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C'est au fin fond de la Suède, dans une ferme délabrée nichée en plein coeur d'une forêt que se déroule ce roman. Deux femmes racontent leur histoire en parallèle, à deux époques différentes mais toujours dans cette même cabane qui au fur et à mesure du temps se transforme en réelle habitation. Dès le début, on comprend que les deux personnages sont liés par des secrets qui ont perduré d'une génération à l'autre et qui semblent désormais prêts à éclater.

D'un côté, il est question de la fuite d'une femme prénommée Unni cherchant à éviter le pire, aidée par un homme avec lequel elle décidera de faire famille. Page après page, c'est leur vie dans la forêt qui est décrite. Une vie qui se heurte à la dure réalité de ce que sont la pauvreté, la faim et la solitude quand on vit caché et loin de tout. Comme des animaux, les personnages vivent avec la forêt, au rythme des saisons qu'ils subissent. Et pourtant, la forêt leur permet de vivre de courts instants de lumière, bien qu'elle puisse se révéler aussi noire qu'mpitoyable.

De l'autre côté, il est question d'une femme prénommée Kara et de sa belle-mère. Elles se font face, attablées autour de tasses de café dans la maison dont les murs ont du mal à retenir la tension palpable qui ne cesse de monter.

Cette saga familiale à deux voix aborde la dure condition des femmes dans la Suède du XIXème siècle. Les longues descriptions permettent de prendre la mesure des secrets étouffants que chacun cache, on sent qu'ils sont là tout proches prêts à éclater et pourtant ils demeurent tus.
Au final peut-être que ce ne sont pas vraiment des secrets, plutôt des non-dits que l'on tente d'oublier afin de ne pas briser la routine, de ne pas tout envoyer valser car cela serait trop insupportable. J'ai ressenti beaucoup d'amour, beaucoup de tristesse et beaucoup de colère chez ces personnages de la forêt.
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Une lecture incroyable !

Une écriture sublime !

Littéralement embarquée par ce roman de Lina Nordquist « Celui qui a vu la forêt grandir »

Il ne s'agit pas d'un simple roman mais d'un écrit d'une qualité remarquable. Chaque phrase, chaque description est un signe de cette excellence.

Que cela fait du bien d'être cueilli ainsi par autant de talent.
Que dire si ce que j'ai déjà dit en introduction : un texte d'une très belle qualité ! Des phrases travaillées,mais fluides, des descriptions qui nous font rentrer sans aucun problème dans la forêt. Nous, lecteurs on se surprend à grelotter de froid avec les protagonistes, notre estomac se tord face à cette faim qui les tenaillent et notre coeur n'en sort pas indemne non plus tant il prend aux tripes cette histoire ma foi, dure, sombre aussi mais la nature vient apporter cette nuance, cette beauté. Clair-obscure.

C'est d'une de ces puissances que l'auteure parvient à glisser.

Cette alternance entre deux périodes temporelles tout en assurant cette continuité grâce à la forêt nous tient en haleine.

Ce roman a été classé comme étant meilleur roman de l'année 2022 en Suède. Cela est largement mérité !
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Très beau roman, le lecteur est plongé dans l'histoire de cette famille au coeur delà forêt suédoise sans jamais s'ennuyer. Kara pour l'époque contemporaine et Unni pour le passé, content à tour de rôle ,leurs histoires entremêlées et nous tiennent en haleine jusqu'à la fin.
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Nous découvrons la voix de Klara : 1973, elle vit seule avec sa belle-mère Bricken depuis que Roar, le mari de cette dernière est décédé. leur quotidien est marqué par le deuil et la nostalgie.

Puis c'est la voix d'Unni que nous entendons. Nous sommes en 1897.
Obligée de fuir la Norvège, elle se réfugie dans une cabane délabrée avec son petit garçon Roar, et son compagnon Armod.
Très vite, la famille s'agrandit avec l'arrivée d'une petite fille.
Les hivers rudes et les étés secs leur offrent une vie très difficile où la faim s'invite un peu plus chaque jour. Mais cette cabane en bois, ils l'arrangent au fil des ans, car elle sera leur propriété un jour, quand leur engagement de dix ans de travail auprès de l'exploitant propriétaire prendra fin.

Les chapitres alternent ainsi dévoilant l'histoire de cette famille ayant fait face au froid, à la faim et à la pauvreté, au regard des autres, à la fuite et à la peur.

Peu à peu nous découvrons leur histoire et leurs secrets à travers ces très beaux portraits de femmes que les malheurs ne cessent de toucher.

La nature prend une place importante dans ce récit lent et sensible, traitant de la condition féminine, de la dureté de la vie, et du rôle maternel.

J'ai aimé cette lecture même si j'y ai trouvé quelques longueurs, mais pour les amateurs du genre, ce roman vous plaira, c'est certain!!

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Mis à part un élément qui m'a légèrement perturbée, j'ai adoré cette lecture.
"Celui qui a vu la forêt grandir " est un roman plein de poésie, qui nous transporte à travers le temps et les saisons dans la province reculée du Hälsingland, on se retrouve dans une cabane à lisière de la forêt.
Une lecture qui a été douce et rafraîchissante pour moi, je sentais le froid et la faim qui se sont abattu sur nos personnages, j'ai couru avec eux sur l'herbe pendant ces printemps ou il faisait bon et j'ai surtout partagé leur joie mais aussi leur peine.
La plume de Lina à réussi à me transporter à des Kilomètres d'alger ou la canicule régné vers une contrée du centre de la Suède.
La riche de la description ainsi que la douceur de la plume m'ont permis de sentir la fraîcheur de la brise forestière me parcourir.
Unni, Roar, Armod, Kara, des personnages forts même si ont à parfois du mal à comprendre certains.
Pour finir, je voudrai remercier les Éditions buchet et chastel pour leur confiance
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Dans ce livre sombre et poisseux comme la mort, deux femmes prennent la parole tour à tour. À deux générations d'écart, la même cabane, les mêmes arbres, le même homme : “celui qui a vu la forêt grandir.”

La première, c'est Kåra. le lecteur fait sa connaissance alors qu'elle se retrouve seule avec sa belle-mère, juste après la mort de Roar, son beau-père adoré. Auprès de la veuve, l'ambiance est lourde de secrets. “Tout ce temps. Toutes ces corvées. Tous ces non-dits.”

L'autre, c'est Unni, la mère de Roar. Elle aussi trimballe son lot de mensonges,
depuis sa fuite hors de Norvège jusqu'à cette cabane au fond des bois en Suède. Là, elle tente tant bien que mal de construire quelques bribes de bonheur pour sa famille, malgré l'éternité blanche et glaciale des hivers et la sécheresse morbide des étés.

Comme elles sont tourmentées, ces vies de femmes encerclées par la forêt, tantôt refuge, tantôt prison. “Même les troncs de bouleaux les plus blancs sont tachés de noir.” Depuis leurs feuillages centenaires et leurs branches hautaines, de toute l'indifférence de leurs troncs menaçants et de leurs ombres noueuses, les grands arbres contemplent, navrés, les destins malheureux de nos personnages.

Pourtant, le danger n'est pas dans la forêt endeuillée. Il est dans la faim, le froid, le feu, les ours, l'amour et les hommes.
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C'est une "douce clairière" au coeur de "bois glacés" qui abrite cette histoire de famille, de pauvreté et d'amour, de rancoeur et de violence.

A la fin du XIXè siècle, Unni et Armod fuient leur Suède natale pour reconstruire une vie nouvelle en Norvège, à la force de leur amour et de leurs bras. Mais la misère, la nature sauvage qui les environne, aussi généreuse qu'hostile ne leur laissent aucun répit. Et les hommes encore moins.

1973, deux femmes âgées sont assises autour d'un café. Elles vont enterrer un homme, le mari de l'une, le beau-père de l'autre. Leurs silences pèsent, s'enroulent autour des secrets qui cristallisent leur peine et les non-dits du passé.

Ce sont deux narratrices qui incarnent ces deux périodes, deux femmes qui luttent, désirent, prennent soin, prisonnières parfois de leur condition, mais toujours prêtes à se battre pour protéger ceux qu'elles aiment. Leurs pensées dévoilent au fil des chapitres les secrets dissimulés entre les arbres.

J'ai été séduite par cette histoire, notamment par les aventures familiales d'Unni et Armod : le travail de la terre, la lutte perpétuelle contre le temps, le froid et les rigueurs de la forêt rythment l'histoire de cette famille qui se construit envers et contre tout. J'ai particulièrement apprécié l'attention de l'autrice aux petits moments de bonheur enfouis sous les drames : le bruit d'un pas aimé sur le parquet, l'odeur du sommeil d'un enfant, l'attention à la texture d'une peau, et les descriptions toujours évocatrices de la nature, des arbres, et de la pluie, du sol mouillé ou du froid qui se faufile partout.

Un roman scandinave à l'atmosphère très aboutie, rythmé par les secrets et les bonheurs fugaces de personnages attachants, dans un décor naturel d'une grande beauté. Une très bonne découverte !
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Lorsque vous ouvrirez ce livre, vous serez tout de suite transporté en pleine forêt suédoise. Même si les décennies se sont écoulées pour laisser place aux nouvelles générations, la forêt reste là telle un témoin silencieux des événements passés et à venir. Ce lieu où se mêlent arbres, végétation et espèces sauvages se révèle au fil des pages un habitat à la fois protecteur, nourricier, hostile ou encore réconfortant. Au fond d'un sous-bois excentré, vous y découvrirez une maison où s'est installée une jeune famille venue recommencer une nouvelle vie à la fin du XIXème ou encore deux femmes vivant ensemble cent ans plus tard.

Cet ouvrage, considéré comme le meilleur roman de l'année 2022 en Suède, est un magnifique roman d'atmosphère. On se retrouve à notre tour au milieu de cette forêt à écouter le vent souffler dans les feuilles des arbres. Ouvrage très visuel au rythme assez lent, la plume très fluide de Nordquist Lina nous emporte avec une grande facilité dans cette histoire aux temporalités différentes mais dans un lieu commun.

Si vous aimez ce genre de littérature, je vous conseille vivement cette lecture même si certains passages vous toucheront certainement comme ça a été mon cas car cet ouvrage est empli d'une grande sensibilité.

Je tiens à remercier les Éditions Buchet-Chastel pour l'envoi de cet ouvrage qui m'a beaucoup marquée et dont j'ai pris beaucoup de plaisir à savourer...
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Plus on avance dans ce roman, plus on sent qu'il y a un truc, un secret, un non-dit, bref quelque chose sous la surface, mais on ne sait pas quoi. J'ai envisagé pas mal de choses, mais j'avoue, je n'ai pas trouvé avant la toute fin.
L'intrigue se passe sur 2 périodes : fin XIXème siècle, une femme doit fuir la Norvège pour éviter la prison. Elle emmène son fils Roar et le père de son futur enfant les accompagne. Ils se trouvent une cabane dans les bois, qu'ils doivent rembourser au propriétaire pendant 10 ans. Ainsi ils mènent leur vie, entre dur labeur, froid, famine, sécheresse, maladie, blessures graves, mais aussi joie d'être ensemble, amour, nature magnifique et sauvage,...
L'autre partie se déroule dans les années 1970, dans cette même cabane devenue maison. Roar vient de mourir, et sa femme et sa belle-fille Kära se retrouvent seules à se regarder dans le blanc des yeux. C'est que Kära, maîtresse de Roar, aimerait tout révéler à sa belle-mère, pour lui faire du mal.
Ainsi, petit à petit on apprend la vie qu'a eu le jeune Roar, par les yeux de sa mère, et en parallèle, celle de sa famille, bien plus tard. Kära a, de toute évidence, quelques problèmes psychologiques qui l'ont menée là où elle est.
Au début, je me demandais où on allait en venir, trouvant peut-être le déroulement de la vie de cette famille un peu long, mais finalement, j'avais tellement envie de savoir quel était ce secret, et je me suis tellement attachée aux personnages (les plus anciens), tout en me méfiant des deux femmes qui restent, que je suis ressortie de ma lecture surprise et enthousiasmée (et un peu triste aussi pour les personnages (sauf un)). Un roman poignant !
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C'est une petite maison perdue au coeur de la forêt suédoise, dans le Hälsingland, qui se fait le théâtre de ce roman qui suit Unni et sa descendance pendant 76 années.

En 1897, rattrapée par ses activités illicites pour l'époque, Unni se voit contrainte de fuir sa Norvège natale. Accompagnée de son grand amour, Arnod et de son fils, Roar, ils traversent la frontière pour se faire oublier en Suède. Ensemble, seuls contre tous, Unni et Arnod tentent de survivre et d'élever leurs enfants. La vie n'est pas tendre au coeur de cette forêt hostile et la vie d'Unni sera loin d'être un long fleuve tranquille.
76 ans plus tard, en 1973, Bricken et Kåra, sa belle-fille, tentent de trouver un équilibre et vivre ensemble après le décès de Roar, le mari de Bricken. Jour après jour, la tension entre les deux femmes semble grandir et les secrets longtemps enfouis prêts à remonter à la surface.
Chapitre après chapitre, les liens se font, les drames se jouent et l'histoire suit son cours jusqu'à ce que les deux époques se rejoignent et que toutes les pièces s'emboîtent.

Après un début prometteur, qui m'avait conquise, j'ai trouvé que le roman souffrait de quelques longueurs, notamment dans les chapitres relatant les relations entre Kåra et Bricken. Cependant, le dernier tiers du roman a à nouveau su m'embarquer et permis de passer outre ce sentiment de lassitude que j'avais pu ressentir.

Traduit du suédois par Marina Heide
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