dans la dentelle. Il signe ici un polar cinglant, violent, dérangeant, qui ne fait pas dans la dentelle (c'est le moins qu'on puisse dire), le tout dans une atomsphère de paranoïaque étouffante. Pourtant, une fois entamé, on ne peut plus lâcher ce roman au rythme effrené et au suspense hâletant.
Le romancier dresse un portrait de l'IRA qui brise l'image angélique qu'on pourrait en avoir. Ici ce ne sont que racaille et compagnie qui n'hésitent pas à régler leur compte entre eux. A tel point qu'ils ne s'aperçoivent même pas qu'il y a une vraie taupe parmi eux : un vilain Ecossais !

C'est un portrait inquiétant qui est fait ici de l'Irlande du Nord où la scène politique ressemble à un panier de crabes. Pourtant, à sa manière bien singulière, ce thriller est aussi une hymne à la paix.
Gerry veut justice et vérité. Tout comme Marie McKenna, nièce du premier type de l'IRA que Gerry abat. Parce que autrefois elle a eu une liaison avec un flic de la RUC * (et un enfant... même si la paternité reste à prouver !), elle a été rejetée par sa famille et sa communauté, qui a estimé que c'était un acte de trahison. Quant à Gerry, sa mère lui a fermé sa porte à tout jamais, pour les gens qu'il a assassinés autrefois. Marie et Gerry se retrouvent pris en chasse.
Autant dire que ces deux personnages incarnent une nouvelle Irlande du Nord, celle des gens qui aspirent maintenant à la paix et au bonheur après plus de trente ans de conflit. La fin du roman leur laisse cet espoir. D'autant que les "vilains pas beaux" du roman finissent tous par mourir. Ils sont d'un autre âge, celui dont on ne veut plus entendre parler.

J'ai particulièrement apprécié la forme originale qu'emprunte ce roman qui frôle avec le fantastique, surtout dans la première partie du récit. J'ai moins apprécié la très longue scène sanglante qui se déroule dans la grange du patriarche de l'IRA, O'Kane (on finit par se demander où sont passés les fantômes, d'ailleurs!). Un peu plus courte, elle aurait été aussi efficace !

Mais en tout état de cause, Stuart Neville signe ici un thriller remarquable qui va certainement me hanter pendant un bon moment !

Je laisse la dernière phrase à Gerry observant Ellen, cinq ans, la fille de Marie : "Il pensa qu'une fois adulte, elle n'aurait jamais à subir la peur, terrible, incessante, qui avait étouffé cette ville pendant plus de trente ans".

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Après avoir lu Silver Water de Haylen Beck, un excellent thriller – que je vous recommande - publié chez Harper Collins en mars de cette année, j'ai eu envie de découvrir un peu mieux cet auteur irlandais, dont le véritable nom est Stuart Neville.

Publié en 2009 en version originale et en 2011 en français, Les fantômes de Belfast nous emmène dans les rues de Belfast quelques mois après la fin de la guerre civile qui mina l'Irlande du Nord trente années durant. La trame de fond n'était pas simple, une guerre civile que l'on a suivie de loin ( de très loin, même, sans vraiment tout comprendre des tenants et aboutissants ), mais Stuart Neville nous rend les choses merveilleusement simples. le héros ( si l'on peut qualifier ainsi un ex-tueur de l'IRA, qui se chargeait des sales besognes et qui avait pas mal de sang sur les mains !), le héros, donc, Gerry Fegan, à peine sorti de prison, est désoeuvré. La paix étant enfin établie, Gerry Fegan — Gerry pour les intimes — figure de proue des catholiques, admiré et — surtout ? — craint de tous, passe ses soirées à picoler dans un pub. Son obsession ? Les visions qui ne le lâchent pas, ses victimes, véritables spectres que lui seul aperçoit et qui ne cessent de le fixer, sauf après une certaine quantité d'alcool.
« Vengeance » lui hurlent – ils à tue-tête. le boucher et la femme avec son bébé, fauchés par un attentat, les trois militaires et les deux soldats des forces intérieures, tous massacrés, et les quatre civils, qui s'étaient trouvés au mauvais endroit, au mauvais moment. « Vengeance » lui réclament – ils, mimant du geste le mouvement d'un pistolet. Vengeance, finit – il par se persuader. Vengeance qui, seule, pourra mettre fin à ses cauchemars. Trouver les responsables et les punir pour leurs actes, c'est ce qui va animer Gerry Fegan tout au long de ce roman habilement ficelé, un roman où l'amour n'a guère de place, à l'exception de cette femme, Marie McKenna, et de sa fille, Ellen, qui vont croiser sa route de manière inattendue.


Les Fantômes de Belfast est un roman violent et sanglant où la violence et l'effusion de sang servent réellement un but, plutôt que de simplement essayer de choquer le lecteur. C'est une histoire de vengeance, un thriller politique et un récit de rédemption.
Nous observons ce monde principalement à travers les yeux de Fegan et plus tard à travers ceux de Campbell, un ancien soldat britannique devenu infiltré, qui sont tous deux aussi redondants dans ce monde post-conflit. « S'il y a la paix, si c'est vraiment la fin, alors à quoi allons-nous servir ? ». Comme dit l'auteur : « Après quatre-vingts ans, ce petit pays avait enfin un avenir. Mais Campbell non ».

A l'exception de Fegan, pour lequel nous avons plutôt tendance à éprouver de la sympathie, les portraits des chefs de l'IRA et de ses soldats par l'auteur sont clairs et impitoyables, tandis que les officiels britanniques sont plutôt caricaturaux.
La morale du livre, exprimée par la mère d'un garçon assassiné, est que tôt ou tard, tout le monde paie, même quand la paix est déclarée et même quand les assassins deviennent des politiciens.

Bien qu'il soit en quête de rédemption, Fegan reconnaît qu'il n'a jamais imaginé un autre travail que tuer, mais se considère plus comme un ouvrier qualifié que comme un artisan qualifié. Aussi, pour lui, sa rédemption doit passer par l'élimination des commanditaires. Dans ses descriptions Neville dépeint dans des détails répugnants des scènes de torture et de meurtre infligées par les responsables et leurs acolytes, alors que Fegan agit d'une manière plus directe, plus propre, plus humaine. Qui dit repentir, dit meurtre différent ?

Les fantômes de Belfast, premier roman de Stuart Neville en 2009, est original, captivant et plein de suspense. de quoi me donner l'envie de poursuivre mon immersion irlandaise via sa bibliographie.

Mes chroniques littéraires : Bibli-oli.blogspot.be
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