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Critique de ODP31


L'intelligence collective. Il peut aussi lui arriver de sombrer dans l'absurde.
Concept managérial à la mode à rapprocher parfois de l'esprit d'équipe de Coluche qui disait qu'il y avait un esprit pour toute l'équipe. Alors, ils partagent !
Dans le même genre: seul on va plus vite, à plusieurs, on va plus loin. C'est beau, j'en pleure. Des ondes de psychologie positive m'inondent. Vite, ma séance d'équicoaching, cette technique qui consiste à parler à l'oreille des chevaux pour faire avancer des ânes.
Oups, je ne suis pas sur mon compte Linkedin de manager du futur innovant mais sur Babelio. A quand mes photos en maillot d'Instagram sur une critique d'un Zola ?
Tant pis, j'ai un bon transit côté transition.
Côté Intelligence collective, l'excentrique M.Sato fait venir à Tokyo le commissaire Maigret et sa pipe, Hercule Poirot et ses petites cellules grises, Ellery Queen et son dandysme, Kogoro Akechi, régional de l'étape mis à disposition par son auteur, Edogawa Ranpo.
Tous ses héros de romans policiers sont exfiltrés de nos bibliothèques surchargées et invités au pays de soleil levant pour assister au vol de deux millions de dollars. Cet argent appartient à monsieur Sato qui a élaboré un plan pour se faire dépouiller afin de comprendre la méthode du voleur et retrouver ainsi l'auteur d'un précédent vol. Un peu tordu comme trame.
Pour corser l'histoire, sauce soja, un meurtre intervient en présence de toutes ces stars de la déduction magique et rois du Cluedo, qui vont relever le défi et additionner leurs compétences pour confondre l'assassin.
L'auteur, Kyotaro Nishimura, ne faisait pas partie de mes connaissances mais c'était une célébrité au Japon. Comme Alain Delon, mais lui, je connais au moins le nom. Spécialiste des romans de gare puisque la plupart de ses romans à enquête se passait dans des trains, l'écrivain rend ici un vibrant hommage aux mythes du genre. On sent que le romancier s'est nourri de cette littérature policière (et de poisson cru), les références aux aventures des héros de Simenon, d'Agatha Christie ou de Ranpo foisonnent et raviront les connaisseurs.
Le récit est léger, il joue avec les caractères aussi affirmés que connus des différents personnages qui malgré des égos surdimensionnés peuvent se "saké" pour la bonne cause. du management innovant qui date de 1971.
On ne voit pas Hercule tailler des bonsais et Maigret s'empiffrer de sushis mais comme l'histoire est narrée par un traducteur nippon, choqué par les manières occidentales des enquêteurs qui ne se laissent pas mener à la ba... non plutôt aux baguettes, la lecture est aussi drôle que plaisante.
Le dénouement de ce séminaire de fins limiers importe peu. C'est dans les échanges entre les différents enquêteurs que repose l'intérêt du livre et celui du lecteur.
Un bel exemple donc d'intelligence collective… sauf que l'auteur a écrit son livre tout seul. Serait-ce une fiction ?
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