— Le jour où ta bagnole explosera t’auras une milliseconde pour te souvenir du moment où tu m’as prise pour une conne.
— Parce que c’est un coup parfait, confirma Coste. Profitez-en, c’est assez rare de se faire aussi bien baiser.
— Elle sent le cul ta fille, elle doit tenir de toi. Tu vas avoir du mal à la tenir en laisse. Je suis sûr que s’il y avait des chewing-gums goût bite, elle mâcherait toute la journée.
Un braquage c’est comme de la pub, tout se joue sur le marketing et l’image.
Dans ces situations, ils savaient bien que l’essentiel se joue dans les premières secondes et elles devaient marquer les esprits pour prévenir toute révolte ou acte héroïque.
Seul Sam se retenait de ne pas le féliciter. Il aurait pu faire de l’or avec son cul que Sam ne lui aurait pas dit bravo.
Coste, côté passager, était en ligne avec la magistrate Fleur Saint-Croix et lui expliquait comment il pensait pouvoir devancer les ravisseurs grâce à leurs portables de guerre, autrement appelés des Paul Bismuth. Des téléphones de président déchu, appellation donnée non par les flics, mais bien par les criminels qui ont vu chez cet illustre politique dans la tourmente un frère d’armes.
— J’ai récupéré son numéro de série et celui-ci aussi a été acheté sous une fausse identité.
— Et le casting s’est porté sur qui, cette fois-ci ?
— Christopher Walken. Deux acteurs qui ont joué des rôles de parrains de la Mafia.
— Merde, avec tous les contrôles que les vendeurs de téléphones se cognent, ça ne devrait plus être aussi simple d’ouvrir des lignes avec des identités bidon, s’étonna Johanna.
Pour les Sebag, il y avait une seule institution Police et les secrets de son fonctionnement et de sa chaîne de commandement n’étaient pas leur souci. Ni une excuse.
— La vie privée, ça éveille un truc chez vous ? se défila-t-il.
Johanna sortit des brumes et articula les premiers mots de sa journée.
— Bon, on s’est levés avant les poules pour parler zizi ou on a du boulot ?