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Citations sur La guerre qui n'aura pas eu lieu (14)

« Nous sommes ici uniquement pour le fric », reconnaît Andreï Kosnikov, un soldat de 23 ans qui accepte de me parler à un poste de contrôle. Car « même si on nous paie de moins en moins, ça vaut toujours le coup ! » avoue-t-il avant d'ajouter qu'une inscription a fait récemment son apparition près de l'entrée de sa caserne, à Atchkhoï Martan : « On en a marre de tuer pour des prunes le peuple tchétchène ! Qu'on nous verse nos primes de combat ! »
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Ces derniers mois, je me suis occupé de voitures de luxe volées, activité très en vogue à laquelle tout le monde participe, y compris la police. Récemment, des flics du 7e département de la Petrovka79 sont venus à Toula nous piquer, dans notre garage habituel, une BMW 745 volée que nous nous apprêtions à revendre – et ce en dépit de notre accord avec les flics locaux. Ils ont accepté de ne pas nous arrêter en échange de 15 000 dollars. Puis ils ont tranquillement rendu le véhicule à son propriétaire, sans évoquer notre existence ni l'argent qu'ils s'étaient fait sur notre dos.
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Toutes les guerres finissent par des négociations ; celle-ci n'y fera pas exception. Des dirigeants russes plus ambitieux que Poutine s'y sont déjà soumis, il s'y soumettra également. Nos trois siècles de résistance face à la Russie nous permettent néanmoins d'affirmer que cette dernière ne négociera jamais tant qu'elle n'aura pas usé de tous les autres moyens, c'est-à-dire avant tout de la force brute.
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Peu avant le jour J, les 368 chefs des administrations régionales de Tchétchénie ont tout simplement été achetés par l'administration centrale : « Oui, je reconnais avoir reçu une Jigouli neuve, en échange de quoi je devais tout entreprendre pour que Kadyrov recueille le maximum de voix, reconnaît l'un d'eux, si honteux qu'il refuse que je cite sa circonscription. Mettez-vous à ma place, je ne peux aller à l'encontre de mon employeur et perdre mon travail. Comment, sinon, nourrirais-je ma famille ? » ajoute-t-il, gêné aux entournures.
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Jje surprends un sous-officier russe à déclarer sans vergogne à sa femme : « On rentrera quand il ne restera plus ici que des jupes ! » Une réponse qui a au moins le mérite de la franchise.
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Maaka, 40 ans, n'arrive même plus à pleurer, tant les larmes ont creusé son visage bouffi : depuis deux jours que les forces russes ont quitté le village, elle sait qu'elle ne reverra plus ses trois fils, Aslan, 15 ans, Makhmoud, 13 ans, et Rachid, 11 ans. Ils sont morts. Tués par des militaires cagoulés, après avoir été sauvagement mutilés. Elle me montre leurs trois corps empilés sous d'autres restes humains, au fond d'un trou, en plein milieu d'un champ. Parmi les os brisés et les chairs en putréfaction, aucun uniforme militaire ; en revanche, je remarque des foulards de femmes et des baskets de gamins.
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Comment expliquer également qu'à chaque point de contrôle routier les représentants de l'armée russe exigent sans vergogne des espèces sonnantes et trébuchantes « pour manger » ? Est-ce là une armée qui fonctionne normalement ?
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« Lorsqu'un individu tombe gravement malade, c'est tout son organisme qu'il faut soigner. Dans notre cas, la Russie fait semblant de nous soigner “la Tchétchénie”, mais nous continuons d'être malades. Je ne m'étais pas battu pendant la première guerre
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Rien n'empêchera les Tchétchènes de continuer à vivre et à procréer, car le réflexe de survie est le plus fort. « Nous continuerons à nous nourrir, à nous marier, à avoir des enfants. Car nous sommes assez stupides pour nous priver de manger afin d'organiser un mariage somptueux à nos fils. Voilà notre mentalité ! »
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« Étant donné l'impasse militaire et politique, la seule solution serait de créer un forum civique non gouvernemental qui veillerait à ce que le conflit se poursuive de manière plus civilisée : en quatre ans de combats, la Russie a été incapable de mettre en place un régime d'occupation digne de ce nom et d'adopter une attitude correcte envers ses prisonniers de guerre ! En tout cas, une chose est sûre : en persistant à maintenir la population civile dans le désespoir, on la monte contre nous,Tchétchènes, mais aussi contre la Russie, et c'est un cercle infernal. Aujourd'hui, pour tous, la priorité devrait consister à briser cette spirale barbare. »
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