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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le monde romain s'effondre, les confins de l'empire sont désertés par les légions. Les raids barbares s'intensifient sur l'île de Bretagne, les Scots, les Angles, les Saxons, tous ces peuples dont le mélange formera la riche culture britannique ne sont encore que des envahisseurs, des guerriers farouches venus piller ou s'établir sur des territoires volés.
Mais il n'y a pas d'unité sur l'île de Bretagne ; les descendants des Romains se sont mêlés aux locaux, côtoient de loin les Pictes refoulés derrière le mur d'Hadrien, mais chaque petite ville ou ancienne place forte est autonome.
Sous la pression des envahisseurs pillards et la menace d'un roitelet cupide et cruel, le pays se meurt. Qui est assez fort, courageux et ambitieux pour prendre les rênes d'un pays si peu unifié ?

Et là vous répondez : Arthur !
Eh bien non : si papa n'avait pas posé les jalons, Arthur se serait trouvé bien embêté. En tout cas, c'est ainsi qu'on peut reconsidérer la légende arthurienne à la lecture de ce roman.
Tout le monde connaît la légende du roi Arthur, mais qui s'est jamais donné la peine de savoir qui était Uther Pendragon, à peine mentionné comme un géniteur, un guerrier mal dégrossi qui a eu la cruauté de se faire passer pour un autre, autre qu'il venait de tuer d'ailleurs, juste pour tirer son coup. Évènement qui aurait pu rester anecdotique (sauf pour Ygerne, bien entendu), mais qui engendrera l'un des plus grands rois fédérateurs de l'histoire de la littérature.

Oui mais voilà qu'Akex Nikolavitch s'interroge, lui, sur le bonhomme Uther (Pendraig ici).
Il écrira ce roman que je trouve d'une grande mélancolie.
En reconstituant le contexte historique de la fin de l'Empire romain occidental et l'avènement de la religion chrétienne, l'auteur nous donne à voir un monde déstabilisé, méconnaissant son passé et sans espérances pour le futur, des peuples qui ne savent plus s'ils doivent s'accrocher à leurs traditions ou s'ils doivent accueillir le changement.
Les personnages sont forts, déterminés, courageux, mais le monde est vaste et la vie est brève. Uther, fils de chef et chef à son tour, se posera de nombreuses questions sur les batailles qu'il décidera de mener. En quête de sens, il partira au bout du monde. Accompagné par quelques compagnons, il traversera sur de frêles esquifs de cuir (les fameux coracles) un océan de dangers et accostera sur les rivages du monde occulte des fées et de la folie.

Que d'aventures avec ce récit !
Avec une plume toujours aussi bien travaillée et une trame jonglant entre deux temporalités, Alex Nikolavitch narre la geste d'Uther Pendragon avec une belle sensibilité.
J'ai beaucoup aimé et je recommande chaudement tout ouvrage de cet auteur, par ailleurs d'une grande gentillesse.
À bon entendeur !
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Malgré ce nom à coucher debout, ou dormir dehors, ce fut une magnifique lecture. En plus d'une couverture sublime et du très beau travail éditorial de @lesmoutonselectriques, c'est un texte absolument splendide qui a su me charmer tout du long, dans une Bretagne à la recherche de ses nouveaux héros. Car, si son nom ne l'indique pas, il s'agit d'une inspiration des légendes arthuriennes, et notamment de l'histoire d'Uther Pandragon, le père d'Arthur. Après un échange avec l'auteur aux Imaginales, il nous a confié vouloir travailler à partir de sources historiques réelles ces légendes bretonnes et se concentrer particulièrement sur les personnages autour d'Arthur lui-même, déjà suffisamment connu. On part donc sur quelque chose de sympa !

Nous suivons Uther sur 2 chronologies distinctes, l'une aboutissant sur le début de l'autre. Tout commence sur 3 coracles, de frustes embarcations fluviales faites de branchages et recouverts de peaux, se manoeuvrant à la pagaie. Uther et ses camarades, dont on devine un passé commun, voguent au gré des courants vers une destination inconnue. En parallèle nous est présenté le jeune Uther et ses premiers succès guerriers participant de la construction de sa légende. C'est donc toute sa vie qui défile, avec des sauts de chronologies à chaque chapitre, mettant en lien directs des évènements de sa vie d'avant, et d'après voyage.

J'ai adoré ce livre. Ces changements de temporalités ne sont pas contraignants, ils apportent énormément de compréhension au récit. Il faut accepter de se laisser embarquer sur les coracles, dériver sur la plume géniale et inlâchable de l'auteur pour rencontrer ce héros quelque peu éclipsé par la légende de son fils. À la frontière entre l'historique et le fantastique, je vous recommande chaudement ce livre ainsi que L'ancelot avançait en armes, autour de Lancelot !
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Un roman en contrepoint aux "Dames du Lac" de Marion Zimmer Bradley : 270 pages consacrées aux luttes d'Uther (père d'Arthur) pour protéger les Bretons des envahisseurs saxons et installer la paix.

Un roman double, puisque le récit entremêle deux chronologies : la jeunesse d'Uther dans les chapitres pairs, sa quête des Îles Fortunés puis sa vieillesse dans les chapitres impairs. Les deux tendent à se confondre et se rejoindre sur la fin, afin de s'achever en point d'interrogation : quelle succession pour le roi ? Bien sûr, on connaît la réponse.

Le roman mêle aussi Antiquité et Moyen Âge (empire romain / royaumes barbares), Histoire et légende (Camelot / Londinium), réalisme et magie (îles magiques / terres bien réelles au-delà de l'Atlantique), compagne légitime / épousée volée (Eirwen / Igerne, les noms se ressemblent un peu d'ailleurs).

Le ton est triste, désabusé, poétique, il y a quelque chose d'automnal dans l'écriture comme dans le destin d'Uther. Pas pour rien qu'il parte vers le couchant, il finira en gisant. On sent par moments la documentation archéologique ou historique. Les noms des personnages bien connus sont ici celtisés, je vous laisserai jouer au jeu des reconnaissances, par exemple Gordiern pour l'usurpateur Vortigern.

Un texte triste et beau.
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Très bonne surprise que ce roman que j'ai lu, comme à mon habitude, sans prendre connaissance du résumé. le roman commence par son titre, et nous déroule une histoire qui se passe au présent, dans ces trois coracles cinglant vers l'ouest, et au passé, pour nous expliquer pourquoi ces trois coracles font cette route.
Au fur et à mesure, on commence à comprendre de quelle histoire il s'agit (devrais-je dire Histoire), et on découvre avec fascination l'histoire pré-Arthurienne, moins connue, et finalement tout aussi passionnante.
L'alternance entre le passé et le présent fonctionne bien, et le récit nous emporte loin, dans la Bretagne magique des mythes, et à la fin de l'empire romain. On y côtoie des dieux moribonds, des croyances qui s'effilochent, et on suit les réflexions poignantes d'Uther sur le temps qui passe et la vieillesse.
Bref, j'ai passé un très bon moment de lecture, et j'ai beaucoup aimé cette histoire.
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Une habile subversion du mythe d'Uther, le liant à son époque présumée de façon plutôt pragmatique, sans effacer aucunement les influences merveilleuses de la légende originelle. Un récit très maîtrisé, laissant la place à de multiples interprétations et approches sans jamais être confus, à peine impacté par la mélancolie sourde propre à l'auteur ; lui conférant même par moments une certaine noblesse.
Lien : https://syndromequickson.com..
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Trois Coracles cinglaient vers le couchant, troisième roman d'Alex Nikolavitch, explore un pan assez méconnu du mythe arthurien, à savoir l'histoire d'Uther Pendragon, père du roi Arthur, qui est ici dépeint comme le héros fédérateur d'un peuple Breton assailli par les Angles, les Saxons, les Gaëls et les Scots. L'héroïsme d'Uther s'observe à travers sa capacité à fédérer des hommes que parfois tout oppose en termes de culture et de civilisation, mais également à se confronter à la légende qu'il crée autant par ses faits d'armes et son port de la Calibourne, l'arme légendaire que son fils portera après lui !
Chronique complète et détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
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