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3,72

sur 427 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Tortueux, alambiqué, complexe ... 

Du Saigon de 1975 à Los Angeles dans les années 80 ; de l'Indochine française au Vietnam en guerre et à la diaspora vietnamienne post boat-people, tout un pan de l'histoire des années 50 à 90 est retracée dans cet ouvrage foisonnant.

Le narrateur annonce la couleur dès le début de l'ouvrage : il est une taupe, un infiltré, un espion communiste devenu aide de camp et confident d'un général de l'armée du sud-Vietnam 

Lui le fils bâtard d'un missionnaire français et d'une mère indochinoise, celui qui avait du mal à trouver sa place a en fait une double face. 

Et ce livre est sa confession ... 

Bref, il faut se laisser emporter par ce livre, par ses descriptions de l'ambiance des différents lieux traversés : de la touffeur de l'Asie du sud-est au froid climatisé sans âme des banlieues américaines, aux échoppes sans grâce devenues les meilleurs restaurants asiatiques qui redonnent aux 'réfugiés' les goûts du pays ... 

Une lecture qui m'a paru longue mais globalement intéressante .. .
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Je suis bien ennuyée pour cette chronique car je constate que les critiques sont toutes enchanteresses pour ce livre. Et je dois dire que, personnellement, je n'ai pas aimé. Enfin, ce n'est pas que je n'ai pas aimé, c'est le style de l'écriture qui m'a déplu et m'a rendu la lecture fastidieuse.
Nous entrons de plein pied dans le conflit qui a secoué le Vietnam et nous y entrons de façon originale. Nous découvrons cette page d'histoire à travers la confession d'une taupe, d'un espion, d'un être jouant double jeu. Il veut sauver sa peau alors il crache le morceau, pour parler crûment. Et il raconte, raconte… tout, sans état d'âme. La fuite avec sa sélection de ceux qui peuvent vivre et les autres ; l'intégration au sein de la société américaine, le sacrifice d'un homme pour sauver sa peau, l'amour…
Il n'y a aucune ambigüité sur le narrateur, même s'il reste anonyme tout au long du livre. Dès la première phrase, il se présente comme « un espion, une taupe, un agent secret, un homme au double visage ». Pourquoi, parce qu'il est un bâtard issu de l'amour fugace d'une mère vietnamienne et d'un père curé français. Donc pas tout à fait vietnamien lui-même, pas tout à fait français, bref notre narrateur se sent apatride et ne doit rien à personne. de ce fait, il plonge avec délice dans une double vie d'agent secret. Capitaine de la police secrète, il dit oui d'un côté pour mieux dénoncer de l'autre. Aux premières loges de tout évènement, c'est un témoin précieux de cette page historique. Pro américain à certains moments et anti américain à d'autres, il profite des différents systèmes qui s'offrent à lui. Ne voyant que son profit, il n'hésite pas à sacrifier des innocents pour conserver sa vie.
Bref, un récit complet, fascinant, instructif.
Mais... car plus haut, j'ai dit que je n'avais pas "aimé". C'est un récit à une voix puisque c'est la confession de notre sympathisant. Qui dit récit à une voix, dit récit terne, monocorde, monotone… Bref, tout est écrit sur le même ton. Et là, ça casse le plaisir de lecture, enfin pour moi. J'aime avoir des dialogues, des changements de ton, un rythme qui s'accélère ou au contraire qui ralenti pour mieux nous faire ressentir les tensions. Là, rien. le narrateur est devant sa feuille blanche et plonge dans ses souvenirs.
Cela reste néanmoins un témoignage intéressant et une bonne lecture.
Lien : https://jelisquoi.blogspot.f..
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Gros succès aux E-U, ce roman écrit par un Vietnamien professeur en Californie raconte les événements qui ont suivi la guerre du Vietnam du point de vue des exilés. le narrateur est un militaire bureaucrate de Saïgon, en réalité espion pour le Nord. le reclassement des Vietnamiens en Amérique, les souvenirs d'enfance, le tournage d'un film hollywoodien sur la guerre, la rééducation du narrateur, autant de passages extrêmement intéressants.

Seul reproche, comme souvent dans la littérature américaine, c'est trop long. On finit par se lasser du flot de péripéties et même de l'humour, du cynisme, de la dérision de l'auteur.
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Un roman qui se cherche perpétuellement entre espionnage, thriller, chronique post-vietnam. On navigue au gré des envies de notre narrateur ( le fameux capitaine....au service des communistes ) mais tout celà d' une écriture somme toute monotone et ennuyeuse. Beaucoup de répétitions viennent alourdir l' ensemble qui en devient parfois indigeste. On a dû mal à se mettre dans la peau du narrateur et l' étude de ses contradictions intérieures demeure somme toute peu approfondies.
A noter le passage brillant et très intéressant ou le narrateur sert de faire valoir comme conseillé sur un film sur le vietnam. Tout respire le réel. Enfin quelques aspérités dans cette histoire qui en manque cruellement.
Sujet intéressant et original peu traitée de cette façon ( le narrateur de bout en bout du roman ) mais qui, à mon avis, aurait pû être beaucoup plus passionnant ( manque de souffle épique.....)
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"Sans surprise, peut-être, je suis un homme à l'esprit double. (...) Je suis capable de voir les problèmes des deux côtés."


Ainsi débute l'incroyable confession d'un agent double au sortir de la guerre du Vietnam. Son nom ne sera jamais prononcé, mais ses actions clairement explicitées.

Né de la relation cachée d'une femme vietnamienne et d'un prêtre français, sa dualité débute dès sa naissance.

Travaillant comme aide de camp auprès d'un général sud vietnamien, il est en fait une taupe vietcong, un espion communiste infiltré dans le camp capitaliste.

Son récit débute à la chute de Saïgon, lors de l'évacuation des derniers américains de la ville. Il parvient à faire fuir le général et sa famille vers les Etats-Unis.

"Une bonne partie de ces hommes prenaient la poussière en attendant les aides sociales et moisissaient dans l'atmosphère confinée de leur HLM, tandis que jour après jour leurs testicules se ratatinaient, consumés par ce cancer à métastases qu'on appelle l'assimilation et victimes de l'hypocondrie de l'exil."
Car il est évidemment question d'acculturation dans ce roman. Comment cette population déracinée a tenté de s'intégrer à la civilisation occidentale?
Le général garde l'idée de mener une contre offensive au Vietnam, mais finit par ouvrir un magasin de spiritueux. le narrateur va travailler à l'université. Les femmes, pour la plupart sans emploi dans leur pays d'origine, sont, elles aussi, obligées de travailler. La femme du général ouvrira, d'ailleurs, un restaurant vietnamien, La communauté étant toujours à la recherche de leur pays, par les odeurs, les aliments et même les horloges qui affichent l'heure de Saïgon. Les fêtes se font entre eux. C'est d'ailleurs le moment propice pour évoquer les souvenirs communs, moment également pour planifier une contre révolution. Mais le pays qu'ils ont quitté est-il toujours le même?

La guerre du Vietnam est enfin racontée du point de vue vietnamien. D'ailleurs lorsque le narrateur est appelé en tant qu'expert sur un film, intitulé le Sanctuaire, mais qui n'est pas sans nous rappeler Apocalypse Now, il a cette réflexion:

"Ne pas posséder les moyens de production peut mener à une mort prématurée, mais ne pas posséder les moyens de représentation est aussi une forme de mort. Car si nous sommes représentés par d'autres, ne risquent-ils pas, un jour, de décaper à grand jet d'eau le sol stratifié de la mémoire pour effacer notre mort?"
Les vietnamiens du film sont joués par des acteurs philippins ou coréens, les vietnamiens sont cantonnés aux rôles de figurants, ceux que l'on ne voit pas. Ces asiatiques ne parlent pas, ils poussent des cris, comme des animaux, font preuve de perversité. L'imagerie populaire est née. Elle demeure encore aujourd'hui. le roman remet les pendules à l'heure.

En retraçant le conflit à travers une taupe, les actes et leurs conséquences, évoqués sans parti pris, sans héroïsme aucun, l'auteur pose intrinsèquement la question de la légitimité de la violence en temps de guerre, et de l'impossible innocence. Jusqu'où cet homme peut-il aller pour protéger sa couverture? Son impunité, de part son statut d'agent double, est-elle sans fin? S'il n'a, durant la guerre, participé physiquement à aucune exaction, il pouvait être présent en tant qu'observateur. Est-il innocent des actes qu'il voit, qu'il ne tente pas d'arrêter, dans le seul but de protéger sa couverture? Jusqu'où peux-t-on aller par conviction idéologique?

Tour à tour roman d'espionnage, de guerre, roman politique ou historique, le premier roman de Viet Thanh Nguyen, prix Pulitzer 2016, est dense intelligemment mené. Aucun camp ne sort grandi par ce récit.

Lien : https://alombredeslivresblog..
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Enfin publié en France, le prix Pulitzer 2016 (mais aussi Edgar Award, Andrew Carnegie Medal, Dayton Literary Peace Prize) est un roman que l'auteur dit « avoir écrit pour moi ».
Né en 1971, Viet Thanh Nguyen, boat-people à 4 ans est devenu la sensation des lettres américaines à 45. Fils de tailleurs vietnamiens. l'auteur grandit à Buôn Ma Thuô. En 1975, ce sera la première ville à tomber aux mains des communistes.

« Mes parents venaient du Nord. C'étaient des catholiques qui, comme tant d'autres, ont été persuadés par les prêtres de leurs paroisses que, s'ils restaient là, les communistes les massacreraient tous. »
Nguyen suggère que cette rumeur était peut-être amplifiée par la CIA, notamment par un certain colonel Lansdale, que Graham Greene prendrait plus tard comme modèle pour le personnage d'Alden Pyle dans Un Américain bien tranquille.
Hormis ses origines plurielles et sa vie aux USA, l'élément autobiographique s'arrête là.
Viet Thanh Nguyen signe ici un livre puissant, complexe, une satire bien vue de l'Amérique, aussi.

C'est une réussite!

Ma note : 4/5

Extraits:

« Oh, le nuoc-mâm ! Comme il nous manquait, chère tante, comme plus rien n'avait de goût sans lui, comme nous regrettions ce « grand cru » de l'île de Phu Quoc, avec ses cuves remplies des meilleures anchois pressés ! Les étrangers aimaient dénigrer ce condiment liquide et âcre, à la couleur sépia très foncée, pour son odeur supposément atroce, ce qui donnait un autre sens à l'expression : « Ça ne sent pas bon ici », car c'est nous qui ne sentions pas bon. de même que les paysans de Transylvanie arboraient des gousses d'ail pour repousser les vampires, nous nous servions du nuoc-mâm pour tracer une frontière avec ces Occidentaux incapables de comprendre que ce qui ne sentait vraiment pas bon, c'était l'odeur nauséabonde du fromage. Qu'était le poisson fermenté comparé au lait caillé ? »

« Je peux comprendre votre situation, monsieur. À force de sourire, mes fossettes me faisaient mal, et j'avais hâte d'en arriver à la dernière et inévitable manche. Mais je devais encore disputer la deuxième, histoire de profiter de la même couverture morale bouffée aux mites que celle qu'il avait déjà remontée sur son menton. Vous êtes de toute évidence quelqu'un de respectable, un homme de goût et de valeurs. Tournant la tête à droite et à gauche, je montrai la maison proprette qu'il lui fallait payer.. Sur les murs en plâtre, il y avait, outre deux ou trois geckos, quelques objets décoratifs : une horloge, un calendrier, un manuscrit chinois et une photo colorisée de Ngo Dinh Diem à une époque plus fastueuse, quand il n'avait pas encore été assassiné pour s'être considéré comme un président et non une marionnette américaine. Aujourd'hui, les catholiques vietnamiens vénéraient le petit homme au costume blanc comme un saint, mort évidemment en martyr, les mains ligotées, le visage maculé de sang, un Rorschach de sa cervelle tapissant l'intérieur d'un véhicule blindé américain. Son humiliation, saisie par une photo qui avait fait le tour du monde, comportait un sous-texte aussi subtil qu'Al Capone : On ne déconne pas avec les États-Unis d'Amérique. »
Lien : https://imaladybutterfly.wor..
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Ce roman aurait pu s'intituler "Mémoires d'un salaud communiste". le narrateur est une taupe communiste infiltrée. Ce traitre préfère quand même fuir son pays quand les siens reprennent le contrôle de la situation. Oui au communisme...mais pour les autres !
Arrivé aux USA comme réfugié, il continue de jouer à la taupe.

Et...

Il ne se passe plus rien. le livre devient ennuyeux. Un barbecue. Un flirt. Un repas au restaurant.

J'ai abandonné à la moité. D'où la moitié des étoiles.
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Un premier roman très ambitieux qui brasse un pan entier de la récente histoire américaine à travers l'histoire d'un réfugié politique vietnamien, de son engagement politique et militaire au service du pouvoir en place à sa fuite aux Etats-Unis après la chute de Saigon. Mais c'est surtout sur son activité d'agent double que se concentre l'histoire, de son travail souterrain pour l'armée de libération communiste à son activité de renseignements après la fuite. On y voit bien sûr les ressorts politiques à l'oeuvre dans le conflit vietnamien mais l'essentiel réside dans la faculté à décrire les conséquences personnelles sur les individus et sur leurs vies.
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Le sujet de l'homosexualité est à peine évoqué dans ce livre. C'est à travers une actrice, personnage fort secondaire qu'est évoqué brièvement la difficulté à être lesbienne lorsqu'on est une très belle femme payée pour être un fantasme alors qu'on préfére soi-même les femmes, tout ça dans un monde d'homme.
Au demeurant le passage reste anecdotique dans la confession d'un agent double vietnamien. Sans être inintéressant le livre n'est pas transcendant non plus.
Pour qui ? Ceux intéressés par l'histoire du Vietnam.
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De la chute de Saigon en 1975 à l'exil aux Etats Unis puis la rééducation musclée des Sud-Vietnamiens internés dans les camps par le régime autoritaire, c'est la confession d'un agent double, à la double origine. le héros interroge le lecteur à travers ses deux angles de vue. Rien n'est vraiment simple dans cette longue fresque impitoyable d'une histoire tourmentée. Critique de l'American Way of Life tout autant que de l'idéologie communiste, une belle écriture sans concession qui ne laisse pas indifférent.
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