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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
En tant que dessinateur de presse, Mana Neyestani a travaillé pour plusieurs journaux politiques réformistes et d'opposition sans rencontrer le moindre problème. Suite à l'interdiction de plusieurs journaux et se retrouvant ainsi sans travail, il se dirige vers la presse jeunesse. Tout se passe bien pendant 2 ans, il propose tous les samedis matins et les dimanches soirs, un sujet de science ou de satire. Mais, en 2006, il dessine une conversation entre un gamin de 10 ans et un cafard. Or, il prête à ce dernier un mot d'origine azéri : namana. Les Azéris sont un peuple ethnique d'origine turque du nord-ouest de l'Iran, opprimés par le régime central. Dès lors, ces derniers se sentant offensés et insultés, des manifestations estudiantines sont organisées. Des manifestations qui gagnent les rues et provoquent des émeutes. le responsable est de suite trouvé : Mana Nesyestani. Lettres d'excuse, convocations chez le procureur général puis détention provisoire... le cauchemar ne fait que commencer...

Mana Neyestani nous livre le récit de sa descente aux enfers. Partant d'un simple cafard utilisant un mot d'origine azéri, il va être plonger dans une machinerie judiciaire aussi incroyable qu'effroyable. Dans un pays autoritaire et façonné par la censure, Mana sera confronté à une bureaucratie froide, à des violences verbales et physiques, à des hommes corrompus et à une machination politico-judiciaire. de ce qui devait n'être qu'une simple détention va prendre des proportions inimaginables, tout ça à cause de son petit dessin. Il décrit, pas à pas, son parcours ponctué de vains espoirs, de craintes, de peurs et relate son désarroi et son impuissance face à un système aveugle. Un témoignage poignant et glacial qui nous plonge dans une ambiance oppressante et intense. le trait hachuré et le noir et blanc servent à merveille cet album qui donne à réfléchir sur la notion de la liberté d'expression...
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Une référence Kafkaienne à peine voilée , un récit qui fout vraiment le cafard !

Voici l'histoire vraie de Mana Neyestani , dessinateur Iranien engagé dans un journal pour enfants qui aura eu le malheur , par le biais d'un seul mot anodin prononcé par un inoffensif petit cafard , de se mettre à dos toute la communauté Azéri , laquelle se sentant alors offensée , décida de se soulever et de mettre une partie de l'Iran à feu et à sang .
Direction la prison ! Sans passer par la case départ – ni jugement d'ailleurs – , sans toucher 20000 rial ! Inutile de vous dire qu'il était pas prêt de rechanter «  Y a d'la joie , bonjour , bonjour... »

Magistral !
Récit authentique décrit sous forme journalistique , il retrace les tristes tribulations d'un Iranien prisonnier en Iran . Ni juge , ni vindicatif , l'auteur fait dans le factuel sans jamais dénoncer même si l'on devine aisément ses opinions à l'égard d'un régime totalitaire omnipotent .
Considéré comme élément subversif , Mana va devenir l'objet de toutes les attaques , toutes les diatribes à qui il ne pouvait opposer qu'une illusoire bonne foi face à un système judiciaire pourri jusqu'à l'os qui l'avait déjà condamné!
Il nous relate ses craintes , ses espoirs , ses terrifiants cauchemars mortifères , sa totale impuissance face à une autorité en place dont il est désormais devenu le jouet , le symbole affiché d'une prétendue opposition souterraine ballotée au gré des flots rageurs d'un pouvoir manipulateur à l'extrême .
Des terrifiantes conditions de prisonnier politique à la délivrance , un parcours humain exceptionnel d'intensité ! Porté par un sublime dessin en noir et blanc , souvent aussi absurde que sa situation et n'étant pas sans rappeler le coup de crayon et l'esprit de Serre , ce récit , malgré la noirceur du propos , souffle haut et fort comme un bienfaisant vent de lutte et de liberté !

Une métamorphose Iranienne : les dessinateurs de Charlie Hebdo ont bien de la chance...
http://www.youtube.com/watch?v=_kJ29CO3Vnw
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Alors que je craignais une lecture difficile, j'ai été capturée par le récit de Mana Neyestani et épatée par la subtilité avec laquelle il exprime son ressenti. Son histoire est terriblement saisissante, souvent surréaliste tant le point de départ est ridicule. La vie peu changer dans l'instant et il est facile de s'imaginer dans le peau du dessinateur, pris au piège d'un cauchemar kafkaïen.

La réussite de cet album réside aussi dans le choix de l'auteur de ne pas en faire un objet de revanche, aucune haine ni militantisme, des faits et le ressenti du moment, la description épurée du « plus rien ne sera comme avant ».

Anxiogène, glaçant, Une métamorphose iranienne est une immersion dans la terreur du système totalitaire mais aussi une ode à la liberté d'expression. A découvrir.
Lien : http://www.audouchoc.com/art..
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iComment un tout petit dessin, un cafard, dans un journal pour enfants, entrâine l'emprisonnement et l'exil forcé de son illustrateur ? Imaginez, vous vous appellez Mana Neyestani, vous êtes iranien et ce petit dessin crayonné sans mauvaise intention va bouleverser votre vie et celles de milliers d'autres personnes.

Mana Neyestani dessine depuis l'âge de 16 ans dans des journeaux réformistes iraniens et le changement de gouvernement le force dans les années 2000 à travailler exclusivement sur des illustrations de presse pour la jeunesse. Un jour où la chaleur écrase Téhéran, Mana Neyestani dessine la rencontre de son personnage avec un cafard. A cause d'un mot azeri (Note de la Bloggeuse : les azeris sont l'ethnie d'origine turque de l'Iran) prononcé par le petit cafard, l'Iran s'enflamme. le petit mot prononcé sans mauvaise intention entraîne des manifestations dans les universités qui descendent rapidement dans les rues et se transforment en affrontements sanglants entre la communauté azeri choquée qu'on la compare à des cafards, et les forces armées iraniennes.

Mettant en danger la sécurité intérieure du pays Mana Neyestanii et le rédacteur du journal sont arrêtés et incarcérés en détention provisoire pour calmer les esprits échauffés. Pendant qu'ils subissent interrogatoires sur interrogatoires, le malheureux cafard continue à faire couler le sang, c'est maintenant l'Azerbaidjan qui s'enflamme. La détention des deux malheureux durent 51 jours pendant lesquels ils connaissent l'enfer des prisons iraniennes peuplées de junkies qui ne supportent pas le sevrage du crack et de bon nombres d'autres malheureux. Les services secrets iraniens les interrogent, les accusent d'avoir reçu de l'argent pour semer le trouble et les somment de livrer des informations sur les journalistes et illustrateurs de presse dissidents au régime. L'enfer, le cauchemar, l'isolement, l'angoisse, la culpabilité sont leur quotidien. Au terme de 51 jours de détention, Mana et son rédacteur sont relâchés pour quelques jours dans l'attente de leur procès.

Au terme duquel il savent qu'ils ne vivront plus jamais vraiment libres quelqu'en soit l'issue. On les forcera à trahir leurs amis pour échapper à la prison, et la prison ils ne veulent pas y retourner, surtout pas au prix de la trahison. Accompagné de sa femme, Mana Neyestani fuit vers Dubai sous prétexte de passer quelques jours au calme avant le procès et le retour à la prison d'Evin. Les quelques mois que leurs visas leur permet de rester à Dubai ils les passeront à chercher le moyen de fuir le Moyen-Orient avec le statut de réfugiés politiques. Entre faux espoirs et désillusions sur l'humanisme de certains pays (et oui la France n'est pas celle de Jean-Jacques Rousseaux...) le quotidien de Mana Neyestani et de sa femme n'est pas vraiment très rose, les lendemains ne chantent pas très fort... de Dubaï ils passent ensuite en Turquie puis en Malaisie, où en désespoir de cause ils font appel à un passeur, bien mauvais puisqu'ils ne passeront jamais au Canada... Grâce à un visa étudiant Mana Neyestani et sa femme restent ensuite quelques années en Malaisie. Leur exil forcé a maintenant trouvé refuge en France puisque Mana Neyestani est aujourd'hui en résidence d'artiste à la Cité des Arts de Paris avec le soutien de l'UNICORN qui vient en aide aux artistes réfugiés politique.

Voilà comment un petit dessin bouleverse la vie de milliers de personnes, voilà comment tourne le monde maintenant, voilà comment la liberté d'expression a des frontières aussi étriquées que le plus petit des pays...

Le témoignage de Mana Neyestani dans Une métamorphose iranienne aux éditions Ca et là est un énorme coup de coeur BD. Dès que l'on parle d'atteinte à la liberté d'expression notre morale bien pensante de petits européens relativement libres de dire ce qu'ils veulent, nous force toujours a nous offusquer, oui il faut dire la vérité. Mais là c'est autant sur le fond que sur la formeque je conseille Une métamorphose iranienne.

On retrouve dans Une métamorphose iranienne une note de poésie dans ce monde de brutes, propre aux intellectuels perses et rien que pour son trait de crayon cette BD est magnifique.
Lien : http://memelesoiesaimentsali..
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Difficiles à supporter ces premières pages avec les interrogatoires, les scènes de prison où l'on retrouve tous les mêmes travers, tous les mêmes comportements, quel que soit le pays et les conditions de détention…
Mana Neyestani a vécu ce qu'il raconte, ce qu'il dessine tout en gardant un ton teinté d'humour malgré le caractère dramatique du récit. Dessinateur dans les pages jeunesse du supplément week-end du journal "Iran", il est inspiré par un cafard auquel il fait vivre de petites aventures. Dans une bulle, il place le mot « Namana » que les Iraniens disent souvent lorsqu'ils cherchent leurs mots. Hélas, ce mot est aussi un terme azéri et voilà que cela est mal interprété par la minorité de cette partie nord du pays en mal de revendications.
Au fil des pages et de la dramatisation recherchée par le régime, le lecteur comprend vite que tout cela n'est que prétexte pour faire payer à l'auteur les manifestations qui agitent cette région. le dessinateur et son rédacteur en chef se retrouvent incarcérés, soi-disant pour les protéger…
Passée la moitié du livre, nous quittons les geôles iraniennes pour la fuite de Mana accompagné par Mansoureh, son épouse, car l'auteur ne peut pas supporter la menace bien réelle de retourner en prison. Commence alors un parcours incroyable d'un couple qui n'arrive pas à trouver refuge dans les pays occidentaux et se trouve toujours à la merci de passeurs sans scrupule.
D'abord, c'est Dubaï avec le refus du Canada de les accueillir, puis la Turquie, la Chine, la Malaisie et enfin la France où il a pu publier ce récit poignant et révélateur de tellement de souffrances inutiles.
Le dessin est précis, toujours en noir et blanc, parfois proche de la caricature mais très expressif. le texte soutient bien l'action et permet de comprendre ce qui se passe. L'ensemble met souvent le lecteur mal à l'aise car cette histoire est très récente et se reproduit pour d'autres qu'ils soient journalistes, poètes, écrivains….
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Une métamorphose Iranienne est une BD autobiographique de Mana Neyestani qui raconte comment du jour au lendemain, sa vie a basculée et même plus précisément, sa descente aux enfers.
Suite à un dessin qu'il juge anodin, il doit affronter la colère des azeris, une communauté turque qui vit en Iran et depuis longtemps brimée par l'état iranien. Pour calmer les esprits, il faut un coupable, ce sera le dessinateur et pour ce dessin, il ira directement en prison.
Ce récit montre toute l'absurdité qui naît de cette malheureuse illustration et les conséquences fâcheuses qui en découlent. Mana décrit bien le régime totalitaire dans lequel il vit ainsi que la complexité de la situation.
Suite à son arrestation, il va vivre les humiliations, tortures morales et autres interrogatoires qui ne cesseront de le tourmenter. On plonge comme lui, sans crier gare, dans la violence et la dureté de l'univers carcéral qui ne lui laisseront aucun repos, même une fois dehors.
Servi par des dessins sublimes, cette BD offre une lumière claire et précise sur ce qu'est la situation en Iran. Loin d'être un état libertaire, on découvre à quel point il est difficile de s'exprimer sans subir les foudres d'un gouvernement ultra-totalitaire. Une fois pris dans cet engrenage, on se rend compte qu'il est impossible d'effectuer un retour en arrière et que le pire est toujours à venir.
Cette bande dessinée est un vibrant témoignage sur la liberté, qu'elle soit d'expression ou non, qui dénonce l'absurdité d'un système politique. On ne peut qu'admirer le courage de Mana, dont la situation semble toute droit sortie d'un roman. Pourtant il n'en est rien et cela rend cette histoire encore plus puissante.
A lire pour ne pas oublier que les libertés de chacun sont très loin de se trouver sur un pied d'égalité, encore aujourd'hui au XXI° siècle… A découvrir absolument!
Lien : http://lalydo.com/2013/09/un..
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Voici le récit autobiographique des mésaventures de Mana Neyestani. Ou comment un simple dessin va faire basculer son destin.
Après quelques expériences dans des journaux réformateurs, le dessinateur tient la rubrique jeunesse d'un journal iranien. En 2006, il décide de mettre en scène son personnage fétiche avec un cafard. Mais par maladresse ou simple ignorance, il laisse échapper un mot fatal de la bouche de ce dernier… un mot issu de la langue azéri. Les Azéris sont une communauté d'origine turque, vivant dans le Nord-Ouest du pays. Et il ne faut pas plus que ce dessin, amplifié, reproduit (et manipulé ?), pour réveiller les conflits ethniques et embraser cette région. C'est la spirale infernale pour l'auteur et son rédacteur en chef.
Mana Neyestani nous fait découvrir les prisons iraniennes, leurs habitants et le sinistre système juridique du pays. C'est aussi le partage d'une expérience intime, traumatisante. le trait hachuré noir et blanc dont le style rappelle le dessin de presse est bien adapté au sujet. le récit est captivant. La mise en scène joue parfois avec les codes de la BD ou du cinéma pour révéler l'horreur et les tourments de l'enfermement, de l'attente, et de l'exil.
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Mana Neyestani raconte comment il a du fuir son pays, sa famille, pour un dessin. A cause de l'interprétation qui en est fait par les lecteurs, le régime politique. Après des mois de prison et d'interrogatoires, il réussit à obtenir un visa pour la Chine pour lui et sa femme. Ils veulent s'envoler vers l'Angleterre grâce à un passeur. Mais ce n'est pas si simple. Un véritable parcours du combattant s'engage pour trouver les contacts auprès des ambassades ou autres soutiens.
Un récit poignant, d'autant plus qu'il est autobiographique. le courage et l'opiniâtreté de l'auteur sont remarquables. La façon dont il le raconte l'est tout autant.
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Après un parcours arrachant, l'auteur semble nous faire part de son histoire avec une objectivité (toujours subjective évidemment) déconcertante... Bref un récit difficile relater d'une belle façon.
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Une longue et inévitable descente aux enfers à cause d'un mot à double sens ou comment un mot peut faire basculer un destin et mener à l'exil... à cause d'un cafard on en aurait le cafard !...
Mais Mana Neyestani nous conte sa triste histoire dans un style sublime aux coups de crayon fins et subtils, riche de détails, en noir et blanc, et revisite ainsi Kafka en nous apportant quelques éclairages sur le régime iranien et ses pratiques, c'est savoureux.
Magnifique BD à lire sans faute
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