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Michael Bair (Illustrateur)Leonardo Manco (Illustrateur)Peter Gross (Illustrateur)
EAN : 9781302925192
264 pages
MARVEL - US (03/11/2020)
3/5   1 notes
Résumé :
The Son of Satan is back - and there's hell to pay! Daimon Hellstrom has long struggled with his nature and his evil parentage. In the past he had been an adventurer, a hero, a Defender - and even a husband, to Patsy "Hellcat" Walker. But that was years ago. Now, storm clouds gather as Daimon walks among mortal men once more - for his new path is one of death and damnation! Unholy threats are on the rise, and the cynical, embittered Hellstrom is the only one who can... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome correspond au début d'une série consacrée au personnage, la première depuis l'initiale de 1975. Il comprend les épisodes 1 à 11, initialement parus en 1993/1994. Les épisodes 1 à 6 ont été écrits par Rafael Nieves, avec l'aide de Len Kaminski pour les épisodes 4 et 5, dessinés par Michael Bair qui s'encre lui-même pour les épisodes 1 à 3, 5, et un encrage de Peter Gross pour l'épisode 4, dessinés et encrés par Leonardo Manco pour l'épisode 6. La mise en couleurs a été réalisée par Janet Jackson pour les épisodes 1 à 3, et par Ariane Lenshoek pour les épisodes 4 à 6. Les épisodes 7 à 11 ont été écrits par Len Kaminski, dessinés et encrés par Peter Gross, avec l'aide de Mark Badger pour l'épisode 9, avec une mise en couleurs d'Ariane Lenshoek.

Quelque part dans une dimension infernale, le fils de Satan est en train de tournoyer lentement dans une position foetale. Il déploie son corps et se met à hurler de rage. Dans le même temps une voix désincarnée qu'il n'entend pas parle de lui laisser le temps de reprendre des forces, puis du fait de le soumettre à tests, et de lui envoyer une invitation s'il les réussit. Six mois plus tard, à New York, le rabbin Avram Siegel s'adresse à aux femmes de l'assistance à l'occasion de la quatrième réunion des épouses au foyer pour la décence. Il évoque la réalité de l'existence du diable. Dans une allée, un sans-abri est sauvagement agressé. Dans un bel appartement de Park Avenue à Manhattan, le père Gabriel Rosetti procède à un rituel d'exorcisme de pacotille sur une riche femme qui le rémunère grassement. Alors qu'il s'apprête à sortir, elle lui remet une enveloppe qui a été confiée au portier de l'immeuble pour lui. Il l'ouvre : il s'agit d'un bref message d'avertissement l'enjoignant de faire attention à l'École Noire. Il va consulter le rabbin Siegel pour en apprendre plus sur cette École. le rabbin lui indique qu'il s'agit d'un culte satanique pratiquant des sacrifices humains et dont la dernière antenne vient d'ouvrir à San Francisco. Rosetti lui répond qu'il va s'y rendre et qu'il connaît un bon exorciste là-bas : Daimon Hellstrom.

À San Francisco, un ouvrier vient de finir de fixer la plaque nominative sur la façade d'une riche demeure : Daimon Hellstrom, enquêtes. le propriétaire arrive et constate le changement. La pluie commence à tomber, la tempête arrive et il change d'avis. Il demande à l'ouvrier de remettre la plaque qu'il vient de changer : Daimon Hellstorm, enquêtes. Hellstrom repart en voiture, et l'ouvrier croise une belle jeune femme blonde en repartant. Seripha Thames lui demande où se trouve Hellstrom. Il répond qu'il vient de partir pour le centre-ville. Justement dans ce quartier, May Johnson, une sans abri, se fait enlever sans laisser de trace. Seripha Thames arrive au club Helzapoppin et demande au portier qui l'aide à descendre de sa limousine où elle peut trouver Hellstrom. al Shaitan lui répond qu'il va la conduire jusqu'à lui. Arrivée devant lui, elle lui demande de l'aider à arrêter l'École Noire. Il refuse et lui dit que son mari sait pour quelle raison il refuse. Gabriel Rosetti atterrit à San Francisco, et il croise le père Jack Riley dans le hall de l'aéroport. Alors qu'il est installé à boire du whisky dans sa chambre d'hôtel, Rosetti reçoit un coup de fil lui indiquant de se rendre à vieil entrepôt désaffecté près de l'océan. Dans le même temps, Sephira Thames a fait prendre en filature la voiture de Hellstrom.

En 1973, le personnage de Daimon Hellstrom fait sa première apparition dans l'épisode 1 de la série Ghost Rider, crée par Roy Thomas & Gary Friedrich. Par la suite il devient le personnage principal dans Marvel Spotlight (1972) 12 à 24, Marvel Team-Up (1975) 32, Marvel Two-In-One (1976) 14, et enfin dans sa propre série Son of Satan (1975) comptant 8 épisodes : Son of Satan Classic . Il paraît qu'il s'agit d'une idée de Stan Lee de publier une série avec le fils de Satan pour profiter de la popularité des comics d'horreur à cette époque-là. Ça reste un concept assez étrange pour Marvel car très différent des superhéros habituels de l'éditeur, en plus basé sur un satanisme de pacotille. Hellstorm finit par être intégré dans l'équipe des Defenders, et par se marier avec Patsy Walker (Hellcat). En ce début des années 1990, DC Comics rencontre le succès avec sa ligne Vertigo, elle aussi très tournée vers l'horreur. Les responsables éditoriaux ont alors l'idée de relancer les personnages surnaturels Marvel dans un événement appelé Midnight Sons avec lancement de plusieurs séries à la suite en 1992/1993. Hellstrom est une des dernières à être lancées avec l'objectif affiché lors d'interviews de réaliser une série entre l'horreur à la sauce Marvel et les récits plus adultes publiés par Vertigo. Daimon Hellstrom (avec le R avant le O, c'est son nom de famille) a abandonné son costume moulant de superhéros Hellstorm (avec le R après le O).

Le lecteur note effectivement de suite que l'apparence des dessins est différente de celles des superhéros classiques, même celle très fortement marquée des années 1990. Michael Bair utilise des traits fins pour détourer les personnages, avec une touche photoréaliste par endroit. Il accentue les expressions de visage pour les rendre plus dramatiques. Il fait de même avec les gestes et les postures, et il appuie encore sur la dramatisation avec ses cadrages. Il alterne entre des cadrages en gros plans sur les visages, et des plans plus éloignés pour laisser de la place aux personnages. Mais une fois passée l'impression de réalisme un peu plus poussé, le lecteur se rend compte que cette apparence n'est que superficielle. L'artiste utilise les mêmes trucs et astuces pour dessiner plus vite, à commencer par l'absence de décors en arrière-plan. C'est par exemple le cas pour 8 pages de l'épisode 1 qui en compte 22, et encore il n'y pas de décor dans toutes les cases des autres pages, loin de là. Il privilégie également les postures impressionnantes à une réelle narration visuelle. En fait il utilise exactement les mêmes artifices que la production de superhéros Marvel à l'époque, à l'exception des musculatures avec trop de muscles. Mais le corps de Hellstrom est celui d'un culturiste rigoureusement entretenu, et il en va de même pour Patsy Walker lors de ses rares apparitions. le lecteur a un autre exemple manifeste de cette fausse narration visuelle adulte quand les éditeurs ont fait rhabiller une silhouette féminine dans les épisodes 4 & 5, avec des retouches peu discrètes pour lui ajouter une culotte et un soutien-gorge, même si initialement les ombres masquaient les tétons et la toison pubienne.

De ce point de vue, les pages de Peter Gross s'inscrivent plus dans la mouvance Vertigo, par une approche avec une légère touche d'expressionnisme, peu compatible avec des superhéros bon teint, rendant les pages véritablement plus adultes, même quand il dessine une gargouille ou des démons des enfers. de même ses personnages présentent des caractéristiques humaines plus proches de la réalité, même si l'apparence des dessins est plus éloignée d'un registre photographique, avec un usage des noirs plus marqué que ce soit dans l'épaisseur des traits encrés ou dans les aplats de noir. La narration visuelle gagne tout de suite en noirceur et en intensité avec les deux épisodes illustrés par Leonardo Manco qui se montre plus acéré et plus griffé, plus dans l'impression que peut produire une présence aussi dérangeante que celle du fils de Satan, ou que l'horreur de la violence faite à une enfant par un individu de confiance. Il travaillera d'ailleurs plus tard avec Mike Carey sur la série Hellblazer pour des épisodes baignant dans une terrible noirceur. Mark Badger réalise également des pages très personnelles, plus originales que celles de Manco et très adaptées à la tonalité horrifique.

Avec une ambition affichée de tutoyer les séries emblématiques du début de Vertigo, les scénaristes ont du pain sur la planche. Rafael Nieves se tient donc à l'écart des plans habituels des superhéros et joue avec un double maléfique de Daimon Hellstrom pour montrer que ce dernier est fortement teinté par son héritage paternel, qu'il n'est pas du côté des bons, ses jours de superhéros étant derrière lui. Ça marche à peu près dans les trois premiers épisodes, le temps que le lecteur comprenne ce qui se passe. Ça marche moins bien dans les épisodes 4 & 5 où il se bat contre des démons, le scénario perdant en densité et les combats physiques prenant le dessus à grand renfort d'effets pyrotechniques plutôt réussis, mais ne parvenant pas à masquer le rapprochement avec la formule habituelle du superhéros. Pour cette première partie, ça fonctionne très, très bien dans l'histoire indépendante de l'épisode 6, où Hellstrom joue un rôle similaire à celui de John Constantine pour une enquête d'une noirceur terrifiante. Puis c'est au tour de Len Kaminski de prendre les rênes de la série. le fil directeur de la série devient plus clair. le scénariste se montre moins ambitieux dans la manière de raconter, et il gagne en impact, avec des thèmes plus directs que ceux de Neil Gaiman dans Sandman. En se montrant plus terre à terre, le scénariste parvient à créer une horreur plus basique et qui fonctionne. Il se lance dans le même temps dans un décorticage de ce que peut incarner l'enfer pour des individus pas forcément croyants. Il tient un propos qui évite l'amalgame simpliste entre croyances et Église et place la damnation sur un plan entre spiritisme et psychologie qui tient la route, sans être renversant d'originalité ou de perspicacité. Il parvient à conserver le cap avec Daimon Hellstrom imparfait, habité par des pulsions mauvaises, une métaphore de l'être humain habité par le bien et le mal, et devant faire avec.

Il faut un peu de temps au lecteur pour jauger de ce qu'il est en train de lire. À l'évidence, ni Rafael Nieves ni Len Kaminski ne sont Neil Gaiman ou Jamie Delano (Hellblazer). Michael Bair réalise des planches séduisantes en apparence, mais fonctionnant finalement comme des pages de superhéros classiques, pas en phase avec l'ambition de la série. Peter Gross, Leonardo Manco et Mark Badger correspondent mieux à l'objectif de s'éloigner du superhéros pour une série plus adulte. Rafael Nieves fait le gros du travail pour reformater Daimon Hellstrom et lui apporter l'ambiguïté voulue, sans réussir à s'aventurer vers un domaine plus adulte dans la réflexion, sauf pour l'épisode 6 réellement glaçant. Paradoxalement, Len Kaminski y parvient mieux, à la fois grâce aux dessins plus adaptés de Peter Gross, à la fois parce qu'il utilise des situations à la base plus concrètes. Entre 3 et 4 étoiles pour une tentative de série adulte de type Vertigo, pas très loin d'y parvenir, mais très loin des séries phares comme Sandman ou Hellblazer.
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