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Comment faire de la sociologie, de l'anthropologie et de l'histoire tout en lisant un bon polar ? La réponse à cette question tient en un mot "Obia", le 3ème épisode des aventures du capitaine Anato en Guyane.
Tout en déroulant une intrigue bien ficelée tout au long des 500 pages, l'auteur nous raconte l'histoire du Suriname (que l'immense majorité d'entre nous ignorait je suppose). Et il continue à nous faire découvrir les us et coutumes des divers constituants de la population guyanaise, créoles, réfugiés surinamiens, noirs marron et métropolitains détachés en Outre-Mer.
Les descriptions sont précises, authentiques (autant que je puisse en juger), et on se surprend presque à transpirer lorsqu'il parle de la chaleur guyanaise. Une belle lecture !
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Au Suriname, le destin de trois jeunes hommes se retrouvent dans un double-piège, celui des cartels de la cocaïne et celui des revenants d'une guérilla perdue. L'Obia c'est l'esprit des ancêtres, protection contre le mauvais sort, du moins en théorie. On est entre deux eaux, tout du long, entre le bien et le mal, entre la Guyane et le Suriname, entre un destin de mule et celui d'un baron de la drogue, ou encore entre la découverte merveilleuse de paysage et la guerre qui s'y déroule. Un thriller choral bien mené du début à la fin, même si l'auteur prend son temps c'est pour mieux nous mener vers de fausses pistes, et j'adore me faire mener par le bout du nez, je dois quand même dire que j'ai mis du temps à entrer dans ce récit, surtout à cause de l'intrigue qui met du temps à démarrer mais aussi car je n'ai pas vraiment accroché aux personnages à part à Franck, qui n'est pas spécialement un personnage central.
Il y a du bon et du moins bon, j'ai adoré faire ce voyage en terre inconnue même si je l'ai trouvé long, l'intrigue n'est pas très originale mais comme elle est bien traitée, le roman en devient intéressant. Je n'ai pas été subjugué mais je suis loin d'avoir détesté.
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La Guyane comme tout bon métro , je n'en connais que le bagne et les fusées quant au Suriname , je n'aurais même pas su le placer géographiquement, autant dire que le dépaysement qu'offre cet excellent polar fut total !

Deux pays nés des colonisations, ici française et néerlandaise , deux pays qui se font face de chaque côté du fleuve Maroni, des populations d'origines diverses , on vit d'un côté ou de l'autre, on passe on repasse. le fleuve est une frontière incontrôlable et quelle aubaine qu' une arrivée sur un aéroport en Europe via la France pour un trafic de drogue!

C'est vers ce trafic bien rodé que s'oriente l'enquête de Marcy et Anato , gendarmes chargés de résoudre le meurtre de trois jeunes en Guyane.

Une enquête racontée de main de maître qui nous entraine dans l'histoire du Suriname, la forêt amazonienne, les bidonvilles et les différents groupes de populations.

Absolument passionnant j'ai traversé ces presque 600 pages sans lassitude, absorbée par l'enquête et les images de coin du monde.

Dernier tome d'une trilogie j'ai lu ce roman sans connaître les deux premiers tomes sans que ce soit un problème mais je vais m'y intéresser rapidement.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Clifton Vakansie est en fuite. Faire la mule pour transporter de la drogue entre l'Amérique du Sud et l'Europe est risqué. Les deux pauvres bougres qui faisaient le trajet avec lui en ont été pour leurs frais... retrouvés morts.

La Guyane, c'est la porte d'entrée vers l'Europe pour la drogue, mais déjà Franck Marcy et André Anato sont sur les traces de Clifton, surtout qu'ils le soupçonnent d'être l'assassin d'une des deux autres mules.

Tout oppose Marcy, sous-officier, Créole guyanais qui stagne à son poste d'adjoint de chef de brigade, et le capitaine Anato, Ndjuka, un des peuples noirs-marrons originaire de la Guyane néerlandaise voisine (l'actuel Suriname).

Le premier élève seul sa fille sourde, l'autre recherche depuis longtemps à retrouver ses origines de l'autre coté du fleuve Maroni, au Suriname.

Lorsque Pierre Vacaresse, ancien gendarme et agent de recherches privées est sollicité pour enquêter sur la fidélité de Francis Adogoe, ce qu'il découvre le relie à un trafic de cocaïne.

Et il se trouve que l'une des mules a été aperçu en grande discussion avec ce Francis.

Ces morceaux d'histoire sont sans doute liés entre eux, et ils expliqueront certainement pourquoi ces jeunes sont-ils morts.

A mon avis :
Dernier volet d'une trilogie guyanaise dont le capitaine Anato est le fil conducteur, avant de dérouler son enquête, Obia nous évoque la Guyane, ses populations, sa vie, ses traditions, son histoire.

Elle est certainement la toile de fond de ce roman policier. Elle est parfaitement décrite par Colin Niel, qui entre également dans des considérations politiques et d'immigration, dont les origines se situent au Suriname, lors de la guerre civile des années 1980 (durant laquelle de nombreux Ndjukas se sont réfugiés sur Saint-Laurent du Maroni).

En remontant le temps depuis ces années de guerre, ce roman très documenté, nous relate l'évolution de ces populations et la réaction des guyanais des rivages du Maroni, victimes de cet exode.

Mais à force d'évoquer l'histoire de la Guyane, cela ralentit cependant considérablement le rythme de ce livre.
Alors que l'action pourrait être rapide et laisser le lecteur à bout de souffle, il n'en est rien. Bien sûr, L Histoire permet de mieux comprendre les fondements et les origines de l'intrigue (qui plus est, c'est intéressant d'un point de vue éducatif), mais elle a été trop présente à mon gout.

Si bien que ce roman, qui a obtenu pourtant de nombreux prix, n'est pas celui que j'ai préféré de cet auteur. Les autres (Seules les bêtes et Entre fauves) sont plus courts, plus concis et donc plus dynamiques qu'Obia.

L'intrigue y est assez complexe car de nombreux personnages apparaissent et cachent finalement dans la durée leur véritable personnalité.
A titre personnel, j'en avais deviné une bonne part avant la fin (on finit par avoir l'habitude à force de lire des polars !), mais ce n'a pas été gênant pour la suite.

L'écriture fluide de Colin Niel permet cependant de passer un bon moment en compagnie du capitaine Anato, et il n'est pas nécessaire d'avoir lu les deux premiers ouvrages de la trilogie pour aborder celui-ci.

Retrouvez d'autres avis sur d'autres lectures sur mon blog :
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Pas mon domaine de prédilection, le polar, mais celui-ci est d'abord un bon roman historique sur cette Amazonie qui d'un côté du fleuve est française avec cette Guyane qu'on connait si mal en métropole et de l'autre est le Suriname, ex-colonie néerlandaise. Plusieurs personnages, plusieurs histoires (blancs métropolitains, créoles, noir-marrons, vieille femme, fille sourde, trois policiers, jeunes avec quel avenir ?, politiciens, trafiquants, anciens soldats...) - un peu trop peut-être - mais dans l'ensemble c'est bien mené, et bien écrit.
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Je poursuis ma découverte de la Série guyanaise de Colin Niel avec Obia et retrouve avec un immense plaisir le Capitaine André Anato dans une nouvelle enquête.

Un titre mystérieux qui fait référence à un rite ancestral d'immunité très ancien, dont les origines remontent à l'Afrique des anciens esclaves… L'Obia est un bain de protection, à base de décoctions de plantes de la forêt et d'incantations.
Une série d'affaires criminelles compliquées autour des destinées complexes de trois jeunes hommes pris dans le double piège des cartels de la cocaïne et des revenants d'une guérilla perdue…
Une difficile collaboration entre deux gendarmes que tout oppose…
En filigrane et en parallèle, les traces de la guerre civile qui provoqua, à la fin des années 1980, le passage de milliers de réfugiés surinamiens sur les rives françaises du Maroni…
Et toujours, la quête identitaire d'André Anato à la recherche de ses origines.
J'ai retrouvé dans ce livre tout ce que j'avais déjà beaucoup apprécie dans les deux épisodes précédents : un enchevêtrement de situations personnelles, une enquête complexe aux ramifications infinies, une belle découverte de la Guyane, loin des schémas touristiques connus… Toute une ambiance !

Je commence à bien connaître l'univers de Colin Niel ; je sais qu'il va me balader, que les événement et les péripéties vont s'imbriquer et que vais me perdre en conjectures jusqu'au dénouement.
La narration se décline en portraits, et parcours, ceux des jeunes gens assassinés ; c'est captivant et perturbant à la fois… Un découpage en forme de poupées gigognes…

Le Capitaine Anato avance dans les recherches sur le passé de ses parents, sur sa famille paternelle, sur son mystérieux géniteur, sur une lignée oubliée… Il accepte peu à peu ses origines Ndjukas, apprend le dialecte, etc…
Encore une fois, sa nièce occupe une place importante dans le récit tandis que son ancien collègue, radié de la gendarmerie, devenu détective privé, se retrouve mêlé aux investigations en cours. Encore une fois, le bel André Anato va se lier à une femme… Ce sont, encore et toujours, les mêmes ficelles qui sont mises en oeuvre et cela fonctionne.
Tout cela fait le lien avec les romans précédents, dans une réelle montée en puissance.

Le récit est développé à partir d'un ensemble de situations politiques, économiques et sociales que Colin Niel maitrise parfaitement, ce qui lui permet d'illustrer des problématiques très concrètes : l'immigration, le chômage, la surpopulation, le désespoir de la jeunesse du Bas-Maroni...
Ainsi, au-delà du trafic de cocaïne et du sort de ceux qui ont le cran de se lancer dans le transport de la drogue, de devenir des « mules », l'auteur nous fait toucher du doigt des réalités que nous autres, métropolitains, peinons à appréhender.
De même, j'avoue n'avoir aucun souvenir des troubles survenus au Surinam à partir de la proclamation de l'indépendance, en 1975.
Dans ce roman, il est aussi question de campagne électorale, de représentation des ethnies…
Personnellement, j'aime ce côté didactique de cette série guyanaise.

Efficace, dépaysant… J'ai adoré !
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Le capitaine Anato, toujours en quête de ses origines familiales Ndjuka, évolue cette fois sur la frontière entre Guyane et Suriname, ancienne colonie néerlandaise devenue plaque tournante du trafic de la drogue. En fait, la frontière, ici, c'est le fleuve Maroni.
C'est l'occasion pour Colin NIEL de revenir longuement sur l'histoire de ce petit pays, après l'indépendance, le coup d'état militaire et la guerre civile qui a entraîné le départ vers l'Eldorado français de nombreux réfugiés, au travers de personnages impliqués dans l'enquête, ayant vécu ces évènements traumatiques et gardé des cicatrices indélébiles.
Dans une Guyane pauvre et métissée, l'auteur interroge également le communautarisme, et une cohabitation pas toujours apaisée.
Evidemment, cette profondeur historique, cette documentation passionnante sur les rites autochtones ne sont que le décor complexe où s'inscrit une enquête sur le décès de mules, ces assoiffés d'argent facile qui doivent convoyer la drogue en métropole à l'intérieur de leur corps.
Comme souvent avec cet auteur, les fausses pistes, les imbrications d'intrigues nous mènent par le bout du nez jusqu'à la résolution que je n'avais, une fois encore, pas anticipée.
Outre l'ex-collègue du capitaine Anato, devenu détective, et sa nièce, dont l'amoureux du moment est impliqué dans l'affaire, Colin NIEL associe pour l'enquête à l'officier un major créole, personnage haut en couleur et homme de réseau, dont la fille Mélissa, belle jeune femme dynamique qui, bien qu'handicapée, est parfaitement insérée. le capitaine Anato, qui s'était pourtant promis de ne plus user de son charme, succombera à celui de Mélissa!
Des 3 volumes, celui-ci est mon préféré, car Colin NIEL a encore gagné en habileté pour tisser une intrigue bien ficelée, des personnages attachants... et une documentation fouillée. C'est aussi le seul volume dont le capitaine Anato ne sort pas indemne...
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Obia est un livre que je qualifierais de complet. Complet car il traite de différents sujets avec une qualité égale. La lecture est une activité riche et chacun y cherche quelque chose de bien précis : de l'aventure, du voyage, des émotions, du suspens, de la culture, de la surprise, de l'histoire, des personnages à explorer, etc… Colin Niel réussit l'exploit de satisfaire à toutes ces formes d'intérêt avec talent.

L'aspect polar est présent du début à la fin avec une série de meurtres à élucider sur fond de trafic de cocaïne, de discriminations raciales, de guerre civile.

Il situe son action à la frontière entre Guyane et Suriname et nous baigne dans la chaleur étouffante des rives du fleuve Maroni, dans les rituels traditionnels, dans le mode de vie des habitants de ces régions.

Le contexte de cette histoire évoque la guerre civile au Suriname, violente et meurtrière et les conséquences pour son voisin guyanais, avec la cohabitation plus ou moins cahotique des différentes ethnies.

Est évoqué également l'aspect politique par la description des décisions du gouvernement et de l'opportunisme de certains dirigeants de ce territoire, français mais lointain, où les règles nationales n'ont pas toujours sens.

Cette riche histoire est, cerise sur le gâteau, servie par des personnages complexes et fouillés. Aucun n'est un héros, aucun n'est parfait. Chacun fait comme il peut avec ce qu'il est et avec son histoire personnelle, ce qui le rend d'autant plus crédible et réaliste.

Je sors de ce livre comblée par la richesse et la qualité de cette écriture qui sert majestueusement une histoire sombre, mais belle et puissante.
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Ayant entendu beaucoup de bien de ce polar et des autres oeuvres de Colin Niel j attaquais avec une vraie envie la découverte du polar dans la Guyane. Et ben rapidement mon excitation retombait. Je me suis très vite dit que le roman hésitait entre le documentaire et le polar , et que l équilibre n était pas trouvé. Les passages décrivant la Guyane et le Suriname étaient trop long ; les personnages intéressant avec une part de mystère mais certains disparaissaient trop vite et le roman perdait de son intérêt ; quant à l'intrigue elle est extrêmement mollassonne. Au bout de 350 pages j ai rendu les armes et abandonné. Très déçu.
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J'ai lu la série dans l'ordre 4-1-2-3 (voir ma critique sur “Sur le ciel effondré”).
Mention spéciale pour Obia. Très belle intrigue ancrée dans une des réalités de la Guyane; évolution des personnages passionnante; très instructif (guerre civile Au Suriname).
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