Il est rare que j'attribue une mauvaise note à un livre comme c'est le cas ici.
J'avais lu il y a quelques semaines que cette poétesse d'origine roumaine était appréciée de
Proust, de
Gide, de Valéry, et d'autres écrivains, qui louaient son lyrisme. Certes, elle est classée comme une poétesse romantique (de la fin du 19ème siècle et du début du 20ème), ce qui est assez loin de mes goûts en matière de
poésie, et ceci même si j'apprécie beaucoup
Victor Hugo, ou
Marceline Desbordes-Valmore.
J'ai donc tenté une petite incursion au sein de ses
poèmes ce qui a été possible grâce à ce recueil Éblouissements disponible gratuitement sur internet.
Au fur et à mesure des pages, et à quelques minimes exceptions (Ivresse du printemps, Glauque matin, ….) quelle déception. Et je suis bien triste d'écrire que je n'ai pas aimé du tout ce lyrisme qui s'applique principalement à la nature, tout cela me semble sonner faux, les images plates, un peu ridicules parfois même.
Si je me contente, ce qui est un choix arbitraire, de comparer ces textes à ceux d'autres poétesses, la magique
Andrée Chedid, ou Marceline Desborde-Valmore avec ses
poèmes pleins de fraîcheur et de musicalité, ou même
Louise Labé, celles là me touchent énormément, alors que ce n'est pas du tout le cas d'Anna de Noailles.
Sans doute, parce qu'il y me manque comme le dit
Verlaine, « de la musique avant toute chose… » ou encore ceci « Rien n'est plus cher que la chanson grise où l'indécis au précis se joint ».
Et si, comme le dit
Marcel Proust, « chaque lecteur est, quand il lit, le propre lecteur de soi-même », je me dis que j'attends, et depuis longtemps, et surtout sur l'évocation de la « nature », plus de mystère dans le texte poétique, qu'il soit en vers ou pas (ainsi les romans de Bosco ou de
Giono).
Il me reste quand même, et sans explication, l'énigme de l'estime qu'a eue Anna de Noailles de ses contemporains, qui n'étaient pas médiocres loin de là.