On retrouve la plume moderne et efficace, empreinte d'humour, de Nicholls. Ce dernier point est très présent tout au long du roman : les clins d'oeil, les situations cocasses, très second degré, ponctuent l'intrigue, la rendant ainsi très agréable à lire, fluide et rythmée. Les chapitres n'étant pas très longs, cela rend l'ensemble vraiment plaisant. le titre des chapitres font aussi partie de ce décor. Cette ironie présente tout au long de la "mésaventure" que connaît le personnage principal, prend des allures de parodie du milieu : parodie du show-biz, critique de la vanité de ses intégrants (à l'instar de Josh Harper, mais
nous y reviendrons plus tard), pastiche des scénarios de cinéma (entre références et phrases-toutes-faites) etc... Tout le monde, toujours dans un second degré, en prend pour son grade.
Le personnage principal, Stephen, est une sorte d'anti-héros qui n'a rien réussi mais se persuade du contraire en reniant la vérité. Même s'il tombe un peu parfois dans la niaiserie et le trop plein de bon sentiment, il s'avère très "humain" dans ses choix : obstination, jalousie, aveuglement. Il se retrouve coincé entre deux personnes. Josh d'un côté, qu'il doit accepter comme "ami" pour
un jour espérer la gloire, et Nora de l'autre, qu'il aime un peu plus qu'il ne devrait. Stephen est obligé de mentir à l'un comme à l'autre pour protéger autant sa personne que les deux moitié du couple Harper. En quête d'identité et de sens (un peu tardif, certes), Stephen déchire peu à peu ce masque et ces certitudes qui ont grandi dans l'ombre. Josh est le personnage détestable par excellence : arrogant, prétentieux, stupide, infidèle, égocentrique, beau et célèbre. Il se sert de Stephen et essaye de paraître plus humain à ses côtés. En vain. Enfin, Nora : vu uniquement par le biais de Stephen, elle semble dès le départ ne pas aimer la vie que lui offre son mari. Mais elle semble également inaccessible pour Stephen, un peu trop lambda par rapport à Josh. Finalement son inclination à son égard se fait légèrement sentir, même si elle reste distante : au moins elle ne tombe pas dans le cliché.
Pour conclure, c'est donc un roman vraiment drôle et sympathique, à la mécanique bien huilée, entre le superficiel et la réalité. Idéal pour l'été !
Lien :
http://a-petits-pas-de-pages..