Si tu te fais attaquer par un pirate à crochet, moi je débarque avec Clochette.
- C’est l’affaire du Norvégien. Un type de soixante ans qu’on a retrouvé poignets et chevilles accrochés à un lit après une overdose à l’ecstasy et au poppers. C’est son jeune amant qui nous a appelés. Quand on a essayé de contacter sa famille, on a découvert qu’il était ici en voyage d’affaires sur un projet de jumelage de deux églises, entre la France et la Norvège. Le type était prêtre. Je sais que là-bas ils sont ouverts d’esprit et qu’ils aiment bien se baigner à poil dans l’eau glacée, mais ils ont quand même dû être un peu secoués par la nouvelle.
– Tu nous as demandé, tout à l’heure, si on avait pas eu trop de mal à trouver ton adresse.
– Et ?
– Et ça risquait pas, pouffa-t-il bêtement.
Johanna réfléchit quelques secondes avant de comprendre par elle-même.
- Non ? Pour de vrai ? Dans le quartier ?
– Dans cette rue même, à deux numéros d’ici.
Après douze ans à la crime du 93, il devenait compliqué pour ces flics de parler d’une rue sans la connaître pour un viol, un enlèvement ou un homicide.
Il lut le titre de la fiche descriptive :
« Cambriolage – 2015/21/9 – Affaire contre M. Mayeras. »
– Sam, dis-moi quel relais Pacino a activé ?
– Borne 2 347. Le relais couvre la rue Jacques-Saussey à Pantin.
– OK. Dans la nuit de dimanche à lundi, Marc Sebag reçoit un SMS mentionnant une adresse rue Favan et une immatriculation de Twingo.
— Je n’aime pas les bons flics. J’aime les flics dévoués à leur hiérarchie.
À ces mots, comme certaines personnalités resteront toujours incompatibles, Rivière comprit l’inutilité de poursuivre le débat
— Une ado qui n’utilise pas son portable pendant quatre-vingt-seize heures, j’aurais tendance à vérifier son pouls, fit remarquer Johanna.
— Il est tombé une fois avec ce play-boy, un certain Michaël Mention, alias Rhinocéros.
Tuer, c’est se tuer un peu. Quelque chose dans son âme s’était déréglé.