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Critique de Bookycooky


Eshkol Nevo, un de mes auteurs de prédilection de la littérature israélienne dont je raffole, dans son dernier roman nous bluffe gravement. le sujet est un écrivain qui donne une Interview à un site internet. Un roman sous forme d'une interview et comme matériel de base, plus ou moins sa propre vie. Des questions simples et des réponses sous forme d'anecdotes, parfois décalées, qui nous poussent à croire à un fond cent pour cent autobiographique. En faites bien qu'au fond c'est bien de lui qu'il parle, vu la mise à nu totale, certaines démarches politiques et la discrétion de l'auteur en tant que personne d'après ce que je sais de lui à travers ses livres et ses interviews, cela me semble peu probable. En plus il joue le jeu aussi, rien comme note de préface dans l'édition italienne , dans le genre , “ tous les personnages...sont fictifs....toute ressemblance .....” . A l'interview aussi qu'il donne à la sortie de son livre en Italie, à la question ,” est-ce autobiographique ? “, il prend la tangente.
Bref, finalement aucune importance, le livre en lui-même est fascinant, génial.
Je laisse ici la parole à l'écrivain,
“Dans le judaïsme il y a une tradition spécifique de « questions et réponses » présente dans les livres écrits par les rabbins. Mais que se passe-t-il quand le rabbin lui-même -dans ce cas ici l'écrivain- se trouve au beau milieu d'une crise personnelle et pour répondre n'a recours qu'à une vérité fragile pleine de doutes ? Disant cela on peut considérer ce livre comme une enquête sur l'honnêteté. Son importance. Ses limites. Et sur la possibilité ou non d'écrire de la fiction en restant honnête.De plus- mais ceci je viens de m'en rendre compte seulement maintenant , à travers les réactions de qui ont lu le livre- on peut l'imaginer comme une tentative pour rompre le mur invisible qui semble parfois exister entre un écrivain et ses lecteurs, afin de créer un nouveau lien plus ouvert. “
Ce livre parle d'amour, d'amitié, de désir, de l'espérance (et la peur) de recommencer une vie différente, de politique et autres réalités sordides de la vie qu'Eshkol affronte avec beaucoup d'honnêteté. A travers la figure de Yoram Sirkin, “inspiré de Netanyahu et Trump “( ses paroles ) , il aborde la montée du populisme en Israël comme partout dans le monde, celui d'un politicien sans vision,sans but, sans programme dont l'unique ambition est d'arriver au pouvoir en exploitant la peur de la population. Il touche aussi à l'injustice et la violence passées et présentes envers le peuple palestinien, critiquant la colonisation dans les territoires occupés, qu'il considère un grand obstacle pour une voie pour la Paix , " En tant que personne mais aussi comme écrivain , je refuse depuis toujours à participer à n'importe quel forme de déshumanisation d'un autre être humain.”
Ce livre extrêmement riche en réflexions et ressentis et d'anecdotes truculentes, est à mon avis une synthèse de tout ses livres que j'ai déjà lus. L'écriture très sensuelle d'Eshkol me touche profondément. Espérant qu'il sera vite traduit en français, je ne peux que vous le conseiller. Une lecture qui serait plus fructifiante si vous avez déjà lu un de ses deux premiers livres, “ le cours du jeu est bouleversé “ ou “Quatre maisons et un exil.”

Gros gros coup de coeur !

"What is writing a novel for you?
Writing for me is the ultimate freedom."
( Qu'est-ce-que signifie pour vous, écrire un roman ?
La liberté suprême ")


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